La lune était cachée par les nuages et le peu de clarté offerte par les étoiles était intercepté par la voûte formée par les arbres. La blancheur du loup tranchait avec les ombres qui nous entouraient. Je comprenais enfin pourquoi personne n'osait s'approcher d'eux ou les défier. Le loup nous faisant face semblait irréel. L'aura émanant de lui semblait menaçante et aggressive. J'eus l'impression que les ténèbres autour de nous s'épaississaient et nous enveloppaient comme pour nous engloutir. Ce fut à l'issue de cette simple phrase semblant sortir des ténèbres que je sentis deux mains se plaquer sur mes épaules m'empêchant tout mouvement. Du coin de l'œil je pus voir que Lia se trouvait dans la même situation. La prise des mains sur mes épaules me faisait mal mais j'eus la présence d'esprit de ne rien dire. Je ne me trouvais pas en position de protester. Je pus tout de même entendre Lia émettre des gémissements. Je priais intérieurement qu'elle se taise afin de ne pas empirer notre situation. Elle commençait à paniquer. Je tentais tant bien que mal de refouler la panique que je sentais naître en moi. Mon esprit avait enregistrer le calme d'Orion mais ne parvenait pas à m'envoyer les informations. La voix féminine et froide ressortit des ombres:
"Que fais-tu seule, sans escorte et en pleine nuit, princesse, Anoya Algrasse?"
La façon dont les paroles furent prononcées si proche de mon oreille, les ombres nous entourant et l'aura menaçante de mon loup firent céder mes dernieres résistances et la panique prit possession de mon corps. Totalement paniquée, le souffle saccadé, je ne vis plus rien, je n'entendais plus rien, je me sentis commencer à perdre conscience de ce qui m'entourait. Je pus tout de même m'apercevoir que les mains avaient quitter mes épaules afin de se poser sur mon front et sur ma poitrine. Je fut tirer en arrière et fut appuyé contre un corps dur. Il y eut des paroles elfique dont je n'arrivais pas a comprendre le sens tandis que l'étau autour de mes poumons se deserra me permettant de calmer ma respiration.
Petit à petit ma respiration s'apaisa et je sentis comme si un flux magique me traversait, ce fut une sensation bizarre, difficile à decrire. Je n'eus pas le temps de confirmer ou d'infirmer ce ressentit, les mains retournèrent sur mes épaules. Le propriétaire des mains me retourna et je me retrouva face à Sayo Algrasse, ma mère. Ses yeux bleus froids et fatigués me fixèrent.
"Il me semble t'avoir posé une question"
La dite question me revint rapidement à l'esprit. Sayo était fatiguée et la faire patienter plus longuement serait une erreur. Je répondis tout en observant Lia plus calme.
"J'ai emmené Lia voir les loups. Cela faisait longtemps que je lui avais promis. Nous n'arrivions pas à dormir alors nous y sommes allés."
Ce fut une réponse claire mais évasive afin de ne pas mettre Lia en faute. J ignorais que cette simple question était en fait un test sur ma sincérité. Je vis Sayo passer une main sur son visage. Visiblement, elle tentait de canaliser son impatience, sa fatigue ou sa colère. Sa main se reposa sur mon epaule et sans me lâcher, elle fit un signe de remerciement à Orion avant de me faire avancer en direction du village des elfes. Je me trouvais devant elle. Je pus croiser le regard déçu de Karan qui finit de me transpercé le cœur. Je vis que Lia subissait le même sort même si je n'avais pas suivi leur échange. A vrai dire, sur le moment son sort ne m'intéressait guère. J'étais triste. En l'espace de quelques heures, j'avais déçu tout ceux que j'aimais le plus: Orion, Sayo et Karan. Je savais que rien ne pourrait changer cela. J'aurais pu me voiler la face et en vouloir à Lia mais ma responsabilité était aussi importante que la sienne. Je n'avais pas su lui dire non. Aucun elfe de notre petit groupe n'avait remarqué la présence discrète d'un jeune elfe blond qui avait assisté à toute la scène.
Ce fut sur ses pensées que nous atteignîmes le village assez actif, je devais bien l'avouer. Apparemment, notre escapade avait alerté du monde. Karan fut chargé de rassurer tout le monde et ramener le calme. Merco ramena Lia chez lui. Il serait chargé du choix de la punition en concertation avec Saya. Elle leur faisait confiance. Sayo s'occuperait de la mienne. Je ne doutait pas de la sévérité de cette dernière. Elle me conduisit directement à ma chambre. Je marchais tête baissée et évitais de croiser les regards. Je me rendis directement à mon lit tandis que Sayo ferma ma porte fenêtre donnant sur la terrasse. Elle me dit simplement:
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La dernière alliance
FantasiUne alliance entre elfes et humains dernière chance dans un monde où le désespoir règne. Toute l histoire et les personnages m appartiennent toute ressemblance avec des personnages ayant déjà été inventé serait fortuite.