Vacance à la grecque

Chapitre 2

Tout le monde rit et me fixe, en attente d'une réaction positive de ma part. Mais je suis tellement surprise que je ne sais pas quoi dire. Je crois que c'est la première fois que quelqu'un m'organise un anniversaire surprise! Ma mère sort du gros tas de gens et se précipite vers moi. Ma mère ! A Paris ! Le plus beau cadeau d'anniversaire du monde.

-         Dis quelque chose ma chérie, me chuchote-t-elle à l'oreille.

Elle me lache, se poste à mes cotés et j'observe autour de moi. Je remarque qu'ils me fixent tous avec intensité. Je repère mon père, Adrian et sa chérie. Puis je vois l'amour de ma vie. Celui qui, à mon avis, m'a organisé cette petite fête surprise.

-         Wow, soufflai-je en souriant de toutes mes dents. C'est... Je... je vous remercie d'être venu pour mon anniversaire. Ca me touche énormément ! Pour être honnête, je pensais que vous aviez tous oublié...

-         Jamais on n'oubliera ! hurle quelqu'un.

Je ris nerveusement avant qu'Adrian déclare qu'il faut me laisser respirer et continuer à s'éclater. J'ai beau être journaliste, je suis nul pour faire des discours improvisés donc ça m'arrange énormément qu'il dise ça. La musique envahit l'appartement et tout le monde se met à danser, boire et discuter. Mon père s'approche de moi et me prends dans ses bras. Ça me fait toujours autant bizarre lorsqu'il tente des gestes d'affections. Ça fait pratiquement deux ans qu'il fait ça. Depuis ce qu'on peut appeler « l'accident ». Adrian me prends dans ses bras et sa chérie me donne un paquet. Ma mère me donne elle aussi des cadeaux. Un de Iris qui n'a pas pu être là vu qu'elle doit à tout prix réviser pour ses examens. Un de mon frère aussi qui devait garder la boulangerie en l'absence de mon père. Un de Elena qui veut éviter de voyager parce qu'elle est à son septième mois de grossesses. Mon adorable neveu m'a même fait un joli petit dessin que je vais accrocher sur mon frigo. J'ai les mains remplis de cadeaux. Je suis heureuse de voir mes parents ici. Pendant l'été, on fait l'effort de leur rendre visite en Grèce. Même si c'est très compliqué à cause de moi, on essaye d'y rester quelques jours où on est surveillé par les membres d'Adrian de très près lorsque nous sommes à l'extérieur de la maison. On est comme des stars en un sens. Eux, ils viennent en France pour nouvel an. C'est fini l'époque où on ne se voit plus pendant des années. Et dire qu'ils ont fait le déplacement spécialement pour moi aujourd'hui ! C'est étrange d'ailleurs. Ils ont décidé de venir cette année ? Pour mes 26 ans ? Alors qu'ils ne sont jamais venu pour mon anniversaire avant ? Plusieurs personnes viennent me saluer. Des collègues, des amis... mais mon regard se porte vers la cuisine. Je le vois qui s'active au fourneau. Il remplit des verres de cocktails comme un vrai pro. Cela fait maintenant plus d'un an qu'il travaille comme barman dans un hôtel plutôt réputée à Paris. Nos regards se croisent et je sens des frissons me parcourir sur tout le corps. Comment Dimitri arrive-t-il à me faire frémir comme ça juste en me regardant ? Il fait son sourire en coin et me fait un signe de tête pour que je le rejoigne. Bien évidemment, je ne me fais pas prier. Je me faufile à travers la foule de gens et je me positionne face à lui, les deux mains sur le comptoir.

-         Que puis-je faire pour vous mademoiselle ? me demande-t-il en français avec son petit accent irrésistible.

-         Tout, déclarai-je en me mordant la lèvre.

Une lueur passe dans ses yeux. Il plonge dans mon regard et pendant quelques secondes, j'ai l'impression que nous sommes seuls sur terre. Jusqu'à ce qu'un débile demande quelque chose à Dimitri, bien sur. Alors il décroche son regard du mien et il répond poliment à notre invité en lui tendant un cocktail. Une fois l'invité parti, je contourne le comptoir et je prends sa main droite. Je noue nos doigts ensemble. Pas besoin de parler pour deviner qu'il veut la même chose que moi. Il m'attire à lui. Mes mains sont posées sur son torse et je l'admire. Il est de plus en plus beau. Je l'aurais volontiers embrassé ici si je ne sentais pas le regard des invités nous dévisager. Alors je me penche vers lui.