" Les choses arrivent car elles doivent arriver. Il faut les vivres pas les subir."
"-Elle s'est suicidée dans sa baignoire en s'ouvrant les veines. C'est un ami qui l'a découvert mais il était trop tard."
J'entrai dans la grande pièce, la morgue, éclairait par des lampadaires fixés au plafond. Des tables d'auscultation étaient alignées. Un homme en blouse blanche m'accueillit, avec un léger sourire qui était rempli de pitié. Beurk ! Je déteste ça. J'avançais lentement vers la seule table où un corps était disposé. L'homme aux cheveux grisonnant souleva le drap qui recouvrait le corps. Et mon monde s'effondra. J'eu d'abord le souffle coupé, aucun mots ne voulait sortir de ma bouche. Puis tout explosa d'un coup:
-Pourquoi??? Pourquoi m'as tu abandonnée?!? Non, t'avais pas le droit! Les larmes ne s'arrêtaient plus. J'avais un énorme vide dans mon ventre.
-Est-ce que c'est votre mère ? me demanda la policière. Je ne pus qu'hochais de la tête. Elle me saisit par les épaules et me murmura des mots doux pour tenter de me calmer, en vain.Je montais dans la voiture pour qu'elle m'amène voir mon assistante sociale d'après ce que j'avais compris. Je regardais par la fenêtre, on passa devant un parc que je reconnus aussitôt. On avait l'habitude d'y aller avec maman, quand elle n'était occupée à travailler, déprimer ou boire. Il y avait un très bon glacier là-bas. Maman prenait toujours pistache et moi caramel et vanille. En y repensant j'eus l'impression qu'on me plantait un couteau dans le cœur, car je n'aurai plus jamais l'occasion de la serrer à nouveau dans mes bras ou de partager une glace avec elle, qui était d'ailleurs nos seules moments de partages.
J'avais mal à la gorge à force d'essayer d'empêcher les larmes de couler. Un énorme mal de tête apparu aussi. C'était atroce. J'avais envie de m'arracher la tête et le cœur aussi, car ce vide dans mon cœur j'en avais marre alors que ça faits même pas une heure qu'il était là mais il me saoul déjà.
Je me rappelais ses tenues toujours parfaites, sans aucun pli. C'était bien souvent des jupes qui montrait ses fines jambes peut être un peu trop fines. J'essayais tant bien que mal de garder une bonne image d'elle dans ma tête mais les mauvaises images d'elle refaisait surface. Elle en train de boire pour "oublier", se mutiler pour "oublier", travailler sans relâche pour "oublier". Oublier quoi ? me dirait vous. Tout simplement mon père biologique.
Lorsque j'étais plus petite et que je lui demandais qui était mon père, la plus part du temps elle changeait de sujet, des fois elle me répondait que c'était un homme bien et je lui demandais où il était, pourquoi n'était il pas avec nous et elle me disait que c'était mieux ainsi. Même en grandissant elle refusait de m'en dire plus. Ma mère et moi n'étions pas très proches. Oui je lui en veux de m'avoir abandonnée et de ne pas nous avoir laissé une deuxième chance d'avoir une relation normal, mais elle était ma mère, elle m'a mit au monde et s'est battu pour moi. Alors j'essayais de mettre cette haine que j'avais envers le monde entier de côté.
Quand j'arrivai devant chez moi les larmes s'intensifièrent. Une femme de petite taille et un peu ronde m'attendait sur le palier, elle avait des cheveux bouclés et une peau foncée.
- Bonjour. Toutes mes condoléances pour votre mère. Je m'appelle Sarah, je serais ton assistante sociale jusqu'à tes 18 ans. Elle me lança un petit sourire de pitié, toujours et encore cette pitié.La policière retira le cache de sur la porte, qui nous prévenait qu'il y avait eu une scène de crime. Elle me fit signe d'entrer, ce que je fis, l'odeur si particulière de ma mère revint recouverte d'une odeur de renfermée et une autre qui m'était inconnu mais un peu comme dans les hôpitaux ou à la morgue, où j'étais même pas une demi-heure avant.
Je remarquai sur la table des affaires qui n'était pas à nous, nous, ma mère et moi ... Je ne pourrai plus jamais dire ce "nous".
Je mordis l'intérieure de ma joue pour ne pas pleurer encore plus. Je m'approchai de la table et vis un kit pour relever des empreintes, des gants, un rapport, un appareil photo... La policière rassembla toutes les affaires qu'il y avait sur table, les mit dans un grand sac de sport et disparu par la porte. Elle me dit au revoir vite fait et me donna sa carte si jamais j'avais besoin de quoi que ce soit.
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My Choices
FanfictionJe m’appelle Charline Calder Tomlinson. J'ai 18 ans, je suis en terminale au lycée de Nice. J'ai redoublée le CP. Je vis avec ma mère dans un petit appartement du centre-ville. Un évènement va venir bousculer ma vie et de nombreux choix vont s'impo...