Dystopia

Chapitre 7

La salle était plongée dans l'obscurité, seules les témoins des machines autour de Léa créaient de la lumière dans la pièce. Suivie de près par Blake, nous avancions, là, dans le noir, pour nous mettre à son chevet, cela faisait tellement mal de voir une si petite fille dans un état pareil… Mon 0amie, dans une énième tentative de réconfort posa ses mains sur mes épaules, comme si elle
pouvais me transmettre la force de surmonter cette épreuve. Aucune de nous deux n’avais envie d’allumer la lumière, Léa dormait surement paisiblement, il fallait qu’elle regagne des forces.

Nous fûmes cependant surprise quand la petite tendis son bras pour atteindre l’interrupteur.

- Anna ? C’est toi ? Demanda-t-elle d’une voix faiblarde.

Elle se redressa sec et se mit a tousser, une toux qui semblait venir du plus profond de ses poumons, je me précipita sur le même interrupteur qu’elle avait tenté d’atteindre et alluma la lumière, sitôt, sa quinte de toux cessa. La toux laissa place aux larmes, aussi bien dans les yeux de la petite que dans les nôtres, son visage pâle était déformé par la douleur, elle était méconnaissable, j’aurais voulu échanger ma place avec elle, aucun enfant ne devrait avoir a subir pareil enfer.

Cela me brisais le coeur mais j’essayais tout de même de retenir mes larmes, je fis
signe à Blake de faire de même, nous devions nous montrer forte pour qu’elle parte sans peur, se sachant entourée de gens qui l’aiment… Une nouvelle quinte arriva, Léa se tordait de douleur, c’était insoutenable à voir.

- On va aller te chercher quelque chose pour moins tousser, ne t’en fais pas on revient, dit Blake.

La petite trop occupée à tousser ne rebondit même pas… Blake m’entraina vers la porte à sa suite et la referma derrière nous.

- On est arrivé à un stade où on ne peut plus rien faire, les antidouleurs qu’on lui donnaient sont devenus inefficace depuis quelque jours. Son corps va continuer de s’affaiblir jusqu’à ce que tout soit fini.

- Il n’y a vraiment rien à faire ?

- La balle à toucher son poumon droit, elle est toujours dedans, au point où elle en est, cela ne vaut plus la peine d’opéré, elle est trop faible pour subir quoi que ce soit; on arrive même pas à l’alimenter, les médecins ont voulu lui poser une sonde pour l’alimenter mais ça ne marche pas…

Elle avait les larmes aux yeux; en la rencontrant j’étais persuadée que cette femme d’allure froide avait un coeur de pierre, mais aujourd’hui, en ayant appris à la connaitre je voyais à quel point elle
s’attachait aux gens, à quel point cela l’affectait… Je dois bien avouer que moi aussi j’avais le coeur lourd, vu son état, je me doutais de cette issue, mais l’entendre avait l’effet d’une bombe dans mon coeur, sans elle, plus rien ne serais pareil. Mon amie se retourna vers une sorte de
placard et sortie une poche contenant un produit inconnu.

- Qu’est ce que c’est ?

- Pas grand chose, on va dire que ça va lui permettre de moins tousser. Enfin durant un petit temps…

En rentrant dans la chambre la petite tremblait, les larmes roulèrent sur ses joues quand elle nous montra ses mains, elles étaient couverte de sang, un sang noir qui commençait à secher.

- J’ai mal quand je tousse… J’ai peur Anna…

Elle éclata en sanglot, mon coeur se serra et j’accouru immédiatement la prenant dans mes bras pour la rassurer même si au fond je ne pouvais rien y faire, une nouvelle fois mon coeur se déchira.

Après notre gros câlin qui avait réussi à la calmer, je dessert mon étreinte pour la regarder, me forçant à sourire pour ne pas la refaire pleurer.

- Tu devrais essayer de te reposer, lui dis je.

- Non, je veux pas, j’ai peur… Si je me m’endors et que je me réveille pas… Elle recommençait à avoir les larmes aux yeux.

- Mais si, ne t’en fais pas nous on sera la, promis Blake. En plus, ça fais longtemps que tu n’as pas dormi, pas vrai ? Ajouta-t-elle.

- Je voulais pas dormir pendant que tu dormais, je voulais être la quand tu t’es réveillée.

- Oui, mais maintenant je suis là, ne t’en fais pas, je vais bien.