Chapitre 5

17.1K 953 134
                                    

Une fois la première heure de cours terminée, je m'empressai de quitter la salle. À mon grand étonnement, le cours de science était intéressant. La professeure Suicon était une enseignante passionnée par sa matière. Elle avait le don d'attiser notre curiosité. En tout cas la mienne. Découvrir comment la magie des nocturnes et la science s'entremêlaient depuis des années maintenant pour pousser les recherches au-delà de ce que les humains avaient fait était fascinant. Et, pour ne pas me déplaire, la nocturne possédait une vivacité d'esprit attachante. En quittant la salle de cours, je me surpris à penser que son cours serait certainement l'un de ceux que je prendrai plaisir à suivre. Restait à savoir si les autres seraient de la même envergure.

Suivant la foule de novices quittant l'aile Est d'un air distrait, j'atterris devant le hall des casiers. Dans le bureau du proviseur, la secrétaire nous avait remis une petite fiche avec le numéro de notre casier et le code du cadenas. J'entrepris donc de retrouver le feuillet dans mon sac afin de déposer mes affaires pour le repas. Avec la visite guidée et le cours de science qui avait duré plus de deux heures, la matinée était passée en un coup de vent.

Au bout d'une dizaine de minutes, je parvins à trouver la feuille écrabouillée dans un coin de mon sac et déchiffrai l'écriture penchée de la secrétaire. 304. Ok, il ne me restait plus qu'à trouver ce dernier. Sans prêter une quelconque attention aux regards que ma présence attirait dans le hall de l'aile Est, je déambulai entre les casiers jusqu'à trouver le mien. Lorsque cela arriva, j'y fourrai toutes mes affaires et refermai le tout avec un faible soupir. Bon, il ne me restait plus qu'à aller au réfectoire et trouver un coin tranquille où les novices ne passeraient pas le repas à me scruter comme une vulgaire bête de foire. Ouais, ça risquait d'être compliqué, pensai-je en surprenant le regard persistant de mon voisin de casier.

Ne m'attardant pas plus dans le coin, je sortis du bâtiment et traversai la cour pour rejoindre le manoir. C'était dans la bâtisse principale que le réfectoire se trouvait. Il ne me resta plus qu'à suivre la foule des étudiants pour me repérer. Poussant les portes du réfectoire, je m'immobilisai devant le décor qui se présentait à moi, ébahie. J'avais bien compris que le manoir était richement décoré, mais je ne m'attendais pas à ça...

Le réfectoire était une vraie merveille architecturale. Les murs étaient tous recouverts de parures, le plafond s'avérait orné de petites plaques sculptées et les colonnes en pierre longeant les murs étaient savamment taillées pour qu'on y discerne la forme d'un lys royal. Ce symbole, je n'avais cessé de le voir dans toute l'académie. Que cela soit sur les rideaux aux fenêtres, les manuels ou les dalles dans la cour, il était partout. Aucun doute, il s'agissait de l'écusson de l'académie. Levant la tête, je détaillai l'énorme lustre en cristal qui pendait dangereusement au-dessus de nos têtes. Si les attaches de ce truc étaient aussi vieilles que l'ensemble semblait l'être, j'avais intérêt à ne jamais m'asseoir en dessous. Je ne tenais pas à me prendre une centaine de petits cristaux sur la tronche en plein repas.

— Hé, Sérena !

Entendant quelqu'un m'interpeller, j'abandonnai mon observation pour m'intéresser aux nocturnes qui avançaient dans ma direction. Dorian me faisait de grands signes en approchant, ce qui attira l'attention des novices autour de moi. Seulement, ce ne fut pas son manque de discrétion qui me fit hausser un sourcil. J'ignorai pourquoi, mais l'ensorceleur se trouvait avec Gabriel. Un Gabriel qu'il traînait derrière lui malgré le manque de coopération de ce dernier.

— J'avais peur que tu cherches toi aussi à fuir le réfectoire comme ce garnement que j'ai intercepté près des grilles du domaine !

— Je t'ai déjà dit que je ne cherchais pas à me barrer, répliqua mon frère d'un air ronchon. J'avais du temps à tuer en attendant le déjeuner. Mon cours d'histoire n'a duré qu'une heure et demie, alors j'ai voulu faire un tour. Je ne serais jamais parti sans ma sœur.

Humana - 1. L'appel du sang (Disponible sur Amazon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant