Chapitre VII "douleurs"

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Je suis rentré dans la maison de Régis et nous sommes directement allés dans le salon. Il n’y avait personne chez lui, ses parents travaillaient encore sans doute.

-Tu veux quelque chose à boire ? A-t-il poliment demandé.

-Non ça va merci. Ai-je répondu modestement même si j’avais quand même soif.

-Mmmh je te fais un truc à boire bouge pas.

-Haha d’accord merci.

Quand il est revenu j’ai engagé la conversation.

-Bon, dit moi tout ce que tu as sur le cœur mon petit.

-Bon déjà tu pense savoir ce que je ressentais pour elle, mais en réalité tu ne sais rien. Avec Steffi c’était pas pareil qu’avec els autres filles. Elle, je l’aimais vraiment pour de vrai tu vois ? À chaque fois que je la voyais j’avais le cœur qui s’emballait et je ne pouvais plus rien faire et c’est ça qui m’a montré que je l’aimais vraiment et que je serais prêt à tout pour avoir n’importe quoi d’elle. Mais maintenant…

-…  je ne savais pas quoi lui dire.

-MAINTENANT ELLE EST MORTE PUTAIN !!!! ET JE PEUX RIEN FAIRE !!! T’ENTENDS ? RIEN FAIRE DU TOUT À PART FERMER MA GEULE ET SUBIR !!!

-Je ne vais pas te demander de te calmer mais plutôt te demander d’en faire plus, ça te fait du bien.

-GNNN BORDEL MAIS JE FAIS QUOI ? MAIS JE DOIS FAIRE QUOI PUTAIN ? J’AI TELLEMENT MAL AU CŒUR ET JE PEUX RIEN FAIRE POUR QUE ÇA S’ARRÊTE. MEC CHAQUE SECONDE EST PIRE QUE CELLE D’AVANT. JE T’EN SUPLIE AIDE MOI OU TUE MOI MÊME SI JE DIT DE LA MERDE LÀ.

-S’il te plaît dit pas ce genre de chose sinon c’est le début de la fin.

-AH BON ? ET TU VEUX QUE JE FASSE QUOI ? RIEN ?

-Non que tu me parles de ce que tu ressens précisément maintenant. Et essaye de te calmer et de parler normalement. Je sais que ça défoule mais là tu te fais du mal c’est clair.

-… O-ok d’accord. Excuse moi.

-Ne t’excuse pas.

-Bon, je ne sais pas trop quoi penser là. Tu arrives à me calmer avec tes belles paroles le pire jour de ma vie toute entière et donc j’ai l’impression de douter de ma souffrance. Je sais que ça paraît absurde, surtout pour moi rend toi compte, ça fais maintenant 1 heure que je pense au suicide tellement j’en peux plus de…. De l’image de Steffi... morte... qui reste encore gravée dans ma tête. Et putain ça y est je chiale encore comme une merde. Mais j’ai aussi une espèce d’envie de vengeance.

-Une envie de vengeance ?

-Bah oui, tu sais elle n’est pas morte comme ça pour le fun. Dans ce patelin et au alentour il y a un tueur connu, enfin « connu » n’est pas le bon terme mais tu comprends. Il est déjà venu à Aquonne il y a un moment il paraît. Et à ton avis pourquoi le directeur nous a demandé de ne pas sortir de nos baraques ?

-Comment tu sais ça ? Tu n’est ici que depuis 7 mois.

-Ouais je suis arrivé dans cet endroit il y a un petit moment mais tu sais les « légendes » ça court plutôt vite ici. Tu le remarqueras quand tout le village sauras que tu a une relation avec n’importe qui. Et dailleur tu sembles le savoir toi aussi. Comment tu l’as su ?

-Quand on a un oncle détective ça change pas mal de chose.

-Ah oui, en effet. Donc je suis sûr que c’est cet enfoiré qui a tué Steffi et je le ferais payer, pas pour moi et calmer ma douleur mais pour rendre justice à Steffi. A-t-il dit en séchant ses larmes une bonne fois pour toute.

- Je ne peux pas t’empêcher d’avoir des idées comme ça mais penses-y mieux parce que tuer ne sert à rien et ce n’est même pas sûr que ce soit lui.

-Ça on le sauras peut-être ce soir si ils en parlent à la télé. Mais peut importe qui c’est il payera.

Je ne peux pas l’empêcher d’avoir des idées comme ça, c’est celui qui souffre le plus parmi nous.

-Bon. Il va falloir que tu me dises exactement tout. Ce que tu ressentais pour elle, tes ressentis et tes premières pensées avec ça.

-Bon ok. Mais t’as pas à faire ça pour moi mec, c’est déjà cool que tu sois venu pour m’aidé à subir la crise mais je sais pas si faire ce que tu dit m’aideras à me sentir encore mieux.

-Garanti, t’inquiète pas je sais ce qu’il faut faire.

-Mais comment ? Comment tu sais ça et pourquoi tu le saurais, au final tu ne sais pas réellement ce que je ressent je me trompe ?

-Non tu ne te trompe pas c’est vrai je ne sais pas entièrement ce que tu ressent et c’est précisément pourquoi je te pose ces question et que j’aimerais que tu y répondes. Pour ensuite t’aider le mieux possible avec ce que je peux faire.

-Mais qu’est ce que tu peux faire ? D’où tu connais ce genre de chose pour m’aider ?

-Mes parents travaillent sur le comportement humain, ma mère dans les hôpitaux quand un malheur s’est produit pour aider les familles et mon père lui fait directement des recherches sur le comportement, je ne sais pas le nom exacte de son travail mais en gros il sait ce genre de chose. Ai-je expliqué.

-Ah ok je comprends mieux… je crois.

-parfait, bon tu te lances ?

-… O-ouais. Et merci mec.

Pour des raisons privées de la vie privée de ce cher Régis, je ne vais pas écrire ce qu’il a dit mais une chose est sûre, ça m’a détruit le cœur. Je m’attache trop vite au gens. Mais bon c'est pas une mauvaise chose... je crois.

Le Labyrinthe des viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant