11. Alan

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C'est le bruit d'une assiette qui percute le sol avant d'exploser en plusieurs morceaux et les cris stridents de Chae qui me réveillent.

Je me lève tellement vite que j'ai la tête qui tourne, j'enfile un peignoir de chambre à la vas vite avant de me précipiter vers les bruits.


« -Ne m'approche pas, hurle t-elle. Ne m'approche pas ! »


J'ai l'impression d'arriver en pleine zone de guerre. Ma sœur hurle à Gros Nounours de ne pas l'approcher alors que celui-ci tente de l'attirer vers la zone où il n'y a pas de morceaux de porcelaine.


« -Chae tes pieds, dit-il de sa voix basse et un peu sourde.

-Non ! Éloigne-toi de moi !

-Qu'est-ce qui se passe ?

-Alan ! »


Sans bien comprendre ce qu'il se passe, je me retrouve avec Chae dans les bras et Gros Nounours me fusillant du regard. Un peu perdu je cherche Voix Nasillarde du coin de l'œil, il est tranquillement en train de boire sa tasse de café en consultant son téléphone.

N'espérant aucune aide de ce côté, je me tourne vers elle.


« -Chae, dis-je de ma voix la plus douce, qu'est-ce qui se passe ?

-Il y a quelque chose dans l'eau. Ils veulent nous empoisonner !

-De quoi tu parles ? Ce ne sont que des vitamines. On a toujours bu l'eau des bouteilles et ni toi ni moi n'en sommes morts. Il n'y a rien à craindre. Regarde. »


J'attrape la bouteille d'eau la plus proche de moi en évitant les éventuels morceaux d'assiettes et j'en bois la moitié sous le regard effaré de Chae.


« -Tu vois. Pas de crise cardiaque, pas de mort subite, rien que de l'eau et des vitamines.

-Mais, mais..., dit-elle avant de fondre en larmes.

-Ce n'est rien, l'a rassurais-je en lui tapotant doucement le dos.

-Je ne sais pas ce que j'ai, je m'énerve pour un rien, continue t-elle de chouiner. Je suis vraiment désolée, s'excuse t-elle en se tournant vers Gros Nounours. »


Avec un léger soupir de soulagement, je laisse les rênes à son propriétaire qui l'emmène s'asseoir sur le canapé et commence à ramasser les gros morceaux d'assiette toujours sur le sol.


« -Bichon, m'interpelle Voix Nasillarde près du couloir.

-Oui ?

-Nous avons une petite course à faire ce matin, on devrait revenir en milieu d'après midi.

-D'accord.

-Je n'ai pas le droit à un baiser d'au revoir ?

-Si, si j'arrive, fis-je en jetant ce que j'avais dans les mains dans la poubelle. »


En deux enjambés je suis devant lui.


« -Hum, j'aime beaucoup ta tenue, dit-il en caressant ma hanche par-dessus le fin tissu.

-J'ai pris ce qui me tombait sous la main, répliquais-je en sentant mes joues rosirent.

-Très mignon. »


Puis il m'embrassa.

Tout doucement, comme un amoureux.


« -Dans notre salle de bain, tout au fond du placard de droite derrière les serviettes, me murmure t-il à l'oreille. Compris ?

-Oui. »

ViolenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant