Jeux dangereux

Kieren

"Il était une fois, un homme lutté avec ses sentiments pour un autre garçon. La passion l'a consumé. Le désir a grandi. Il ne voulait pas se sentir de cette façon, mais c'était trop tard et il a juste cédé. L'amour était né et il n'a jamais disparu."

L'homosexualité. Un mot. 2 avis différents. Sujet tabou. Souvent non accepté par les proches. Tellement de personnes mortes ou frappées à cause de personnes homophobes. Un secret caché, bien enfoui en vous. Mais comment faire quand une personne à qui vous ne parlez jamais (et qui est à 100% hétéro) se décide à vous lancer avec lui dans un "jeu" ? Le genre de jeu où vous y laissez une partie de votre cœur au passage. Le genre de jeu à ne pas faire. Quand l'attirance physique devient plus forte que tout, comment résister ? Quand appartenir à l'autre devient une obsession. Devient quelque chose de vital. Quand l'obsession se transforme en quelque chose de plus profond...

Ça y est ? Vous voyez de quel style de jeu je parle ? Si c'est non laissez-moi vous raconter mon histoire.

Je m'appelle Kieren Saive ( mais tout le monde m'appelle "Ren"), j'ai 18 ans. Je suis en terminale Bac pro ASSP qui n'est composé que des filles. Vous devez vous demander "Alors quel rapport avec l'homosexualité ?". Eh bien je suis gay -et secrètement intéressé par un des deux seuls hommes de la classe. Il est totalement hétéro et à même une copine depuis 2 ans. Je devrais lâcher l'affaire, je sais, mais il est tellement beau ! Plus grand que moi de 3-5 cm, brun aux cheveux courts, des yeux bleu/gris à tomber par terre, un torse fin où on peut même voir apparaître ses abdominaux quand il lève les bras (ouais je mate quand on se change avant et après le sport...). Il s'appelle Ian Wilson, arrivé l'année dernière. Il est juste tellement...

-Ren, ferme la bouche, tu vas faire une flaque.

Je tourne la tête vers Rose qui vient de parler. Elle me fait un clin d'œil avant de regarder vers Ian qui parle avec les "hypocrites". Derrière Rose, Léna, Juliette, Léana, Safia et Noor éclatent de rire mais, étant donné que Noor à un rire remarquable, elle attire l'attention des autres sur nous... Ainsi celle de Ian sur moi.  Malheureusement je dois être comme une tomate si j'en crois la chaleur présente sur mes joues.

Et c'est repartit, on se fixe.

Ah oui ! J'ai oublié de préciser que depuis le début de l'année dernière on se fixe. Comme ça. Sans raison. Je ne sais même pas pourquoi. Tout ce que je sais c'est qu'n jour j'avais regardé dans sa direction et l'avait découvert entrain de m'observer et, comme j'ai horreur qu'on me fixe, j'avais fais comme lui. Depuis c'est resté. Et là on recommence...

Mais qu'est-ce qu'il est beau...

-Il faut vraiment que tu arrête de baver, se moque Léana.

Je la regarde, l'air blasé.

-Je ne bave pas, je mate. Ce n'est pas pareil.

-Dommage qu'il ne soit pas gay, tu aurais pu aller le draguer.

-Oui, merci de me le rappeler.

Je croise les bras sur ma poitrine, boudant comme un gosse de 1 an.

-Tu veux que j'aille chercher Ian ? Me taquine Juliette. Il viendra te faire un bisou.

Elles rigolèrent quand je lui tire la langue. Je regarde en direction de Ian...qui me fixe toujours.

Mon regard descend sur ses lèvres. Ce doit être génial d'être embrassé par lui. Inconsciemment, mes dents mordillent ma lèvre à cette idée. Je crois que c'est à partir de là et de son froncement de sourcils que ça a dégénéré.

000

Je ne comprends pas pourquoi il me fixe comme cela. Ne pas tourner la tête, c'est assez stressant. Depuis que nous sommes entré dans la salle il me fixe, vu que nous sommes sur la même rangée et que Rose est limite endormit sur sa table je le vois faire. Et c'est stressant. Mais genre vraiment ! Ça me soule !

Je m'adosse contre le mur, comme lui, pour me mettre à le fixer afin qu'il détourne le regard. Car c'est vraiment stressant quand quelqu'un vous regarde. Par contre ses yeux... sont hypnotisant. Tellement beaux.

Mais ce contact visuel ne dure pas longtemps vu que la prof appelle Ian pour qu'il vienne chercher son contrôle.

-Kieren ! M'appelle-t-elle.

Je me leve et avance jusqu'au bureau. Tendant la main pour récupérer ma feuille, je me fais arrêter dans mon élan par celle de Ian. Il se plaint auprès de la prof pour x raison donc je n'essaye pas de comprendre de quoi ils parlent, trop concentré sur la main de Ian qui frôle la mienne. La sensation de sa peau contre la mienne... Il tourne sa tête vers moi tout en continuant de parler avec la prof. Sa bouche s'étire en un sourire, le genre de sourire qui montre que nous sommes fière de nous et que nous avons un plan derrière la tête.

Ses doigts frôlent le dos de ma main pour remonter jusqu'à mon poignet puis redescendre sur ma paume. Là, ses doigts touchent les miens, m'apportant un délicieux frisson, avant de s'éloigner. Me souriant, il récupère sa feuille puis part s'assoir.
Comme ça.

Fier de lui et de son action.

Une fois à sa place Ian me regarde dans les yeux pour me faire un clin d'œil.

Ok ! A quoi est-ce qu'il joue ? Il sourit, le genre de sourire qui montre toutes nos dents, le regard malicieux.

-Kieren Saive !

Je détourne les yeux du plus âgé pour les poser sur la prof qui me tend la feuille. La prenant, mes pas me mènent à la chaise, mon esprit légèrement exaspéré par l'attitude du brun. Légèrement.

-Ca va, Ren ? Me demande Rose. Tu veux tuer quelqu'un ou quoi ?

-Ouais je crois que je vais me le faire. Sérieux, ce mec s'amuse à faire ça, on dirait qu'il me drague !

-De quoi et de qui tu parles ? M'interroge Léana.

-De Ian ! Il passe son temps à me fixer ! Quand on était devant le bureau il m'a touché la main avant d'aller s'assoir, fier de lui, et de me faire un clin d'œil.

-Ah, ah, c'est sûr qu'il y a un truc entre vous, s'extasia Safia.

-Rien à voir. Ian est en couple, il n'y a et il n'y aura jamais rien entre nous. Il est avec Pauline depuis plus de 2 ans et à l'air très heureux.

-Tu n'en sais rien.

-Si, je le sais.

-Non, insiste Noor. Si ça se trouve il est intéressé par toi.

-Non.

-Tu as beau être gay tu reste malgré tout aussi con qu'un homme, se moque Juliette.

-Être homo ne fait pas de moi une fille et merci de me défendre, c'est beau l'amitié. Vraiment.

-Toujours.

Elle m'envoie un baiser avec sa main. En réponse, je lui fais une grimace doublée d'un joli majeur.

-Classe, Ren, vraiment classe.

J'explose de rire face à sa remarque.

-T'es bien un homme, soupire Rose.

-Gna gna gna.

Elle sourit, comprenant que ça me rend dingue que Ian fasse ceci. A quoi joue-t-il sérieusement ? Si seulement je pouvais être dans sa tête pour le comprendre... C'est vrai que les hommes sont compliqués.