Marine [Terminée]

Chapitre 17

Au fond de sa cellule, Ace souffrait en silence. Elle s'était coupée du monde, voulant oublier les évènements, sa vie, son passé, son avenir. Elle allait bientôt mourir, peut-être au fond de cette cellule ou sur un échafaud, elle ne savait pas, elle voulait simplement que tout se termine.

-        Gol D Ace ! Tu as de la visite.

Maladroitement, la jeune femme releva la tête à l'interpellation de Magellan. Face à elle, derrière les barreaux, se tenait l'impératrice pirate Boa Hancock. La méduse sembla dire quelque chose, mais Ace ne l'entendit pas, replongeant dans ses songes. Elle n'avait pas d'amis, pas d'alliés, personne pour venir la soutenir.

-        Luffy est venu vous sauver.

Ace sursauta et ouvrit grands les yeux. L'impératrice pirate était entrée dans la cellule et lui avait murmuré à l'oreille cette horrible nouvelle. Luffy ne pouvait pas être venu, il ne pouvait pas mourir maintenant, pas pour elle, pas pour rien. Il devait prendre le large, aller explorer le monde, être libre.

Relevant les yeux vers l'impératrice, la jeune femme tenta de parler, mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Elle ne pouvait pas.

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Boa Hancock regarda avec une certaine douleur l'ex-vice-amirale face à elle. Elle avait toujours aimé Ace, qui était une personne très courtoise. Contrairement à tous les autres hommes qu'elle avait pu côtoyer, Ace était droit et franc. C'est pourquoi, quand elle avait rencontré Monkey D Luffy, elle avait laissé une chance au garçon, quand il avait mentionné être le frère d'Ace. Boa s'était entiché de Luffy, de sa jovialité, de sa gentillesse et surtout de son non-jugement. Il se fichait des symboles et des conventions. L'impératrice pirate n'avait pas compris d'où lui venait cette capacité, mais en découvrant la chemise à moitié ouverte d'Ace, elle avait vu le lien.

Cela ne faisait que trois jours que Gol D Ace était dans sa cellule, mais la vie semblait déjà l'avoir déserté. C'était comme si la jeune femme avait totalement abandonné, avait arrêté de se battre pour vivre, la plus belle de ses qualités aux yeux de l'impératrice. Désormais, Ace la regardait sans la voir et sans dire un mot. Quand elle dû partir, elle se surprit à plaindre la jeune femme.

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-        Nous devrions être à Impel Down, marmonna Thatch.

-        Attaquer la prison nous couterait trop d'hommes. Le seul moyen de passer serait de libérer les prisonniers, mais la plupart se retournerait contre nous en découvrant notre cible, répondit Haruta.

-        Mais tout de même ! La laisser là-bas ! Hein Marco, tu en penses quoi ? Hey ! Marco ?

Le phénix n'avait pas écouté ses camarades, perdus dans ses pensées. Il se sentait coupable envers Ace, il l'avait trahi. Il s'était rapproché d'elle, l'appréciant fortement, il la voulait pour lui. C'était égoïste, horrible aussi, il s'en rendait maintenant compte. Il avait voulu Ace pour lui, comme un trophée. D'autres connaissaient son secret, il voulait plus. L'amitié, Ace avait des personnes pour la soutenir. La famille, elle avait aussi. Alors Marco s'était rabattu sur son amour, le lui voler. Il avait aussi trahi Rayleigh par la même occasion. Il n'était qu'un monstre, un véritable animal.

-        Ce n'est pas ta faute tu sais ? Fit Haruta, le sortant de ses pensées.

-        Yoi ?

-        Ace, ce qui lui est arrivée n'est pas ta faute. Elle se savait surveillée, mais elle a continué à vivre comme elle le voulait. Tu n'es pas responsable.

-        Je l'ai soupçonné ! Je lui ai raccroché au nez alors qu'elle venait de te sauver !

-        Et c'est sans doute la pire bêtise que tu n'aies jamais faite, mais tu te feras pardonner. Tu la sortiras de l'enfer et tu t'excuseras.

-        Ce n'est pas dans son caractère de s'abaisser ainsi, elle refusera. Elle m'a donné sa confiance et je l'ai brisé.

-        Ace croit en la vie, en le genre humain, c'est une humaniste dans l'âme. Elle aura du mal à te pardonner, à tous nous pardonner, mais elle le fera, c'est une évidence, intervient Thatch.

-        J'espère que vous avez raison et que nous n'arriverons pas trop tard.

-        Nous verrons bien, va donc prendre les commandes, nous allons plonger.

Marco acquiesça et se leva, se dirigeant vers la barre. Oui, il devait oublier ses inquiétudes pour le moment, ce n'était pas l'instant pour ça. Il verrait plus tard quand celle responsable de tous ses émois serait face à lui. Ou il pouvait veiller dès maintenant sur elle.

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L'ascenseur remontait lentement les étages dans un silence de plomb. Ace ne bougeait pas, la tête baissée vers le sol. Pendant deux jours, elle avait oscillé entre le désespoir et l'espérance de l'arrivée de son frère. Mais plus les minutes s'égrenaient et plus elle s'attendait à l'annonce de sa mort. Personne ne l'avait tenu au courant.

Quand le soleil lui tomba sur le visage et l'air pur entra dans ses poumons, Ace toussa de douleur. Elle ne se sentait plus en droit d'aller voir le soleil, elle voulait mourir dans l'ombre. Oui, elle voulait revoir une dernière fois les étoiles avant de mourir.

Le navire avança, quittant Impel Down, tirant une larme à Ace. Ainsi, son frère, son dernier frère était mort pour elle. Par sa présence à ses côtés, elle l'avait maudit, elle lui avait offert une horrible fin. Sans succès, elle essaya de se rappeler du visage souriant de Luffy, mais ses traits étaient déformés par la douleur, les cicatrices et la haine. Elle avait désormais hâte que tout s'arrête.

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Garp jeta un regard inquiet à celle qu'il considérait comme sa petite-fille. Elle semblait avoir abandonné l'idée de vivre, elle qui s'est battu pour ça. C'était inquiétant. Garp savait qu'une faction dirigé par Rayleigh était en route pour la sauver, mais si la jeune femme ne se reprenait pas, toute l'entreprise tomberait à l'eau.

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La place était noire de marine. Sengoku ne savait pas à quoi s'attendre, mais il se doutait de possible représailles. Le Mei-Ô n'allait pas laisser son neveu mourir sans rien faire et si ses sources étaient exactes, Edward Newgate non plus. Si l'homme le plus fort du monde s'alliait au plus rusé, il fallait être prêt à tout.

Soudain, il remarqua la présence de journaliste et gronda. Evidemment que les charognards seraient là, c'était une exécution publique. Mais vu le présentiment qui l'habitait, il maudit ses supérieurs. Il était certain que la vidéo allait se retourner contre eux. Advienne que pourra, il n'avait pas le pouvoir absolu et seul le futur apporta des réponses.

-        Faites monter l'accusé, ordonna-t-il.