Entourage. [Roman Policier]

Chapitre 1: Agression

Le soleil du matin brûlait les trottoirs de San Francisco, projetant une lumière intense sur la ville encore en éveil. Mais dans la maison des Carver, un calme inhabituel régnait. Tandis qu'un silence pesant envahissait la chambre du couple, une alarme stridente brisa la quiétude. Velvet se redressa en sursaut, désactivant d'un geste rapide son réveil bruyant.

Elle sauta hors du lit, remarquant l'absence de son mari à ses côtés, puis enfila un peignoir avant de quitter la chambre. Descendant les escaliers, elle se dirigea vers la cuisine où elle trouva son mari debout près du plan de travail, un mug de café fumant à la main. Déjà impeccablement coiffé, ses cheveux blonds courts séparés par une raie sur le côté, il portait un costume noir bien ajusté. En entendant la douce voix de sa femme, il se retourna.

— Oh chéri, tu es réveillé depuis longtemps? souffla-t-elle, ses paupières encore lourdes de sommeil.

— Oui, je suis en retard, répondit-il presque froidement tout en sirotant son café.

— Tu commences de plus en plus tôt, observa Velvet.

— L'immobilier n'a pas d'horaires, répliqua-t-il sèchement.

— Comme si je ne l'avais pas remarquée en 24 ans de mariage... murmura-t-elle avec une pointe d'amertume.

— Je dois filer, mon amour, dit-il en s'approchant pour déposer un baiser rapide sur sa joue avant de tourner les talons, la tasse encore à la main.

— Tu pars avec le mug? interrogea Velvet, un petit sourire au coin des lèvres.

— Pas le temps de boire mon café ici! s'exclama-t-il en lui offrant pour la première fois de la matinée un demi-sourire.

— Allez, file alors!

— Je t'aime, dit-il en sortant.

— Moi aussi, je t'aime, répondit-elle, mais il avait déjà franchi la porte.

Après son départ, Velvet se dirigea vers un placard, en sortit une boîte de céréales et un bol qu'elle disposa sur la table au centre de la cuisine.

— SARAH! hurla-t-elle pour appeler sa fille.

Sarah déboula les escaliers, déjà habillée et coiffée. Ses longs cheveux châtains étaient relevés en deux chignons hauts. Elle portait un t-shirt noir à manches longues, coupé juste au-dessus du nombril, et un mini-short en jean. Son haut était mis en valeur par un radieux collier en or blanc parsemé de perles.

— Je suis là, maman, je suis là, répondit l'adolescente d'un air agacé en entrant dans la cuisine et s'arrêtant au seuil de la porte.

— Je t'ai sorti des céréales. Tu n'as plus qu'à mettre le lait, annonça Velvet.

— Des céréales? Sérieusement?

— Oui, c'est un problème?

— J'ai 16 ans! hurla Sarah. Pas 4! Qui mange encore des céréales à 16 ans?!

— Les adolescents de bonne humeur? ironisa sa mère.

— Très drôle.

— Allez, tu ne vas pas partir au lycée le ventre vide!

— Bah, si, répliqua Sarah en sortant de la cuisine en direction de la sortie.

Velvet soupira longuement puis s'installa sur une des chaises hautes, son ordinateur devant elle et un mug de café entre les mains. Elle consulta son planning, sirotant une gorgée de son café encore chaud, se préparant mentalement pour une nouvelle journée.

Velvet poussa la porte du cabinet de psychologie et entra dans la salle d'attente. Un bureau de réception occupait le coin de l'accueil, derrière lequel s'affairait Constance, une brune élégante, les cheveux relevés en une queue de cheval de laquelle s'échappaient quelques mèches rebelles. Autour de la pièce, plusieurs chaises accueillaient des patients, chacun plongé dans ses pensées ou patientant en silence. Constance leva la tête et offrit à Velvet un sourire chaleureux.