Les fourmis couraient sous ses petits talons pendant qu'elle me regardait.
Ses yeux clairs étaient presque transparents sous la lumière du soleil.
Elle portait cette chemise que je lui avais cousue, et cette jupe brune qui lui arrivait aux genoux.
Sur ses bras, des parchemins écrit durant ses nuits d'été, elle contait ses poèmes, ses pensées.
Ses longs cheveux blonds chatouillaient son nez, l'aveuglaient sous la brise tiède.
Elle restait immobile.
Laissant les araignées tissées leurs toiles sur ses jambes, laissant les souris reniflés ses mains.
Elle était entourée de cette ora de sagesse, porté par le vent grâce aux souvenirs insatiables des enfants.
Elle tressait les brins d'herbes de ses doigts maladroits.
Parfois, la poussière la faisait toussé, mais elle se nettoyait des larmes.
On l'oubliait souvent dans le jardin quant elle décidait de sortir.
Elle était aussi fragile qu'une bulle de savon, mais portait en elle la force d'un lion.
C'était l'amie des fleurs et des bourdons. Ils venaient se poser sur sa frimousse quant il faisait chaud dehors.
Elle avait toujours le nez frais, comme l'air de l'hiver.
Sa peau était pâle mais parsemée de tache de rousseurs brunes.
Ses pommettes étaient roses.
Son cœur était si grand, personne ne l'oubliait réellement mais parfois une simple inattention la laissait au fond du jardin.
L'amour que tout le monde lui donnait, elle était heureuse, un éternel sourire faisait rire les nourrissons.
Un cadeau donné de mains en mains, de siècles en siècles.
Une simple gâterie de décembre, une petite attention générationnelle.
Elle a été offerte entouré de rubans, de papier; elle a été faite de chiffons, d'aiguilles, de simples tissus.
Colorée par les sourires de ses jeunes propriétaires.
Elle porte tant de souvenirs dans son cœur, la poupée de chiffons.
Et la voilà dans le fond du jardin, les pieds dans les fourmis, les cheveux emmêlés de toile d'araignée, elle ne moura jamais, nous l'oublions pas, seulement quelques fois.
VOUS LISEZ
La vague
PoetryJ'ai voulu remettre mes textes. Ceux qui me gerçais lorsque la douceur de la nuit m'enveloppais. Alors je reposte mes textes, un temps que j'ai perdu ou peut-être gagner. Mais je n'oublie pas que chaque seconde compte alors je reste dans cette ca...