𝓫𝓸𝓷𝓾𝓼 𝓷𝓸𝓮𝓵

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Hello les archilili !
Voici un petit bonus de Noël sans prétention, que je voulais tranquille et bien fluff avec notre couple favoris !

C'est un peu comme un moment tranquille entre le tome 3 et 4 ! À prendre en compte dans l'histoire si vous le souhaitez !

Joyeux Noël et je vous love !

*

Le châlet des Archibald,
L'arche du Pôle

Lilianne manqua de tomber les quatre fers en l'air sur le lac mort, des patins à glace aux pieds. Archibald, sur la berge de neige, ne manqua pas de rire aux éclats, tandis qu'il nouait son deuxième noeud à ses chaussures. La Sidhe fronça les sourcils.

- Ne te moque pas de moi, Archibald ! Tu sais très bien qu'il n'y a pas ce genre de sport sur Sidhe.

Le bel homme aux bouclettes blondes sous une chapka identique à celle de Lilianne, se leva et fila sans aucun mal sur la glace pour rejoindre son épouse et lui offrir son bras. Il avait toujours cet air rieur et ces yeux ciel amusés.

- Me moquer ? Mais je n'oserai jamais te traiter ainsi, ma chère.

- Troubadour, le taquina-t-elle à demi avant de manquer une nouvelle fois de tomber. Par Perséphone !

Il était bien rasé et depuis quelques temps, sous son manteau de fourrure blanc aux reflets bleus - à l'inverse de celui de la jeune femme - il avait fait des petits efforts vestimentaires anodins, mais bien réels, qui ne manquaient pas de lui faire plaisir.

Lilianne s'agrippa à son bras avec ses gants en daim. Le châlet d'enfance était en arrière-plan, se découpant sous le soleil pâle et sans chaleur.

- Faites comme moi, un pas glissé, un arrêt, le deuxième et ainsi de suite.

- Plus facile à dire qu'à faire, grommela la Sidhe qui s'obligeait à bien geler le lac pour éviter une cassure regrettable.

- Tu peux le faire, confia Archibald en murmurant un air chaud contre son oreille.

Lilianne sentit sa peau frissonner sous cet appel en traître. Elle baissa ses yeux vers le col de son époux pour y voir le collier de Constantin, qui bougeait sous chaque glissades. Elle l'entendait rire, heureux pour elle, son ami soldat veillant sur eux comme une lumière dans le grand froid.

Bon, elle n'allait pas se laisser avoir par des patins sur glace quand même, elle avait affronté des fiançailles chaotiques, ressuscitée du monde froid, sauvée son fiancé, survécue à la punition du Cercle pendant plus de deux ans, réussie à se faire passer pour une autre sur Babel, débloquée ses pouvoirs et enfin retrouver Archibald !

Oh oui, elle était prête !

Aux alentours, ce n'était que massifs montagneux, rochers enneigées, Asgard cachée dans un brouillard lointain à plusieurs kilomètres et forêts de sapins couleur émeraude. Une harfang, s'envola d'un arbre à l'autre, avant de s'endormir dans son creux.

Lilianne, quant à elle, hocha la tête et lentement se détacha du bras d'Archibald pour s'aventurer seule sur le sol transparent et incertain. Un pas... en avant... un deuxième. Les bras levés dans un équilibre précaire, sa façon de se tenir était comique.

Amusé, l'homme-du- Pôle-à-moitié-Arcadien, croisa les bras, une moufle sous le menton, particulièrement attendri en observant la robe épaisse fleurie de broderies et la longue natte noire qui s'évadait dans le dos de son épouse.

Il décida de la rejoindre. Arrivant derrière elle, Lilianne n'avait rien vu venir et sursauta. Elle tomba directement sur son fessier et emporta Archibald en lui attrapant la manche avec elle. Bon sang de bonsoir !

- Mais enfin, nous aurions pu nous faire mal ! s'écria Lilianne en position assise, avec un grimace, le fixant de ses grands yeux de chouette.

- Mais non, éclata de rire l'ex-ambassadeur, regarde, nous sommes sur un tapis de neige, nous avons eu de la chance !

Puis, soulagés de ne rien s'être cassé, ils gloussèrent ensemble et restèrent assis là, au milieu du lac gelé. Archibald prit la main de sa jeune et belle femme, puis déclara.

- Tu sais, c'est un jour spécial aujourd'hui.

Lilianne leva un sourcil.

- Ah oui ?

- Oui, c'est le jour où la nuit est la plus longue dans l'année. Au Pôle, on l'appelle Noël ou Yule.

Lilianne observa ses longs cils blonds, fascinée par ces petites traditions nouvelles.

- Je ne savais pas, confia-t-elle.

- Et aussi, poursuivit-il, c'est le jour où nous devons passer du temps avec notre famille et les personnes que nous aimons.

Lilianne paru surprise.

- Tu veux donc rendre visite à tes soeurs ? Ou essayer de contacter ma famille ? Quoi que, nous pouvons faire les deux en même temps, le poste de télégrammes n'est pas loin.

Archibald sourit devant cette candeur qu'il n'avait jamais eu le droit de connaître, cette force de la nature. Une survivante.

- Non, Lilianne, parce que ma famille... - il serra la main dans la sienne - c'est toi.

La Sidhe eu un sursaut dans son cœur qui tambourina furieusement contre ses côtes. Elle se pencha vers son mari et déposa son front contre le sien, laissant passer des émotions silencieuses bien plus fortes que le monde. Ils restèrent un moment comme cela.

- À quoi penses-tu ? questionna Lili.

- À ton pouvoir de l'espace sous la forme de cette incroyable méduse... pourquoi une méduse d'ailleurs ? demanda-t-il curieux en plongeant ses yeux ciel dans les grands iris noisettes aux éclats bleutés.

La jeune femme haussa les épaules, tout en gardant le front contre celui du noble.

- Je ne sais pas, c'est comme mon Sang de mon Sang qui prend l'apparence d'une red spider lily.

- C'est beau, apprécia lentement Archibald, et toi, à quoi penses-tu ?

- À un vieux poème de ta bibliothèque.

- Tu es sûre, ma chère ? demanda-t-il avec un air taquin sachant très bien l'érotisme omniprésent dans ses ouvrages.

Mais Lilianne ne se renfrogna pas, elle souriait, perdue dans ses souvenirs.

𝐌𝐲𝐨𝐬𝐨𝐭𝐢𝐬
𝐋𝐞𝐬 𝐥𝐢𝐞𝐧𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐬
𝐋𝐞𝐬 𝐥𝐚𝐫𝐦𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐡𝐢𝐬𝐬𝐞𝐬
𝐓𝐞𝐬 𝐫𝐢𝐫𝐞𝐬, 𝐟𝐞𝐮 𝐝'𝐚𝐫𝐭𝐢𝐟𝐢𝐜𝐞
𝐓𝐞𝐬 𝐝𝐞𝐬𝐢𝐫𝐬 𝐚 𝐛𝐨𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐮𝐧 𝐜𝐚𝐥𝐢𝐜𝐞
𝐉𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐧𝐞 𝐬𝐞 𝐯𝐢𝐝𝐞𝐫𝐚
𝐋'𝐞𝐧𝐯𝐨𝐥𝐞𝐞 𝐝𝐞 𝐛𝐚𝐢𝐬𝐞𝐫𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐭𝐞𝐬 𝐜𝐮𝐢𝐬𝐬𝐞𝐬
𝐉𝐚𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐧𝐞 𝐬𝐞 𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐞𝐫𝐚
𝐋𝐲𝐬, 𝐯𝐨𝐥𝐮𝐛𝐢𝐥𝐢𝐬
𝐌𝐲𝐨𝐬𝐨𝐭𝐢𝐬

- Il me rappelle notre premier baiser...

Archibald, bien plus touché, ferma les yeux et descendit son visage pour l'embrasser. Comme le premier, miel et amande se mélangèrent. Lilianne avait le souffle court.

- Heureusement, je peux continuer à t'en faire des milliers.

Lilianne sourit comme l'adulte au fond d'elle qui voulait redevenir un enfant qu'elle n'avait jamais vraiment été. Son époux écrivit alors dans la neige de son index ganté :

Joyeux Noël
Je t'aime

LA FEMME D'ARCHIBALD³ ━゙LA PASSE-MIROIR✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant