La dernière alliance

Chapitre 10: Apprentissage

Très vite, j'utilisa cette punition à profit. Quitte à être enfermée autant utiliser mon temps intelligemment plutôt que de me morfondre. Je passa donc mon temps dans ma chambre à lire. Quand j'avais de trop grosses difficultés, il m'arrivait de demander de l'aide aux gardes et plus rarement à mon grand-père. Cela faisait une semaine que la punition avait été mise en place. Il m'arrivait de trouver le temps long. Je passais beaucoup de temps à observer les elfes regrettant ma liberté perdue et j'essayais d'en apprendre plus sur ce héros, au moins la bibliothèque ne m'était pas interdite et les gardes acceptaient avec joie de m'y conduire. J'essayais aussi de reconnaître des visages et il m'arrivait d'apercevoir Laurelinad. Il m'avait semblé le voir regarder en direction du palais mais je pouvais également me tromper. Mon cœur se serrait lorsque je voyais mon frère de cœur, Karan saurait-il me pardonner un jour, je ne l'avais pas revu. Je ne voyais que très peu Sayo. Pour oublier, je travaillais mon écriture et ma lecture. Je commençais même à apprécier ces deux activités, elle me permettait souvent de m'évader.
Les professeurs me faisaient cours d un air presque indifférent et je les suivait avec assiduité pour une fois.

Ce soir là, la lune brillait, éclatante. Je vis un elfe s'approcher du palais. Une silhouette qui me semblait jeune et ajouter à l'heure tardive, cela piqua ma curiosité. Je vis l'elfe s'arrêter et parler aux gardes qui le laissèrent entrer. Ce fut seulement une fois les portes franchies que je vis son visage. Il s'agissait de Laurelinad. Étant proche de Sayo, sa visite m'étonna moins. L'orientation de ma fenêtre ne me permettais pas de le suivre longuement. Il sortit assez rapidement de mon champs de vision. Je jeta un dernier regard à la forêt espérant apercevoir mes loups mais ce fut sans succès. Peut être qu'eux aussi ils m'en voulaient encore. Je sortis donc par la porte fenêtre et m'approcha de la rambarde de ma terrasse. Il faisait assez chaud et parfois un vent frais venait doucement caresser mon visage. L'eau de la cascade scintillait sous la lumière de la lune ronde. J' aimais cette vue et ce calme qui parvenait à m'apaiser.

"Alors, princesse, pas trop dur cette punition ?"

Je me retourna, surprise et reconnu immédiatement le propriétaire de ces yeux verts, il s'agissait de Laurelinad, un léger sourire se trouvait sur ses lèvres.

"Laurelinad, que fais-tu ici ?"

"Du calme. Je suis venu vérifier l'état de notre petite fugueuse."

"Maintenant que c'est fait tu peux t'en aller. Je ne pense pas que tu ais le droit de te trouver en ces lieux"

J'émis un sourire à mes paroles.

"Sayo ne me l'a pas clairement interdit. Elle l'a dit à Karan et à Lia, qui est également punie."

Son sourire se fit plus large et ses yeux brillaient d'une lueur joueuse. Je compris rapidement que Laurelinad était un elfe rusé. Apparemment enfreindre le règlement ne l'inquiétais pas ou alors c'est parce qu'il savait qu'en jouant sur les mots il ne risquait rien. Si ses paroles étaient exactes alors Sayo avait commis une simple erreur. Je n'aurais tout de même jamais imaginer que Laurelinad vienne me voir surtout pour se moquer de moi. Ce fut donc d'un ton assez agressif que je répondis.

"Maintenant que tu as pu profiter du spectacle. Je pense que plus rien ne te retiens en ces lieux."

Il dut comprendre que la situation ne me plaisait guère. Il se rapprocha de moi et reprit.

"Je suis venu afin de t'aider. Sayo attend de toi que tu lui prouves que tu es digne de sa confiance et elle veut voir ta loyauté."

"J'obéis déjà a sa punition, que dois-je faire de plus ?"

Laurelinad n'eut pas le temps de me répondre, la porte s'ouvrit a ce moment. Je me retourna vivement et vit Sayo, mon visage pâle devint encore plus blanc, j eu l'impression que mon sang se retirait, bien que cette fois je sut ne pas être en faute. Sayo s'était figée un instant. Certes, la surprise fut de taille et ne se serait jamais attendu à cela. Son regard m'effleura avant de se fixer sur Laurelinad. Un léger sourire qui, selon mon avis, ne présageait rien de positif apparut sur son visage.