Dérives et Confrontations

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Un an s'est écoulé depuis que Pizzy-B a débuté sa carrière. Une année bien remplie pour ce dernier, car sa vie prend un autre tournant. Fini les routines, les journées sont plus pimentées avec une vie artistique, amoureuse et lycéenne. Hamidou et Nicole partagent désormais le même lycée : Le lycée Malick Sy de Thiès. Lui est en classe de seconde, et elle en terminale. Depuis l'ouverture des classes, Oumar Diallo, le manager de Hamidou, avait constaté que ce dernier n'allait plus régulièrement à l'école. Hamidou commençait à franchir la ligne rouge qu'Oumar avait tracée en ce qui concerne les études. Oumar se demandait ce qui causait ce changement brusque. Était-ce lié à sa situation amoureuse, à sa carrière artistique, ou bien à des problèmes familiaux ? C'est ce qu'OmD voulait comprendre.

Il faut savoir qu'Hamidou ressemble à ces nombreux jeunes qui ont vécu les séquelles causées par le divorce de leurs parents et le remariage de leur mère avec quelqu'un d'autre : la rancune. Ce ressentiment se traduit souvent par de la passivité, surtout à l'école. Bien qu'Hamidou soit un élève brillant, il a du mal à se concentrer en classe à cause des tensions familiales. Il trouve un exutoire dans l'écriture de ses textes, qui reflètent la profondeur de ses émotions. La musique devient pour lui une thérapie, un moyen d'extérioriser sa peine.

Cependant, au-delà de ses problèmes familiaux, Hamidou s'éloigne de plus en plus de ses amis habituels. Il traîne désormais avec de nouvelles connaissances, des jeunes qui ne sont pas vraiment appréciés dans le quartier. Ils passent leurs nuits à fumer de l'herbe et à boire, sans aucune ambition. Pour eux, la vie se résume à la drogue, l'alcool et le sexe. Oumar ne tarde pas à remarquer le changement de comportement de son protégé. En tant que manager et presque grand frère, il décide d'avoir une conversation sérieuse avec lui.

Un samedi après-midi, vers 16 heures, ils se retrouvent dans la chambre d'Oumar pour discuter. Hamidou arrive avec son attitude habituelle, pensant que c'est une conversation comme les autres, mais Oumar est déterminé à remettre les pendules à l'heure.

— Frère, loukhew bas diam ? (Qu'est-ce qui se passe ?), lance Hamidou en s'asseyant sur le lit.

— Nouyouma sakh baa paré ! (Dis bonjour d'abord !), réplique Oumar avec un sourire forcé.

— Ah oui, pardon, comment tu vas ? demande Hamidou en se détendant.

— Je vais bien, Alkhamdoulillah. Et toi ?

— Je vais bien aussi, bro, répond Hamidou avec insouciance.

Mais Oumar ne perd pas de temps.

— Frère, je ne vais pas tourner autour du pot. Je vais être direct avec toi. Je ne suis pas content de ton comportement ces derniers temps.

— Qu'est-ce que j'ai fait ? rétorque Hamidou, feignant l'innocence.

— Tu sais très bien de quoi je parle. Tu es en train de franchir la ligne rouge que j'avais tracée. Rappelle-toi de notre contrat.

Hamidou, sentant venir une remontrance, tente de minimiser la situation.

— Oh, toi aussi, dagua soff (tu es embêtant), lâche-t-il en plaisantant.

Mais Oumar n'est pas d'humeur à plaisanter.

— Sérieusement, écoute-moi bien. Tu te souviens de ce que je t'ai dit quand on a signé cet accord ? Que tu devrais respecter trois règles si tu voulais que je reste ton manager.

Hamidou soupire, un peu agacé par le rappel constant des règles.

— Oui, oui, je me souviens. Aller à l'école, ne pas traîner avec n'importe qui, et surtout, ne pas toucher à la drogue.

— Et est-ce que tu les respectes ? demande Oumar avec un regard perçant.

Hamidou tente de se dérober.

— Wawawww (pas vraiment, mais ce n'est pas si grave), dit-il avec un sourire nerveux.

Oumar n'en croit pas ses oreilles.

— Ne me mens pas, stp ! Toi-même tu sais que je suis au courant de tout ce qui se passe dans ce quartier. Pour ton information, maman m'a appelé avant-hier pour parler de tes bêtises. Je te préviens une dernière fois, si tu ne respectes pas les règles que j'ai fixées, je ne pourrai plus être ton manager.

Hamidou, pris au sérieux cette fois, tente de calmer le jeu.

— T'inquiète, frangin, ça n'arrivera plus. Mais bro, aujourd'hui c'est samedi...

— Oui, je sais, répond Oumar, surpris par le changement de sujet.

— Est-ce que je pourrais utiliser ta chambre ce soir vers 23 heures.

Insta: omd_vibes

Une Vie d'artisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant