Daddy's Baby Boy.

Chapitre six : Inquiétude.

« - Tu es sûr que tu veux y aller ?

- Si je n'y vais pas, ils me le reprocheront jusqu'à la fin de leur vie. Est ce que j'ai le choix ?

- Non, pas vraiment...

- Voilà... Donc on va y aller tous les deux. C'est l'occasion de montrer à toutes les filles pénibles avec qui mes parents essaient de me mettre depuis des années que tu es à moi, et qu'il est hors de question que je t'abandonne pour l'une de ses connasses maquillées comme des voitures volées. Tu vas devoir jouer le rôle du petit ami encore une fois...

- Ça ne me dérange pas, ne t'en fais pas. »

Le brun regarda le petit roux et sourit. Le plus jeune se leva du lit et se plaça devant son Daddy afin de faire à sa place le noeud de sa cravate, avec laquelle le Daddy se battait depuis plusieurs minutes dans le miroir.

« - Voilà, comme ça. »

Le brun sourit légèrement en regardant le plus jeune faire.

« - Qu'est ce que je ferais sans toi ?

- Tu irais au gala avec une cravate défaite et tu passerais une soirée horrible.

- ... Probablement. »

Le Baby sourit légèrement. Le brun déposa sa main au creux de ses reins afin de le faire avancer hors de la chambre.

« - Allons y, nous sommes déjà en retard. Madame déteste qu'on la fasse attendre. »

Le Daddy avait toujours eut cette curieuse habitude d'appeler sa mère « Madame ». Curieuse habitude qui contaminait toute sa fratrie s'il en croyait les quelques rares fois où il avait pu voir le frère aîné du jeune homme.

La main sur la hanche du Baby, le brun emmena celui-ci jusqu'à la « voiture de gala ». Seule voiture de sport que possédait son Daddy afin de faire bonne figure devant les amis de ses parents pour deux raisons très simples ; Le brun préférait les motos, déjà, et les vieilles 206 un peu moisies qui avaient sa préférence pour qu'il puisse les bricoler à la moindre panne. ( Et pour emmerder « Madame » qui changeait de voiture tous les 2 mois et ne supportait pas de voir son fils dans un tas de ferraille pareil, mais c'est une autre histoire. )

Le roux était bizarrement mal à l'aise dans cette énorme italienne qui avait bien plus de puissance qu'il n'en fallait sur la route. Il la trouvait trop bruyante, il ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle attirait trop le regard... Il la trouvait presque moins rassurante que le vieux taco que conduisait habituellement le brun, qui était pourtant une voiture qui grinçait de partout et qui lui déplaçait presque les cervicales à chaque bosse sur la route.

« - On peut pas y aller en moto ?

- Madame va me faire une scène si on fait ça. Entre les lourds blousons en cuir qui vont « froisser nos costumes », les gants « disgracieux » et les casques qui vont « aplatir nos cheveux », elle va péter un câble. Je sais que tu n'aimes pas cette voiture, mais il va falloir y aller. Promis on essaiera de trouver une voiture qui en jette sans être l'un de ses modèles de sport un peu dégueu.

- Je n'ai jamais parlé de changer de voiture...

- Moi si ! Je veux une vieille américaine, ça c'est des caisses qui en jettent. »

Le rouquin rit légèrement. Le brun trouvait toujours un moyen de lui faire oublier ce qu'il n'aimait pas.

Les deux montèrent dans la voiture, un peu mal à l'aise. Ils faisaient tout de même des efforts pour oublier le bruit de la voiture au maximum.

Ils arrivèrent assez rapidement au lieu fixé pour le gala, qui n'était pas si loin que ça de chez eux, et heureusement quand on voit comme la voiture les rendait silencieux.

Le Daddy se gara puis couru presque pour sortir de la voiture et en faire le tour pour ouvrir la portière de son Baby. Il lui tendit doucement la main pour prendre la sienne et l'aider à sortir de la voiture comme si le jeune homme était une vraie princesse.

Il entra ensuite dans la grande demeure louée pour l'occasion, ayant reposé sa main dans le creux des reins de son Baby pour le guider et rester avec lui, proche de lui. Il ne voulait pas le laisser tomber aux mains des vipères qu'il y avait habituellement dans ce genre de soirée.

Ils ne tardèrent pas à apercevoir les parents du brun et s'échappèrent en vitesse, riant légèrement. Ils avaient déjà instauré un jeu avant de partir : Fuir les parents du Daddy à tout prix.

« - Tu ne penses pas qu'ils vont finir par nous tomber dessus s'ils nous trouvent, Daddy ?

- Mais non, ne t'inquiète pas. »

Le plus jeune le regarda, un peu perplexe, tandis que le brun se mit à caresser doucement sa joue.

« - Ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais. Viens, on va prendre un verre. »

Le rouquin hocha doucement la tête et suivit le brun pour aller au buffet afin de se servir des boissons.

Cependant, il suffit qu'une seule personne vienne lui parler rapidement pour qu'il perde son Baby de vue.

Inquiétude ou colère ? Le Daddy ne savait pas quoi ressentir. L'idée que son Baby puisse tomber aux mains de ces vipères, prêtes à tout pour le détruire en un mouvement, en quelques paroles, suffisait à l'inquiéter et l'énerver. Il savait comment elles pouvaient être. Terribles. Infâmes. Destructrices.

La foule de personnes devant lui rendait la recherche du plus jeune presque impossible. Comment pourrait-il repérer le rouquin là dedans ? Au fond, il avait peur que les filles s'en prennent à lui. Il faut dire qu'ils n'avaient pas été très discrets en arrivant, et les regards jaloux étaient vite tombés sur le Baby.

Ce milieu n'était clairement pas pour lui. Tout était trop brusque, basé sur la réputation. Il n'aurait pas dû laisser le plus jeune sans « surveillance ».

Il espérait juste que sa mère ne tomberait pas sur le roux.

N'était il pas trop inquiet pour un jeune qui n'était même pas vraiment son petit ami ? Mais qu'est ce le plus jeune avait bien pu lui faire, lui qui était si froid avant ?!

Et où était passé son Baby, bon sang ?!

Il était à lui. Le laisser dans cette masse informe n'était clairement pas pour lui. Il s'inquiétait peut être trop, mais le Baby était à lui. À personne d'autre. Et jamais il ne le céderait. Il voulait qu'il soit sien, et encore longtemps, il espère.