Flashback

3. Lana

Point de vue de Liv

Après avoir été transportée dans une autre salle, je me trouve face à face avec ma « mère » .
Je me dis, autant tenter le tout pour le tout.
- Maman?
- Oui mon chéri?
- Qu'est ce qu'il m'est arrivé?
- Tu as eu un accident...
- Et?
- Tu était avec Mateo et Alex.
- ...
- Qui sont Mateo et Alex?
- Oh mon chéri...
Voyant mon regard insistant, elle poursuivit.
- Ce sont tes meilleurs amis.
- Oh.
A mon tour d'être étonnée.
- Vous étiez aller faire du skate et en rentrant, il y a eu ce camion et...
Elle n'eut le courage de finir. Ne sachant pas quoi faire, je la pris maladroitement dans mes bras.
- Pendant cette semaine Loan... On ne savais pas si tu allais t'en sortir.
Elle commença a pleurer.

Je ne sais pas ce que Loan est devenu, mais moi j'ai la ferme intention d'enquêter. Il faut que je trouve ce que je suis (ou plutôt mon corp) est devenu.
Après que ma « mère » soit partie sur ordre du médecin (il fallait que je me repose un peu), j'ai décidé de commencer par savoir ce qui était arrivé à Loan.

Si j'avais bien compris, il avais été faire du skate avec ses deux meilleurs amis et en rentrant, il avais été percuté par un camion.
Il était tombé dans le coma pendant une semaine et s'était réveillé (du moins, moi je m'était réveillée, mais Loan...).

J'étais sûre à la 100% de ne pas être Loan, mais j'ai cette impression de déjà vu.
C'est bizarre.
Je sais que je ne suis pas lui (enfin si, dans un sens). Je sais que je suis une fille, que je m'appelle Liv mais après ça...rien.
C'est comme lorsqu'on essaie de se rappeler un rêve mais qu'on y arrive pas. On a beau essayer pendant des heures (et croyez moi j'ai essayé), on ne se rappelle de rien.
Comment est-ce que je vais faire?
J'essaie de raisonner.
Ma « mère » m'a parlé en anglais et je l'ai compris parfaitement donc je viens sûrement d'un pays anglophone. Les États-Unis, l'Angleterre?
Je sais qu'ici, je suis au États-Unis, plus précisément à New York grâce à l'écriteau en face de moi: « Hôpital Universitaire de New York ».
Loan devait y habiter.

Je regarde plus attentivement autour de moi. C'est une chambre d'hôpital normale, avec une forte odeur de désinfectant. Il y a un lit, une armoire, deux chaise et une table.
Il y a un bouquet de fleur, des carte et un dessin sur la table.
Je me lève avec difficulté, m'approche de celle-ci et prend le dessin entre mes mains.

C'est une petite fille blonde, qui a l'air de donner la main à un garçon au cheveux bruns plus grand qu'elle, et il y a plein de cœur autour d'eux.
Ça doit être le dessin d'une petite fille.
Je retourne la feuille. Dessus, c'est écrit:
Reviens Loan silteuplait par pas
Ta sœur préférée
Maelïs

Je ne connais pas Loan, mais ce message m'émeut.
Cela me rappelle Lana...
Attendez, quoi? J'ai dit Lana? Je me souviens, j'ai une petite sœur!
Je me creuse la tête dans l'espoir de trouver d'autre souvenirs mais rien.
Cela veut dire que tout n'est pas perdu!
Je n'ai pas tout oublié!

Un élan de fatigue me prend tout à coup. Je retourne vers mon lit, et m'endors avec espoir.

*
Lorsque j'ouvre les yeux, je reviens à la réalité.
On dit souvent que la nuit porte conseil, mais moi je dirai plutôt que c'est un moment ou l'on peut s'échapper de la réalité, où l'on peut s'imaginer une vie à travers nos rêves.

Pourtant, ce n'est malheureusement pas ce qui m'est arrivé cette nuit. Je ne dirai pas que j'ai rêvé, mais ce n'était pas un cauchemar non plus.
J'avais des sortes de scènes qui duraient quelques secondes puis je passais à la prochaine.

Un étang ou l'on voit des canard nager tranquillement.
Cut
En haut d'une grande roue, où l'on voit s'étendre toute une ville.
Cut
Un visage flou, qui s'approche doucement de moi.
Cut
Une scène de dispute entre un homme et une femme.
Cut
Un camion fonçant à toute allure.
Cut
Une chambre blanche, des « bip » en fond.

Et je m'était réveillée là.
Je regarde par la fenêtre et vois mon reflet. Ça me fait une petit choc, je suis pas encore habituée.
J'entends du bruit, et après quelques minutes, voit le docteur de la veille rentrer.
Il a des cheveux noirs, large d'épaules et doit avoir dans la cinquantaine.
- Je ne me suis pas encore présenté, je suis le docteur Ronan. Tu t'appelle Loan n'est-ce pas?
- Euh...oui.
- Bien, je vais juste vérifier que tout va bien et tu vas pouvoir rentrer chez toi d'ici quelques jours. J'imagine que tu dois avoir hâte.

Je ne luis répond pas. J'arrive pas à m'imaginer passer le reste de ma vie à la place de ce garçon.

- Loan?
- Oui, pardon?
- J'étais en train de te demander si tu te souvenais de quoi que ce soit pendant ton coma, ça pourrait nous aider.
- Non, rien du tout désolé.
- C'est pas grave. De toute façon, très peu de patients se rappellent de quelques choses, mais c'est toujours bien de demander non?
- Oui, j'imagine.
- Bien, je veux aussi savoir si tu te sentais mieux qu'hier, tu semblais pas te rappeler de grand chose.
- Je... pas vraiment.

Il me regarda avec un air interrogateur.
Je n'allais pas mentir pour ce coups là, d'autant plus que comme ça, j'aurai une excuse si cela allait durer et je pourrais donc demander aux gens des informations sur la vie de Loan (ou la mienne) sans qu'ils le prennent pour une folle (ou devrais-je dire fou?).

- Mais je suis sûr que ça ira mieux d'ici quelques jours, dis-je pour le rassurer.
N'ayant pas l'air très convaincu, il continua son interrogatoire pendant cinq minutes avant de partir.

Vers la fin de la matinée, quelqu'un toqua à la porte.
La mère de Loan passa la tête par l'entrebâillement de la porte.
- Loan? Tu vas mieux mon chéri?
Elle ne me laissa pas le temps de répondre car déjà elle enchaîna:
- Je t'ai apporté des churros, ton téléphone et...
- Et quoi? lui demandais-je en souriant.
J'essaie d'être ls plus agréable possible, après tout, c'est sensé être ma mère.
Elle me regarde avec un grand sourire, se retourne vers la porte et dit:
- Entre.
Je vous alors une jeune fille de mon âge, blonde et toute souriante entrer.
- Loan!
Elle s'approche de moi et me fais tout de suite un gros câlin, prend mes mains dans les siennes et me dit:
- Tu m'as tellement manqué.

Je ne lui répond pas tout de suite, j'essaie d'imaginer quelle relation elle entretenait avec Loan. Sa sœur, sa meilleure amie, sa petite...
Elle me prend le visage et m'embrasse.
Ok, compris.
Je me dégage aussitôt.
Elle me regarde apeurée.
- Tout va bien?
Là non plus, je ne lui répond pas.
- Loan, est-ce que tout va bien?
- Oui, excuse moi...
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
Vite, vite, opération invention de mensonge urgente!
- J'ai eu un vertige.
Mouais, j'aurai pu faire mieux.
- Un vertige?
Merde, et si elle ne me croyait pas?
- Euh... Oui, tu sais, c'est quand on se sent pas bien tout d'un coup et...
- Je sais Loan, je sais. Tu as raison, c'est peut-être pas le bon moment. Après tout, tu viens de te réveiller.
Ouf!
Mesdames et messieurs, j'ai le plaisir de vous annoncer que l'OIMU (Opération d'Invention de Mensonge Urgent) est réussie!

- Loan, j'ai eu tellement peur toi... j'ai cru ne jamais te revoir.
- Je suis bien vivant, dis-je, en essayant de détendre l'atmosphère
Elle me regarda en souriant.
- Bon je vais te laisser, repose toi bien mon nounours.
Mon nounours? Sérieux? Pauvre Loan...
-Hmm, oui merci...
Et elle partit.

Waou.
Ok, Loan avais une copine. Comment j'allais gérer ça moi?