Chapitre 1 - L'étrange nuit

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Un bruit sourd retentit soudainement, venant perturber le doux vacarme environnant. Le monde sortit de la torpeur dans laquelle il était plongé, avant de voir le terrible spectacle. Cette léthargie qui gagne les foules des grandes villes lors de déplacements d'un point à un autre, plongées dans leurs musiques, au fond d'elles-mêmes, leurs esprits vagabondant, ne prêtant plus attention à ce qui les entoure. Des visages froids, une abondance de regards vides, des dos voûtés.

Thomas enleva ses écouteurs, pour essayer de comprendre ce qu'il se passait.

- Appelez les secours, criait une femme

- Un médecin, un médecin, clamait un passant

Il préféra ne pas s'éterniser ici et continua son chemin suite à l'arrivée d'un passant exhibant fièrement son statut de médecin. Malheureusement les accidents arrivent souvent, ici une jeune femme en vélo, concentrée sur la musique qu'elle écoutait n'avait pas entendu les coups de klaxon du tramway qui arrivait, et celui-ci n'a pu freiner suffisamment pour l'éviter. Il aurait aimé l'aider mais ne pouvait rien faire, et les centaines de passants rassemblés autour, comme une foule venant voir un spectacle, ne faisaient qu'empêcher les secours de faire leur travail correctement.

- Quelle monde bizarre, se dit Thomas pour lui-même.

La ville n'est pas ce qu'il préfère, lui qui a toujours vécu à la campagne. Être aussi serré dans les transports en commun, autant bousculé quand il se promène en ville, l'absence de végétation, de paysage. Tout cela n'est pas ce qu'il préfère.

Après vingt minute de marche il arriva chez lui.

Un petit appartement de vingt mètres carrés, avec un rangement plus ou moins aléatoire. L'organisation ce n'est pas son point fort.

Ce jeune étudiant était passionné par beaucoup de choses. De la musique, comme on peut aisément le remarquer avec un piano numérique, une guitare, et un micro posé à côté, une pile de livre haute comme une étagère, des poids de musculation qui dépassent de sous le lit. Du plus petit insecte, à beaucoup plus grand tel l'univers, ou bien l'esprit humain, et, sans aucune connotation narcissique, lui-même, ses propres réactions et comportements qu'il ne comprend que peu, tout cela le passionnait. Tel est le destin d'un grand nombre de personnes, vouloir comprendre des choses toujours plus grandes, plus éloignés sans se comprendre soi-même.

Cette soirée fut plutôt banale, un peu de lecture, de musique, un repas constitué de pâtes avec quelques œufs devant un épisode de Black Mirror, avant de finir pendant plusieurs heures à voyager de sujet en sujet sur internet puis tomber de fatigue.

Cette soirée avait peut-être été banale, mais cette nuit-là n'allait quant à elle ne pas l'être.

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