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━〖07h16〗━ ➢𝐵𝑢𝑠
Tu vissais tes écouteurs dans tes oreilles, ton portable fermement tenu entre tes doigts, alors que tes yeux restaient rivés sur le seul et l'unique Park Jisung. Tu te sentais un peu bête de devoir l'observer avec autant d'insistance, mais tu n'arrivais pas à faire autrement.
Voilà maintenant près d'une année que tu étais tombée amoureuse de lui, et que tu te terrais dans un douloureux silence, dans l'espoir de faire taire tes sentiments certainement pas réciproque. Tu te contentais de garder tes distances avec lui, comme en cet instant.
Tu le voyais de dos, à quelques sièges de toi, avec aussi des écouteurs dans ses oreilles. Il était vraiment adorable à cacher ses mains dans ses manches de pull et à frénétiquement remuer la tête, les yeux fermés.
Tu savais que le bus n'allait pas tarder à arriver devant votre lycée, et tu en étais vraiment déçue, mais tu savais aussi que cela signifiait que tu allais pouvoir être plus proche de lui, puisque vous étiez dans la même classe. Sauf que tu aimais bien aussi être dans ce bus, presque vide, avec lui.
Rapidement, tu baissais tes yeux sur ton portable. Aucune musique ne se jouait dans tes oreilles, de toute façon tu n'aimais pas en écouter dans des transports ou des lieux publiques. Mais si Jisung venait à se retourner tu pouvais au moins faire mine que si.
━〖16h30〗━ ➢𝐵𝑖𝑏𝑙𝑖𝑜𝑡𝘩𝑒̀𝑞𝑢𝑒
Tu retirais un livre de l'étagère, devant laquelle tu te tenais, puis regardais brièvement le titre et la mise en page du bouquin. Tu le rangeais tout aussi rapidement, pas du tout intéressée par celui-ci, avant de te diriger vers l'un des nombreux coin travail que la bibliothèque proposait.
Tu n'avais pas vu Jisung depuis que la sonnerie avait retentit, alors tu avais simplement décidé d'aller travailler un peu pour un contrôle qui n'allait sûrement pas tarder à faire son apparition.
Avant d'aller t'installer, tu avais fait un peu le tour des lieux.
Alors, après avoir repéré un coin de travail vide, tu t'y étais rapidement installée. Tu déposais donc ton sac à dos sur le siège à tes côtés puis l'ouvrais et en sortais ton cahier, et quelques stylos ainsi que surligneurs.
Tu te mettais finalement à travailler, ouvrant ton cahier et te coupant du monde. Le silence de la bibliothèque t'aidait beaucoup à apprendre quelques mots importants, et à en surligner d'autres avec lesquels tu avais encore du mal.
Une vingtaine de minutes passaient alors.
Puis, alors que tu surlignais une énième phrase, tu fis tomber un stylo au sol. Rien de très bien surprenant, puisque ton coude l'avait malencontreusement poussé. Tu t'empressais alors de fermer ton surligneur puis de regarder où avait atterri ton stylo.
Visiblement, il avait roulé jusqu'à aller sous une étagère de livres. Tu te levais afin de le récupérer, puisque tu le voyais, de là où tu te tenais. Sauf que, étrangement, tu voyais une -grande et fine- main le saisir.
Tu relevais alors tes yeux, parmi les nombreux livres qui te faisaient face.
"Tu as fait tomber ça." te sourit Jisung, caché derrière l'étagère.
Ta respiration se coupait brusquement, si bien qu'une douleur à la poitrine manquait furieusement de te faire grimacer. Tu voyais de là ton crush te sourire doucement.
Il vint, délicatement, passer sa main à travers l'étagère et te tendre ton stylo sans grande difficulté.
Et, assez tremblante, tu vins le saisir. Ses doigts se frôlant contre les tiens, te firent frémir.
"M-Merci." le remercia-tu timidement.
Il t'offrit un clin d'œil.
Tu restais silencieuse, toute frissonnante, sans oser détacher ton regard du sien. Tu n'y arrivais pas, et tu ne le voulais pas.
C'était bien la première fois qu'il te parlait et qu'il te regardait ainsi -surtout aussi longtemps et après t'avoir parlé-
Il s'apprêtait à partir, mais avant il claquait des doigts, comme s'il venait de se souvenir de quelque chose. Il déposait de nouveau son, délicat et pétillant, regard sur toi.
"La prochaine fois, vient t'asseoir à côté de moi."
Puis, toute fébrile, ton stylo en main, tu le regardais s'éloigner, après t'avoir lancé ces quelques mots. Parlait-il du bus ? Tu n'en savais rien. Mais, le fait qu'il t'ait adressé la parole te prouvait bien que tu avais eu raison de ne pas désespérer.
Tu serrais alors ton simple stylo dans ta paume de main, et décidais à retourner travailler, dans l'espoir que, demain, tu ai enfin assez de courage pour faire un pas vers lui, comme il venait à l'instant d'en faire un vers toi.
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