Rencontre inattendue

Chapitre 3

Avait-il rêvé ? Zewu-Jun ne pouvait pas rougir. C’était sûrement son imagination, oui c’est ça ! Mengyao se retourna et jeta un coup d’œil à Zewu-Jun. Il n’aurait pas dû, son cœur s’accélérera et son sang s'échauffa à la vue qui s'offrait à lui. Maintenant il savait pourquoi la sensation qu'il avait eu sur son torse était étrange… Zewu-Jun ne portait pas de haut, seulement le bandage que lui avait fait Mengyao. Ce dernier parcouru du regard le dos de l'homme en face de lui. Il était musclé mais pas trop, lisse, sans imperfection, excepté la cicatrice que la flèche des Wen laissera. Subjugué, Mengyao ne pût s’empêcher de s'approcher en levant la main. Mais à quelques centimètres de touché cette peau parfaire, Xichen frissonna et Mengyao reprit ses esprits. Que faisait-il ? Il n’était plus lui-même. Il se retourna et alla ramasser son manteau, toujours par terre.

Lan Xichen, brossait machinalement le poil de la monture, perdu dans ses pensées. Il était déboussolé, lui qui d'habitude était calme et serein, était en ce moment en ébullition. Il avait honte d'avoir dit ses pensées à voix haute et surtout honte de la réaction de son corps quand Mengyao était sur lui. La chaleur du corps du plus jeune était encore présente sur lui, comme gravée au fer rouge. Des images défilèrent dans son esprit. Des corps chauds s’enlaçant dans la pénombre. Non pas ici ! Pas devant lui ! Il ne pouvait pas avoir de telles pensées devant Mengyao. Lui qui était si innocent. La brise venue de l’extérieure de la grotte lécha sa peau et le fit frissonner, le ramenant à la réalité. D’instinct il referma ses bras autour de son torse et un vêtement tomba sur ses épaules. Xichen se retourna mais Mengyao était déjà retourné à ses affaires. Xichen regarda le manteau et le serra contre lui.

Des bruits de pas et des cris se firent entendre à l’extérieur de la grotte. Xichen se précipita vers Mengyao.

- On doit partir, dit-il en l’empoignant par le bras.

Xichen réalisa ce qu’il venait de faire et lâcha Mengyao, qui s’était raidi, les yeux écarquillés.

- Désolé, s'excusa Xichen, je ne voulais pas…

- Zewu-Jun… Euh Xichen, rectifia le plus jeune en voyant le regard de reproche du plus vieux, il n’y a aucun problème. J'ai juste été surpris. Quoi qu'il en soit, tu as raison, nous devons partir, je vais emballer nos affaires.

- Laisse-moi t'aider dans ce cas,

- Non ! s’empressa de dire Mengyao. Vous… Tu es un noble, et moi un servant, c'est à moi de le faire.

Le voir se rabaisser comme ça énerva Xichen, qui s'emporta.

- Ça suffit ! Tu t'assoies là et tu ne bouges plus, lança-t-il d’un ton sans appel.

Mengyao obéi, choqué. Il suivait du regard Xichen qui s'affairait. Il essaya plusieurs fois de se lever mais à chaque fois le regard de Xichen l'en empêcha. C'est une fois sa tâche terminée que Xichen libera Mengyao de sa « punition ». Ce dernier se leva doucement, ne sachant pas comment réagir. Il leva les yeux vers Xichen, qui finissait de mettre le filet à la jument. Xichen monta avant de tendre la main vers le plus jeune.

- Viens.

- Mais… Il manque la selle, dit Mengyao perdu.

- A deux, cela sera plus confortable sans selle, indiqua Xichen.

Mengyao le regarda, il pesait le pour et le contre. D'un côté Xichen avait raison mais de l’autre il ne savait pas s'il allait supporter d’être aussi proche de Xichen aussi longtemps. Les bruits de pas de plus en plus proche le firent décider. Il prit la main tendue et se hissa sur la monture, Xichen derrière lui. Au moment où son corps toucha celui de Xichen, une douce chaleur se rependit en lui et il se laissa aller contre ce corps chaud. Il ne put s’empêcher de soupirer de contentement. Sentant Xichen se raidir derrière lui, il se redressa, droit comme un piquet. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Xichen devait sûrement être dégouté de lui. Honteux, il baissa la tête et agrippa la crinière de la jument. Ses excuses se perdirent dans le bruit des sabots frappant le sol. Ils sortirent en trombe de la grotte et filèrent droit devant sans se retourner.