Comme toujours...

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J'ai toujours cette peur qui me colle à la peau, cette sensation insupportable qui loge dans ma poitrine et se réanime quand ces pensées me viennent... Effrayée de me convaincre que ce sont tous les mêmes, il y en n'a pas un pour rattraper l'autre. Rien qu'en écrivant cela les larmes me montent aux yeux et ma main en tremble. Cependant mon sixième sens ne me trompe jamais alors lorsque j'ai l'impression que la personne s'ennuit de moi et fait semblant, c'est le cas et mes doutes se confirment... Alors je n'insiste pas laissant simplement la personne s'ennuyait de moi jusqu'à ce qu'elle abandonne et parte... Dans ces moments-là je m'en veux terriblement de ne pas être entreprenante, prendre des initiatives, me lancer, me dire «vas-y !». Non. Donc je reste bêtement là à contempler les aiguilles qui s'écoulent et essuyer les perles qui roulent sur mes joues...

Aucun garçon ne m'aimera. Enfin ce n'est pas un problème et je me suis faite à l'idée il y a de cela dix ans déjà. Je suis juste «gentille», la «bonne amie» ou juste assez «bonne» pour être pour être une pute (voilà comment je suis venue à penser cela de moi,). Car oui mes sentiments ne comptent pas, je suis l'exemple même du substitut. Je ne suis présente que pour des plaisirs charnels, de ce fait je me suis doucement cantonnée à cette image (que je déteste mais qui apparemment me reflète «bien») de pute. On joue avec mes sentiments et hop mon corps est déverrouillé et ils peuvent en faire ce qu'ils veulent... Puis les mois s'effacent et comme une conne je les vois avec les filles qu'ils désiraient réellement... À chaque fois que cela m'est arrivé je me suis toujours demandé : «Que/Qui suis-je à leurs yeux ?». Une fille facile ? Une pute ? Une conne manipulable ? Un peu des trois je pense.
Ces moments ne sont que plaisir et rien d'autre, des baisers volés fougueusement, des mains qui s'égarent sous ces couches de vêtements, des gémissements dérobés. Juste un moment éphémère consommé avec excès...

Et je suis triste. Ce mot si faible et simple mais qui pourtant définit parfaitement mon état actuel... Au final aux yeux des garçons je ne sais plus qui je suis, ce que je représente... Je suis cette fille «intelligente», gentille et drôle ou cette fille juste bonne à se faire prendre dans une cage d'escalier ? Enfin si j'ai la réponse, parce que me rabaisser je sais faire... Je suis simplement un vide couille (appelons un chat un chat), la dernière des putes qui croit encore désespérément que le prochain sera différent. Mais non.

Pour qu'au final quelques mois plus tard j'apprenne qu'ils sont avec des filles superbes, magnifiques qui leur correspond et là je me sens bête... Je me définis comme les crevettes : bonne mais faut arracher la tête...

Les années ont passé et les jours s'en vont, et mon reflet dans la glace est des plus dégueulasse... Je me dégoûte... Je revois leurs corps sur le mien, leurs lèvres aux creux de ma nuque, leur souffle qui glisse sur ma peau et leurs envies qui passent avant les miens...

Des «relations» aussi futiles les unes que les autres. Un cœur émietté. Un désespoir sans fin et sans consolation...

Lil.Paradoxyne

Just lostOù les histoires vivent. Découvrez maintenant