Paradis noir.

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   DOMITILLE SE dandine. Elle a fait le tour de son appartement pour collecter les affaires qu'Hortense y a laissé.

   En ramassant la seconde brosse à dents, le kit de maquillage de survie, le gros sweat, la paire de tongs, les élastiques auxquels s'enroulent des cheveux dorés, elle a compris qu'elle était en train de mettre fin à une jolie histoire pour une fille qu'elle avait rencontrée deux semaines auparavant. 

    "T'es sûre de toi ? avait demandé Lucile, ses yeux noirs devenus agressifs." 

    La jeune fille aimait beaucoup Hortense et la décision paraissait irréfléchie, mais Domitille n'avait jamais été aussi sûre de sa vie. 

    Pourtant, à attendre qu'Hortense ouvre la porte d'entrée, Domitille n'a jamais senti le doute s'emparer de ses entrailles aussi fort. 

    "Dom ? Qu'est-ce que-" 

     Elle arrête de parler à l'instant où elle voit le sac que Domitille tient en crochet. Son regard semble se briser. 

    Elle ne dit rien. Elle reprend le sac vivement. 

    "Je te rends tout demain, dit-elle sèchement." 

     Et elle claque la porte, sûrement pour que Domitille ne sache pas qu'elle pleure. 

    Mais Domitille connaît Hortense et sait qu'à l'instant où le claquement de sa semelle va s'éloigner, son ex s'écroulera sur le lit.