Nuit 9

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Le coude posé sur la fenêtre

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Le coude posé sur la fenêtre.
J'observe les formes et les couleurs fuyantes s'accumuler dans la pénombre.
C'est fou comme le noir ne m'effraie point.
Je ne la confond pas avec la mort.
Pourtant il y eu mon père, puis mon mari.
Non, pour moi elle signifie l'apaisement de nos sentiments.
La coalition inconstante, le degré de quelques instants fondant le calme.
Alors aujourd'hui, je n'ai plus peur du noir.

Ce soir nous nous sommes rejoint tôt pour une occasion special.
Un voyage.
Rien d'affolant, juste une course sur les rails pour atteindre une agglomération plus conséquente.

Picasso et moi savons que l'été touche à sa fin.
Alors nous profitons autant que nous pouvons.

—    Je suppose que ce n'est pas Marvin non plus ?

Je lui ai proposé cette sortie utilisant la non découverte de son nom comme excuse.

—    Non.

Frissonnant mon bout de papier je le range dans ma poche.
Visiblement insatisfaite, il prend plaisir à me charier.

—    Je me demande comment je n'ai pas encore pu lassé de ce jeux. C'est stupide !

—    Pas ma faute si tu n'es pas douée.

—    Pardon ? je m'exclame.

—    Tu n'as pas bien entendu ? Je disais que tu n'étais pas...

—    J'ai très bien compris au contraire ! De toute manière, je continuerai à t'appeler Picasso quoi qu'il arrive. Parce que ça me plait, un point c'est tout.

—    Comme voudra mademoiselle.

—   C'est ça moque toi de moi. En attendant raconte moi la suite entre Churchill et cette chère Semper.

Semper tomba sous le charme imperturbable de Churchill. Tous deux passèrent une soirée merveilleuse. Le jeune homme ne se priva pas de lui prouver ses dires et de la mener jusqu'aux étoiles. Lui proposant d'avaler un bonbon bleu, nommer « Nirvana » procurant mille et une sensation palpitante. Cette soirée fut le commencement d'une longue série d'autres plus excitantes les une que les autres. Semper s'entendit a merveille avec Mickey, grand soulagement pour le blond qui n'aurait pu s'obliger à faire un choix entre les deux personnes devenus pilier de sa vie. Il était devenu pour lui impensable de se voir continuer sans eux. Malgré le faite que la camionnette bleu leur manquait, les deux amies étaient restés profiter de la cité d'Aryon. Le trio ne fit cesser de parler de lui de part l'accomplissement de leurs aventures dites grandement folles. Aucun d'eux n'avaient envie de se stopper en si bon chemin. Qui ou quoi les arrêterai ? Certainement pas l'amour, essence de leur choix, en tout cas pour le couple formé par Semper et Churchill. Une relation crépitante les unissait. Les deux jeunes adolescents s'abreuvant de la passion de l'un de l'autre.

Sentant un semblant de fatigue, je décida de m'installer à coter de Picasso.
Je m'allongea sur la banquette posant ma tête sur ses genoux.
Un frison émergea de mes entrailles.
Ce fut étrange de rencontrer une telle sensation.
Le temps avait endormi certains de mes sens.
Le monde m'engourdissait.
Plus rien n'avait eu le don de me donner raison de m'extasier.

Peut-être qu'il était devenu la raison.
Peut-être était-il devenue auteur de mon bonheur imminent.
Je n'avais qu'à cueillir ses palpitations.
Accepter que la vie continuait malgré le départ de mes proches.
L'espoir, lui, ne meurt pas dans les cavités de certains cœurs.

Ma mains cherche la sienne.
Agrippant ses doigts, je me sens enfin complète.
Comme si je venais de trouvé ma corde de sauvetage.
Me ressent-t-il de la même manière que je le conçois ?

Nous traversons les couloirs du musée avec énormément de lenteur.
Je n'ai jamais fait de visite aussi longue.
Tous les détails comptent pour les yeux de Picasso.
Son nom prend tout son sens à partir d'aujourd'hui.
Telle un peintre, il examine et extrait chaque informations importantes pour lui.

—    Je suis historien, m'avoue-t-il sans que je ne me sois ouvertement montrer curieuse pour une fois.

Il est penché devant un tableau.
Son esprit s'attarde sur des rives lointaines.
Pourquoi me parait-il intouchable alors qu'il est just à coter de moi ?

—    Je m'en serrai douter une seconde, je réplique en accrochant son attention par un sourire.

Me positionnant devant son nez.
Aucune chance qu'il ne s'échappe.
Il sourit à son tour.
Mais il part déjà dans une autre direction.
Son désir s'exploite à me balader.

- Je ne te l'ai jamais dit. Et pourtant cela définit une bonne partie de ma personnalité, déclare Picasso tout en adossant l'examen détaillé d'une statue en marbre datant de la renaissance italienne.

Certains éléments deviennent plus claires.
Telle que cette visite interminable.

—    C'est drôle que tu ne me l'ai jamais dit. On a tellement passé de temps ensemble. Cela veut dire que ton métier n'est pas aussi important finalement.

Cherchant un moyen de m'imposer.
Je me rends compte que c'est la première fois que mon désespoir appel aux desseins de son admiration.
Je me rend compte que j'aime l'éclat de ses yeux qui aperçoivent les miens.

—    C'est juste que quand je suis avec toi, je ne sais jamais ce que je dois m'abstenir de dire ou non. A certain moment, tu me déstabilises tellement que je suis incapable de faire la différence entre le bon et le mauvais. Le beau et le moins beau. Rien de particulier mes moyens sont juste restreints en ta présence. Que veux-tu rien à voir avec mon amour à l'histoire.

Touchant.
Il devient de plus en plus honnête avec moi.
Cela me plaît d'avantage.
Mais la timidité qu'il exploite reste un charme indéniable à mes yeux.
Un coup de pinceau obsédant mon intérêt.

—    Je ne savais pas que j'avais un telle effet sur toi. Pour moi, c'est totalement le contraire. La plus part du temps, tu me rends plus sûr et organisée, d'avantage apaisée. Tu me positionnes sur une route plus claire. Par contre par fois, tu me rends complètement dingue.

La statue semble soudain moins intéressante.
Son regard absorbe le mien.
Il ne s'attendait pas à ce que je lui avoue une telle chose.

—    Mais tu n'as pas besoin de moi pour l'être.

—    Tu vois ! Ce genre de réflexion en sont la preuve.

Picasso ne prend en compte mon commentaire.
La distance entre nous s'est considérablement restreint.
Que reste-t-il de notre espace ?
Une tension imparable enveloppe nos deux êtres.
Celle-ci n'est pas mauvaise.

—    Et si on en finissait avec cette exposition ?

Qu'est-ce-qui se passerait si cette sensation ne réapparaissait jamais ?
J'aimerai tant pouvoir lui prouver à quel point je tiens à lui.
Mais les mots ne sont pas suffisant.
La formule adéquate n'existe pas.

C'est une belle soirée pour mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant