Le soleil se levait à peine sur la ville. La brume du matin était encore présente dans les rues dont le calme était rompu par des bruits réguliers de pas. Une silhouette drappée dans une cape lui dissimulant le visage courait entre les ruelles à une vitesse surprenante, semblabe à une ombre. La ville encore endormie ne pouvait arrêter sa course folle, sauf peut-être ce bâtiment dans lequel elle s'engouffra, claquant la porte à son entrée. Elle se trouvait dans une pièce assez simple, petite, mais bien aménagée. Cela s'apparentait à un atelier, en effet beaucoup d'outils tapissaient les murs et les quelques établis étaient inondés d'objets en réparation ou en fabrication. Apars ça quelques rares meubles de confort étaient installés dans un coin, comme une table basse, des fauteuils un peu usés tandis que non loin se trouvait une petite cuisine peu agencée mais probablement suffisante pour faire quelques plats mangeables et stocker un peu de vaisselle. L'équilibre précaire de celle-ci fut bien mis à mal à l'entrée fracassante de la silhouette qui s'écria en rabattant sa capuche :
-J'ai trouvé !
Ainsi découverte, l'ombre laissa place à une chevelure de neige tombant sur ses épaules, du moins de prime abord car à bien y regarder la jeune femme possédait une crinière d'un blond extrêment clair se confondant presque avec la porcelaine de sa peau. Son regard franc, dont les iris émeraudes contrastaient avec la pâleur de son visage, se posa sur la seconde personne présente dans la pièce. Personne qui avait d'ailleurs sursauté à la venue soudaine de la blonde, ayant lâché ce qu'il avait dans les mains avant de protester :
-Seishin ! Je t'ai déjà dit de frapper avant d'entrer !
-Je m'en fiche ! Je suis pas là pour faire des politesses, on a pas le temps pour ça Tensai !
Le dénommé Tensai pesta, ramassant son tournevis avant de reprendre le montage d'une machine aux fonctions indéterminées. Il était brun avec de longs cheveux rassemblés en une queue de cheval tombant dans son dos. Il possédait également des yeux verts quoique plus sombres que ceux de sa camarade. Il reprit ses manipulations sur l'objet, continuant tout de même de discuter avec son acolyte :
-Bon alors, qu'est ce que tu as trouvé ? demanda-t-il.
-Mon peuple.
-Hum ? Tu as trouvé ce que devenaient les animums après la Vocation ?
-Pas exactement. Mais je sais où ils vont ! A chaque Vocation ils sont amenés vers Ernho !
-Ernho ? Mais il y a rien là-bas, même pas un brin d'herbe autour de la ville, et ça sur trois kilomètres. Soit-disant les Shogakkos du désert au Sud.
-Pff des conneries ça. Les Shogakkos ne détruisent pas la Nature, ils SONT la Nature ! Alors de feu, de glace ou peu importe, ils respectent leurs pairs. Crois moi, ce champ désolé c'est un coup des sorciers pour nous dissuader d'approcher la ville.
-Tu as peut-être raison...
-J'ai raison. Ecoute, il faut qu'on aille voir de plus près.
-T'as pris un coup en venant ? Comment veux-tu qu'on approche ? Avec un petit effectif on peut peut-être entrer mais on ne tiendra pas longtemps si on se fait repérer. Et avec un gros groupe on donnera l'alerte et je donne pas cher de notre peau ensuite. Et même si ça marche, on fait quoi après ? On pourra pas revenir à Juxi, et on pourra pas passer par le désert par le trajet habituel pour rejoindre Kettai, il y aura trop de monde !
Il connaissait assez son amie pour savoir que lorsqu'elle parlait d'aller voir de plus près, elle omettait de mentionner qu'elle ne voulait pas faire que du repérage.
-Alors on fait quoi ? Tensai... je peux pas les laisser là-bas... ça va faire trois ans depuis ma Vocation que je me cache, regardant les miens partir les uns après les autres vers l'inconnu complet et là on a une chance de leur venir en aide, de les sortir de cette possible prison qu'est devenu Ernho, de savoir ce qui aurait pu m'arriver ! Je ne peux pas rester là sans rien faire alors que cette possibilité me nargue !
Tensai laissa un soupir traverser la barrière de ses lèvres suite à cette tirade qu'il savait pleine de sincérité et de frustration. Il posa les outils qu'il avait en main, délaissant son invention pour focaliser son attention sur la blonde.
-Dinamis Seishin, vous êtes décidemment incorrigible. Evidemment qu'on va y aller, je te dis juste qu'il faut établir une stratégie avant, c'est pas ton genre de laisser ça de côté. dit-il alors en la réprimandant gentiment.
-Tu es quand même plus doué que moi dans ce domaine... alors tu es d'accord pour m'aider ?
-Même si je ne l'avais pas été je l'aurai fais quand même. Si je te laisse seule trop longtemps tu fais n'importe quoi.
Il avait appuyé sa dernière phrase d'un ton ironique doublé d'un sourire taquin, se moquant clairement de sa camarade. Celle-ci décida de rentrer dans son jeu, posant ses mains sur ses hanches alors que son visage affichait un sourire moqueur :
-Dis plutôt que c'est toi qui est perdu sans moi, tu n'aurais personne pour t'expliquer toutes les blagues que tu comprends pas.
Un rire les secoua tout les deux, ce moment de légèreté était le bienvenu. Tensai reprit cependant son sérieux :
-Bon, qu'est ce qu'on fait ?
-Hum... j'ai entendu parler d'un des chef de projet du secteur 8, il est autorisé à sortir du continent alors peut-être qu'il peut s'approcher d'Ernho.
-On peut toujours essayer, allons-y maintenant puisqu'il est encore tôt.
La blonde enfila de nouveau sa cape, cachant sa tête avec sa capuche tandis que son ami faisait de même avant d'attrapper son sac.
-Tu connais le chemin vers le secteur 8 ? l'interrogea le brun.
-Mieux que ça mon cher, je connais un raccourci ! Je ne suis pas sûre qu'il évite tout les chemins de gardes cependant.
-Au moins on en évitera la majorité, c'est déjà pas mal. Je te suis mais rappelle toi que je ne cours pas aussi vite que toi.
-D'accord, on va foncer jusqu'à la ruelle au sud, après il faut serpenter entre les rues en faisant attention aux demi-tours et aux croisements des gardes. Ensuite il faudra monter sur les toits jusqu'au secteur 7. Après c'est improvisation, je ne connais pas les emplacements des gardes là-bas.
-Eh mais tu as bien bossé ton sujet !
-Pour qui m'as-tu pris ? Allez viens sinon il va être trop tard.
Elle entrouvrit la porte, vérifiant des deux côtés avant de regarder son ami.
-Tu as la pancarte ? demanda-t-elle.
Tensai s'empara d'un panneau en bois qu'il tendit vers l'animum. Celle-ci s'en saisit alors, regardant rapidement le message "Partis chercher du matériel" inscrit dessus, elle sortit le bras pour l'accrocher sur la porte avant de la vérouiller de l'intérieur pour emprunter la porte de derrière avant de suivre la ruelle pour rejoindre la rue principale. Elle revérifia que celle-ci était bien déserte avant de se tourner vers l'humain, chuchotant :
-T'es prêt ? On y va à mon signal.
Elle reçut un hochement de tête en guise de réponse, puis appliqua un compte à rebours avec sa main, lançant sa course une fois son poing fermé. Elle atteignit rapidement la prochaine ruelle, se plaquant contre un mur pour ne pas se faire repérer mais aussi pour attendre Tensai qui arriva plusieurs secondes après elle. L'animum tendit l'oreille et soudain, s'accroupit, tirant son ami par la manche afin qu'il fasse de même. Ils étaient ainsi cachés par la pile d'outils abandonnés et regroupés dans des caisses en bois empilées sommairement. Des pas lourds et métalliques parvinrent ensuite aux oreilles du brun qui regarda sa coéquipière, voyant que celle-ci avait levé seulement son index, il comprit qu'il ne devait y avoir qu'un garde. Les pas de celui-ci se rapprochait d'ailleurs dangereusement jusqu'à ce que l'homme soit visible devant la ruelle, forçant les deux révolutionnaires à se coller le plus possible contre le mur en béton froid. Chacun retenait sa respiration, ne bougeant pas d'un pouce alors que le soldat était dangereusement proche d'eux, puis les deux regards verdoyants se croisèrent et ils comprirent : aucun d'eux n'était armé correctement pour répliquer de façon efficace à la moindre alerte. Les cliquetis caractéristiques de l'armure en mouvement raisonnèrent de nouveau, figeant les deux acolytes. Dinamis eut peur, l'espace d'un instant, que son odeur parvienne jusqu'au nez de la menace, mais elle se souvint alors que l'odorat de la dite menace était sûrement beaucoup moins développé que le sien. Elle tendit alors l'oreille pour constater que... les pas s'éloignaient. Deux soupirs de soulagement s'envolèrent tandis que les deux amis se décrispèrent, restant encore quelques secondes immobiles alors que la jeune femme essayait de le repérer à l'ouïe. Tensai reçut un signe de main qu'il comprit comme étant un signal pour reprendre leur route, probablement en courant un peu. Un autre signe lui indiqua d'attendre un peu, la blonde s'élança la première, partant dans la direction qu'avait emprunté le soldat avant de s'engouffrer dans la première ruelle d'en face. Le garde était à peine plus loin, se tournant en pensant entendre du bruit. Il dirigea son regard vers l'artère où s'était engouffrée Seishin, amorça un pas vers celle-ci avant de rebrousser chemin et reprendre sa route. Tensai mit alors un temps avant de s'élancer à son tour pour rejoindre son amie qui observait la rue sur laquelle débouchait leur planque de fortune. Ils étaient en pleine période de relai, ils ne risquaient donc rien s'ils limitaient le bruit. Tensai ne perdit pas de temps pour filer, sa collègue courant déjà de ruelle en ruelle. Il la suivit du mieux qu'il le pouvait jusqu'à ce qu'elle l'arrête avec son bras, s'étant stoppé trop rapidement pour que le brun fasse de même. Il allait lui demander ce qu'elle faisait lorsque l'humain remarqua le groupe de gardes un peu plus loin. Se tournant vers Seishin pour savoir ce qu'ils devaient faire, celle-ci lui indiqua de regarder en l'air. Obéissant, il remarqua que le toit était facilement atteignable. Il mit un genou à terre, joignant ses mains vers le bas afin de faire la courte échelle à son acolyte qui parvint jusqu'à la toiture sans difficulté. Une fois en hauteur, la jeune femme se pencha au bord en tendant le bras, offrant une accroche au brun pour la rejoindre. Tensai essaya de profiter du faible espace de la venelle en prenant un léger élan afin de grimper sur le mur, saisissant la main de son amie qui le hissa jusqu'en haut. Ils se mirent à plat ventre ensuite, bloquant leurs capes avec leurs corps afin de prévenir un éventuel vent pouvant les soulever. Le risque de se faire prendre par les gardes en essayant de repérer leurs positions au visuel étant trop grand, Tensai compta sur l'animum pour s'en charger à l'ouïe, ne faisant aucun bruit pour cela. Après un temps, il perçut un chuchotement clair "Il faut y aller maintenant." Ce murmure fut suivit de la mise en mouvement de la blonde qui s'élança sur les prochains toits avec une facilité déconcertante. L'humain ne perdit pas de temps pour la suivre sur des bâtiments de plus en plus haut, jusqu'à ce qu'elle s'arrête. Il estima qu'ils étaient assez en hauteur pour parler sans alerter personne.
-On est bientôt arrivé ? demanda-t-il.
-Le secteur 7 est de l'autre côté.
-Et comment on traverse ?
-Par l'Arche en béton, le groupe de garde en bas est face au soleil, ça devrait nous aider, avec le contre-jour ils auront du mal à nous dinstinguer. Tu passes en premier.
-Ca marche.
Il alla se mettre face au pilier transversal reliant les deux bâtiments, s'y engageant prudemment. Il commença alors la traversée sur l'Arche surplombant le chemin de ronde, marchait un pied devant l'autre, accélérant progressivement de peur de se faire remarquer par un garde. Tensai écourta d'ailleurs sa traversée en sautant sur le bord du bâtiment. Il s'éloigna ensuite rapidement et se tourna vers Dinamis qui avait d'ores et déjà commencé son chemin sur leur route improvisée. Son agilité lui permit de le faire assez rapidement mais un brusque vent failli provoquer sa chute. L'adrénaline s'emparant de la jeune femme, elle profita de son élan pour sauter jusqu'au toit, se réceptionnant grâce à une roulade. Seishin laissa un soupir de soulagement lui échapper alors que la peur d'alerter les soldats s'estompait progressivement.
-Des soupçons ? l'interrogea-t-elle.
-Ils n'ont pas bougé.
-Tant mieux
Elle se releva, essayant de repérer d'autres gardes aux alentours alors que son acolyte chercher un point de descente sécurisé. Tensai se demandait souvent si Juxi avait toujours été comme ça, si le Juxi d'antan était diamétralement différent ou à peu de choses près similaire. Il se posait la question lorsqu'il avait l'occasion d'observer un ensemble de la ville ainsi perché sur un toit. Il avait toujours la même vision d'ailleurs : des structures en féraille et en béton, certaines possédant beaucoup de vitres ou bien des balcons, des rues droites se croisant depuis deux grandes routes partageant la ville en quatre alors que les bâtiments étaient parfois éloignés les uns des autres grâce à des ruelles. Bon, bien sûr, il y avait des monuments, bien décorés comme l'observatoire du secteur 5 ou les quelques grandes bibliothèques même s'ils ne pouvaient pas en profiter pleinement. Les entrées et sorties de l'observatoire étaient extrêmement réglementées mais ils avaient réussis à s'arranger jusque là. Pour les bibliothèques, beaucoup de livres avaient été retirés des étagères pour être stockés ailleurs ou peut-être simplement brûlés, jetés à l'eau voire déchirés. Il ne savait pas comment Dinamis faisait pour toujours en récupérer. Il avait souvent cette vision de Juxi mais cela ne répondait en rien à ses questions : il avait du mal à imaginer un Juxi différent mais il ne pouvait pas concevoir que la cité n'aie pas changée sous la tutelle des sorciers.
-Dis moi Sei, il est vers où le secteur 8 ?
-Depuis notre atelier il faut rejoindre la rue principale puis aller à droite. Tu crois que c'est la même configuration ?
-A peu de choses près les secteurs 3 et 5 se ressemblent, il y a des chances que cela soit la même chose ici.
-Alors tu proposes quoi ?
-Hum... on va rejoindre les toits plus en bas et on descendra complètement quand on aura repéré la Grande Rue. expliqua-t-il. Tu as pu voir où en étaient les gardes ?
-Quelques uns. Après je pourrais les situer qu'au fur et à mesure, faudra être prudents.
-On va se contenter de ça pour le moment.
Ils sautèrent donc sur les toits plus en bas, Dinamis s'attelant à compter les gardes et déterminer leurs positions particulièrement après avoir situé la Grande Rue. Tensai essaya d'établir l'itinéraire le plus fiable possible, il se pencha donc vers son amie, chuchotant :
-On devrait continuer par les toits en suivant la route principale, après on devrait rejoindre le secteur 8 par le sol en traversant vite.
-Tu as raison, c'est moins dangereux. approuva-t-elle
-Est-ce que tu sais où trouver le gars dont tu me parlais ? demanda Tensai
-Département des recherches, ça ne devrait pas être trop compliqué à trouver.
-Dans le cas où les secteurs se ressemblent comme on le pense, mais si ce n'est pas le cas ?
-D'un point de vue stratégique, les départements des recherches sont placés vers le centre d'un secteur pour en facilité l'accés, il n'y a pas de raison que ça change. S'il n'est pas au centre il en est pas loin. expliqua l'animum
-Hum... je te fais confiance.
Ils poursuivirent donc leur traversée des toits afin de s'approcher du secteur 8. Ils finirent par atteindre un toit menant sur une rue trop large pour être franchie avec un saut, des gardes patrouillaient en bas, se croisant devant une artère reliant la route au secteur. Dinamis rebroussa chemin pour descendre du toit par la ruelle qu'ils venaient de surplomber, suivit de Tensai. Ils se placèrent à la limite de l'intersection, prêts à courir en travers de l'axe au moment où les gardes s'éloigneraient en se faisant dos. Seishin reprit sa communication manuelle pour donner le signal de départ. Le bras levé, elle attendait la bonne ouverture. Soudain, elle abaissa son bras et se précipita dans la ruelle d'en face, Tensai sur ses talons. Une fois dans la venelle, aucun d'eux ne prit le temps de vérifier s'ils avaient été repérés. Ils s'éloignèrent simplement le plus possible de la rue principale, ne s'arrêtant qu'au bout de trois cents mètres alors qu'ils s'engouffraient dans une énième ruelle pour reprendre leur souffle.
-Tensai, je pense que nous sommes dingues.
-Je sais. Pourquoi tu dis ça ?
-On vient de traverser une partie du secteur sans se repérer et sans faire gaffe aux gardes.
-On a été stupides là.
-L'adrénaline. répliqua-t-elle. Je vais essayer de repérer les gardes autour, vois pour savoir où on est. Tu as ta carte et de la connexion non ?
-Ca devrait aller si j'ai pensé à la charger.
Le jeune homme fouilla dans son sac avant d'en sortir une tablette numérique afin de localiser leur position tandis que son amie essayait de situer les soldats alentours. Tensai chercha donc leur position dans leur secteur, ce qui fut assez rapide, il essaya ensuite de repérer le département des recherches.
-Sei, j'ai ce qu'il nous faut.
-Parfait. Allez viens, la ruelle est déserte.
Ils sortirent donc prudemment pour rejoindre la venelle, mais alors qu'ils allaient s'y engouffrer, une voix les interpela.
-Eh, vous là-bas !
La voix venait de la rue, sur ce coup, Dinamis ne pensait pas que la coincidence irait jusqu'à faire passer le garde devant la ruelle au moment où ils la traversaient. Ils s'arrêtèrent alors pour se tourner dans la direction du soldat. Celui-ci leur faisant signe d'approcher, la jeune femme passa devant son ami qui perçut une lumière dans le creu de sa main qu'elle avait rabattu dans son dos, en la distinguant mieux, il comprit que c'était la meilleure solution. Seishin s'arrêta à la limite de la ruelle, ce qui visiblement ne plu pas au garde.
-Avancez j'ai dis. ordonna-t-il.
-Navré, je ne peux pas, moi et mon frère sommes sensibles à la lumière du soleil. expliqua la blonde
-Vos noms.
-Mechanica Ryo et Yuki.
Tensai s'était mit aux côtés de la blonde, tendant deux cartes au soldat qui les prit et les examina, poursuivant :
-Secteur ?
-Secteur 5 monsieur. Répondit Tensai.
-Et que faîtes-vous dans le secteur 8 ?
Le brun se tourna alors vers sa coéquipière, la pression se faisant plus lourde. Ils n'avaient jamais été aussi près de se faire avoir. Le portable de la blonde avait affiché "Plan MITO 4" alors qu'elle l'avait placé dans sa main pour le lui montrer, mais ce n'était pas sans faille : une seule incohérence entre les propos pouvait les mener droit en prison ou même vers la mort. Ils avaient répéter de maintes fois le discours à tenir face aux soldats en cas d'arrestation, mais il n'avait pas souvenir d'une quelconque réplique salvatrice dans ce genre de cas.
Il croisa les doigts pour que son amie réussisse à embobiner le soldat, celle-ci d'ailleurs, répondit assez simplement à la question :
-On doit terminer l'inventaire mais il nous manque les informations du secteur 8 pour savoir de quelles ressources dispose Juxi.
Elle prit alors son téléphone et ouvrit un fichier qu'elle montra ensuite au soldat qui le parcourrut en silence. Les deux amis espéraient fortement que le mensonge passerait, sans quoi... ils étaient fichus. Le garde rendit ensuite l'appareil à l'animum et la regarda.
-Vos capuches vous protègent bien ?
-Du soleil ? Oui, mais on préfère être prudent. répliqua Dinamis.
-Passez quand même par la grande rue, vous irez plus vite.
-Bien, merci, allez viens Ryo.
Les deux amis sortirent de la ruelle et marchèrent vers le centre du secteur, le garde les interpella de nouveau.
-Attendez un instant.
La pression remonta en flèche, les deux acolytes se tournèrent vers le représentant de l'ordre.
-Dîtes aux autres gardes, s'ils vous demandent, que vous avez l'autorisation du chef de garnison Ordinem.
-Euh... Merci.
Le brun n'avait pu répondre que cela, trop surpris. Seishin salua poliment le garde et reprit son chemin, tirant légèrement Tensai à sa suite, elle chuchota :
-Le chef de garnison, on a eu un sacré coup de bol.
-Plus que ça. J'ai cru qu'on était grillés.
-On est pas encore totalement sortis d'affaire. Faudra que tu me dises pourquoi on utilise des faux prénoms et ton vrai nom de famille.
-J'ai pas pu changer le nom, quand je suis allé faire des cartes la guichetière m'a assimilé, au moins elle ne se souvenait plus de mon prénom c'est déjà ça. Et en même temps il y a quelques familles Mechanica dans la région, ça reste plus crédible.
-Admettons. Tu crois qu'il nous surveille ? demanda la blonde.
-Pour nous demander de passer par la grande rue, il doit avoir un oeil sur nous. Bien trouvé le coup de la sensibilité au soleil.
-Merci.
Ils marchèrent alors jusqu'à un grand bâtiment dont le nom était gravé au-dessus de la porte, ne laissant aucun doute sur sa fonction.
-On est arrivé, tu es sûr qu'on pourra lui parler à ton type ? demanda l'humain.
-Comme je te l'ai dis il peut circuler dans le pays à peu près comme bon lui semble, alors il doit être assez libre en toutes circonstances.
-Tu as peut être raison... Tu sauras le trouver ?
-On m'a donné son nom.
Ils s'engouffrèrent alors dans le bâtiment avant que Dinamis ne le conduise vers une aile. Elle distinguait une odeur assez particulière qui augmentait en intensité à mesure qu'ils approchaient de la seule pièce de ce côté du bâtiment. Elle toqua alors à une lourde porte avant de l'ouvrir. La porte grinça alors, laissant apparaître la pièce dans laquelle se trouvait un seul homme...
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Death Requiem
ParanormalJadis prospérait un monde où les différentes espèces vivaient ensemble. Les continents étaient chacun dirigés par des groupes multiraciaux sans réel chef à leurs têtes. Mais il y a deux cents ans, une classe décida de renverser la situation. Le repr...