Le charme diabolique d'Hadès

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Peu m'importe la douleur, s'il me demande de l'attacher, de le serrer fort, je le ferais. Sans jamais penser à un échappatoire !

Apollon ! Embrasser tes lèvres pour la première fois, demeure mon plus beau secret. Je suis enivré de ta personne jusqu'au plus profond de mon être, sans pour autant être celui que je deviens par coutume, ou par la violence. Et je n'ai personne d'autre que toi à qui m'assujettir.

Tu es la drogue, la substance de mes seringues, la couleur de mes délires et le rire de mes démons. Un soir, j'ai délibérément bu dans ton Graal rempli de poison.

Mes larmes amères coulent vers ma bouche quand je te surplombe et dans le mouvement de mon corps contre le tiens, pendant l'extase, je les goûtent toutes. Comme une fin de combat, elles sont sucrées-salées, à l'image de notre relation impure qui me fait autant vibrer que souffrir.

Je t'offre une dernière danse, car je n'ai jamais ressenti une telle magie en moi. Je ressens la passion, comme un énergie lumineuse, explosant comme un météore. Puis, elle disparaît et je sors de toi, appréciant notre fin.

Tes yeux fixent le haut plafond, puis dérivent vers mon visage. Tu me regardes comme l'on regarde le feu qui crépite, et je suis perdu.

Que je te regarde de la sorte, toi pour qui le mot beau a été inventé, je peux le comprendre. Mais pourquoi diable ferais-tu de même pour moi ? Serait-ce de la pitié ?

Alors je te demande la raison de ce regard passionné. Et après un silence, tu ricanes. Ton rire d'ange parvient à me décrisper, jusqu'à ce que tu me dises que c'est l'amour qui est ton seul moteur, que mon corps te plaît, que tu aimes mes idées et mon sarcasme, et que pour toi, je suis parfait.

Désarmé, je ne me sens capable que d'insister sur mes imperfections... Je mentionne mon nez légèrement bossu, mes cicatrices, mes cernes marqués, mes lèvres fines, mais rien ne semble faire juste écho à tes oreilles.

Tu viens, comme pour me contredire, embrasser de ta belle bouche toutes ces zones que je n'aime pas. Tu bécotes la cicatrice de mon front, mes paupières et mes cernes, le bout de mon nez et tu termines par m'offrir tes lèvres une nouvelle fois. Tu les gobent avec tendresse et tu joues un peu avec, comme tu jouerais d'un bonbon qui te fait envie, et ça juste avant de m'offrir ton premier « Je t'aime ».

Je n'ai pas le temps de réagir à cette déclaration que tu te mets sur le flan et t'allonges tout contre moi.

Mon coeur bat si fort, je ne sais toujours pas quoi te répondre. Soudain, on frappe à la porte et on l'ouvre.

C'est Zeus, mon frère aîné.

Son regard dessine la position dans laquelle je me trouve avec son fils, nous deux allongés sur nos flans, Apollon reposant son dos tout contre mon torse ; seul un drap de soie bien placé cachant sa nudité.

Je vois la mâchoire de mon frère se serrer,

Son regard se noircir,

Et la colère de Zeus, grandir.

amour de marbreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant