Flashback

6. Des combats de brosse et des fourmis

Point de vue de Loan

C'est lundi. C'est un jour d'école. Au secour.

A six heure, j'étais devant le miroir, un tas de maquillage devant moi.
Comment les filles font-elles déjà? Elle en mettent sur les yeux non ?
Des petit trucs avec des paillettes. Mais lequels? Il y en as tellement!
Vu mon degré d'incompétence dans ce milieu, j'allume YouTube et me met un tuto. Mais malgré tous mes efforts, je parviens à un résultat plutôt moyen. J'en suis quand même fier. Les paillettes sont presque toutes sur les paupières (et le nez, les joues et le mentons mais ça c'est un détail). Le rouge a lèvre par contre, est magnifiquement réussi. A un moment, il fallait se « recourber les cils », avec un engin digne d'un film d'horreur. Je n'ai même pas essayé de l'approcher de mes yeux, sentant la catastrophe arriver. J'ai donc opté pour la deuxième option (parce que oui il y en a deux!), en tentant de me mettre tant bien que mal cette sorte de glue noire sur les cils, applée « mascara » je crois.
Mais au final, le résultat est pas si mal.
J'aurai sûrement du être une makeup artiste dans une autre vie.
Ok, les cheveux maintenant.
C'est marrant, je m'étais toujours demandé ce que c'était d'avoir des cheveux longs.
C'est vachement cool en fait! J'essaie de glisser un de mes doigts dans mes cheveux.
Waaaa, c'est tout lisse! Ah, non, sa coince.
Merde, qu'est ce qu'il se passe?
J'essaie de pousser mais... Aïe! Sa fait mal!
Je vois la brosse posée sur l'étagère qui me fixe.
Elle me fait les yeux doux. Non, non, je sais que tu es capable des pires horreurs, engin de malheur!
Mais bon, il faut bien que je les coiffe non?
1-0 pour la brosse...

Après un quart d'heure très difficile d'intense bataille, mes cheveux sont presque tous lisses.
Je n'arrive pas à croire que les filles le font tout les matins sans rechigner. C'est décidé, ce sont mes nouvelles super-héroïnes!
J'enfile un t-shirt et un jeans et me voilà prêt.

Alors que j'entre dans la cuisine, tout fier de mon exploit, Cynthia, la mère de Liv, m'arrête.
- Tout va bien ma chérie? Prête pour l'école?
- Hmmm, lui-répondis-je, trop!, pas si convaincu que ça.
- Mais...Tu compte y aller comme ça?
- Comment ça, comme ça?
- Enfin ma chérie, je ne veux pas juger la façon dont tu t'apprête mais disons que... Enfin, je comprends que tu es encore toute chamboulée par ce qu'il t'est arrivée, alors...Et si je m'occupais de toi ce matin hein ma belle?
- Ah, oui bien sûr.
Bon, et bien on dirait que mon exploit n'a pas été apprécié à sa juste valeur par tout le monde.
Quoique, je me dis que ce sera sûrement mieux grâce à Cynthia.

De retour 5 minutes plus tard (seulement! Dingue non?), j'admets que ce que je vois désormais dans le miroir est bien mieux que ce que j'ai fait.
Ses cheveux blonds descendent en cascade dans son dos, illuminant joliment son visage, simplement et joliment maquillé. Pas de doute, c'est bien mieux.
Je me rend compte, et c'est très bizarre, que Liv est vraiment une très jolie fille.

20 minutes plus tard, je me retrouve sur le siège arrière de la voiture, Maelïs à mes côtés.
J'ai faim.
Je n'ai mangé qu'un bol de fruit. Que un. Dans quelle famille suis-je tombé? Premièrement, personne ne mange des fruits le matin. Ensuite, si on en mange, on ne prend pas qu'un seul bol! Moi, pour me nourrir, j'en prend minimum deux!
Une famille de fou, je vous dis.
Je regarde par la fenêtre les buildings défiler.
On s'arrête pour déposer Maelïs à son école, puis on continue encore 10 minutes avant de s'arrêter devant un grand bâtiment. Cynthia se retourne et me regarde:
- Alors ma chérie, tu ne descends pas?
- Si, bien sûr.
Elle m'adresse un sourire et se retourne.
Je descend donc et la voiture redémarre. Je me retourne et la regarde disparaître derrière des dizaines d'autres. Mon seul point de repère a disparu.

Je relève la tête vers l'imposant bâtiment où des centaines d'étudiants grouillent. On dirait des fourmis. J'esquisse un petit sourire en me les imaginants trotter de la sorte. Hmm.
Reprends toi Loan. Ce n'es pas le meilleur moment pour rigoler. Surtout que tu as l'air un peu con à rester comme ça devant sans bouger depuis deux minutes.
J'avance donc en suivant toutes les petites fourmis qui se dirigent toutes vers l'entrée. Deux grandes portes en bois massifs, avec un écriteau « Superiors Height's High school ». Waw, il font pas les choses à moitié ici.