Lisa les regarde avec son air haineux qui la définit si bien.
Elle se retourne puis se dirige vers la rue du parc.
Elle s'assoit dans l'herbe encore mouillée et sort son téléphone.
Elle ressasse les événements.
Ils l'ont encore provoquée,
Et elle s'est encore emportée.
Elle est comme ça, Lisa.
Bien trop impulsive et susceptible.
La moindre remarque l'agace et elle s'énerve tout de suite.
Ça n'peut plus durer.
Elle regarde l'herbe humide,
Son téléphone encore éteint,
Puis ferme les yeux.
Elle attend que la pluie tombe,
Pour pouvoir laisser la sienne couler.
Elle a honte de n'être que ce stupide et faible condensé de frustration.
Un éclair,
La pluie.
Soudaine,
Mais Lisa est habituée.
Le printemps est sa saison préférée.
C'est la nature qui s'acharne à se reconstituer, inlassablement.
Mais qui échoue,
Étouffée par les rayons de soleil de l'été,
Et brisée par la mélancolie de l'automne.
Comme Lisa.
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Imposteurs
Short Story[𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞] Des cris désabusés, un monde flou sur une scène, des pluies colériques et une feuille de papier saturée. 𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐢𝐞 : Vivian Maier