Mâle dominant - Aokaga

Chapitre 10

Les ténèbres régnaient dans la chambre. Seule une petite lumière traversait la pièce. On pouvait observer le torse de Kagami se soulever à chaque inspiration. Assis au bord de la fenêtre, une fumée de cigarette l'embaumant, Aomine réfléchissait. Il n'arrivait plus à dormir à cause d'une crise de panique. Tout allait vite dans sa vie en ce moment et il avait l'impression de perdre les rênes. Tous ces mauvais souvenirs lui revenaient. Ses crises arrivaient fréquemment se matérialisant par une boule au ventre, un poid s'écrasant sur sa cage thoracique, des maux de tête, des vertiges ainsi que du mal à respirer. Daiki avait bien essayé de se calmer dans la cuisine, mais rien n'y faisait alors il avait attrapé le paquet de cigarettes dans un petit tiroir et s'était assis là. À présent calme, son corps tremblait énormément et le bleu portrait son regard vitreux vers l'extérieur. Quelques personnes se promenaient encore malgré l'heure tardive, sûrement des personnes revenant de soirée se dit-il.

- Tu n'arrives pas à dormir ?

La voix rauque de Kagami traversa la pièce, mais pendant un moment le silence lui répondit. Alors il se leva pour le rejoindre à côté de la fenêtre.

- Ton corps tremble, enfile un pull idiot, tu vas attraper froid. s'exclama l'Américain.

- Attends non, ne t'inquiètes pas, je n'ai pas froid.

- Mais pourtant tu-

- Je fais des crises d'anxiété et de spasmophilie .

- Que – Mais Ahomine, il s'agirait vraiment de communiquer parfois. Tu aurais dû me réveiller, j'aurais pu t'aider.

- La seule personne qui arrive en général arrive à me calmer est Kise, mais il a une séance photo demain, je ne voulais pas le déranger parce que le connaissant, il aurait débarqué en trombe à l'appart. Et je ne voulais pas te déranger.

- Mais débile, je suis venu dormir avec toi justement pour t'aider la nuit. Tu fumes ? Je n'étais pas au courant.

- Seulement quand je n'arrive pas à me calmer. Ça me détend, mais ce n'est pas non plus mon truc préféré quoi. Pourquoi tu consommes ?

- Non, j'ai arrêté.

- Arrêter ?

En effet, Kagami n'en était pas très fier, mais il n'avait pas été très sage dans sa jeunesse aux États-Unis et s'était mis à fumer pour un effet de style et pour suivre ses amis. Il s'était vite rendu compte que c'était ridicule et que fumer pour paraître cool n'avait aucun intérêt. Cependant, à force, il y était devenu accro sans s'en rendre compte et avait dû suivre des séances avec des spécialistes pour arrêter ou au moins réduire sa consommation.

- le sujet n'était pas tourné vers moi. Rigola Kagami. Qu'est-ce qui te stresse ? Le travail, tes amis ? Ou quelque chose dont tu ne m'as pas parlé ?

Encore une fois, le silence lui répondit.

- D'accord, tu n'es pas très bavard cette nuit. J'imagine que c'est dans la case passé... Tu sais, je comprends bien que c'est difficile pour toi de parler de choses qui t'ont blessé dans le passé. On a tous nos secrets, mais parfois en parler ça libère. Parfois, se livrer... cela permet d'avancer et si je suis cette personne. Alors sache que je ne te jugerais jamais et que je serais là pour te soutenir d'accord ?

Seul le bruit des respirations était audible dans cette pénombre.

- J'aimerais tant savoir ce qui t'a fait changer, ce qui t'a blessé, ce qui t'a fait douter de toi et des autres. La personne qui a osé t'enlever ce sourire sincère que tu ne dévoiles que si rarement. Ajouta le rouge dans un soupir face au mutisme du bleu.