Chapitre 4

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Je pousse un cri que je ne peux retenir, les visages des hommes se tournent vers moi, la personne qui a tiré, le "Call", me dévisage ainsi que les autres hommes et il se met à hurler des ordres aux autres. Je me lève dans un mouvement sec. Mais pourquoi je ne suis pas partie plus tôt...

Je cours jusqu'à ma voiture et je les entends dernières moi, je ne trouve pas mes clefs... Mais où sont-elles bon sang ! Je me retourne rapidement et mes yeux se posent à l'endroit où j'étais accroupie à l'instant. Elles sont là, par terre. Non mais c'est une BLAGUE... Pas le temps de réfléchir, j'entends des tirs dans mon dos et tout à coup une balle me frôle le bras me tirant un grognement et je me mets à courir sans plus attendre, je cours le plus vite possible.

Je prends une première ruelle puis une deuxième, je commence à bien connaître ses rues depuis maintenant 3 mois que je les empreinte. Je tourne encore, traverse la route en évitant des voitures qui me klaxonne de toute part. Les gars j'essaie de me sauver, un peu de compréhension ! Je rentre dans des rues de plus en plus noires. Le centre est bien trop loin pour que je puisse aller m'y réfugier à pieds et surtout sans me faire descendre. A cette pensée, je ralentis sans m'en rendre compte tout de suite, mes pensées se tournent vers Nina que je pourrais rejoindre mais des cris et des pas de courses des hommes qui me pourchasse, me ramène à la réalité, j'ai survécu à l'accident de voiture je ne vais pas mourir maintenant quand même. Je me remets à courir encore plus vite, mon sac me gêne mais je ne peux pas m'en débarrasser, mes clefs de maison sont à l'intérieur ainsi que mon téléphone et d'autres affaires personnelles.

Là, deux mains m'attrapent au passage et m'attire avec une grande force. Je voudrais pouvoir crier mais on me plaque une main sur la bouche m'empêchant de hurler. La panique monte en moi ainsi que la peur, je me débats avec autant de vigueur que je le peux. Mais les mains, qui sont très certainement celles d'un homme, sont trop fortes et son étreinte ne me permet pas de bouger comme je l'entends. Il appuie si fort pour me garder collé à lui que j'ai l'impression que mes côtes vont se briser, j'ai du mal à respirer.

- Chut, me dit l'homme, arrête de bouger Lise.

A mon prénom, je me fige, mon sang se glace pour la deuxième fois cette nuit et je déteste cette sensation.

Comment connaît-il mon prénom ? Pourquoi me force-t-il à rester là, alors qu'on cherche littéralement à me tuer ? Je dois courir et fuir si je veux vivre et rester ici n'est pas du tout la bonne option, je me remets à bouger. Il faut que je parte, que je trouve une rue pleine de monde dans laquelle je pourrais me fondre dans la masse pour me cacher. J'assène des coups de pieds comme je peux, mais l'homme me maintient au niveau de la taille et mes bras sont totalement bloqués.

- Arrête, s'il te plaît, on va se faire repérer, ils vont finir par nous entendre et nous retrouver. Il faut qu'on se cache mieux, Lise.

Encore mon prénom, mais je ne reconnais pas cette voix, elle m'est complètement étrangère. Je bouge à nouveau, me tortillant dans tous les sens, frappant avec mes jambes mais il me tient encore plus fermement.

- Stop, arrête, Lise je dois nous mettre à l'abris, me répète l'homme d'une voix calme, bizarrement le son de sa voix m'apaise un peu, elle se veut rassurante et posée. Si tu es d'accord je vais ouvrir la porte qui se trouve juste derrière nous. Mais pour ça je vais devoir utiliser ma main gauche, alors promet moi de ne pas crier, sinon nous sommes morts tous les deux.

Sans réfléchir, j'acquiesce de la tête et arrête aussitôt de gigoter. L'homme abaisse doucement sa main qui se trouvait sur ma bouche, je respire un peu mieux à présent. J'entends un cliquetis derrière nous et d'un coup la porte s'ouvre. Il me tire légèrement mais rapidement à l'intérieur. La pièce est baignée dans l'obscurité, l'homme me lâche enfin une fois à l'abris des regards. Je n'arrive toujours pas à voir son visage, cela m'inquiète un peu, je tente de cacher la panique qui monte en moi mais je ne peux pas retenir les quelques larmes qui coulent sur mes joues. Je repense alors au garçon qui s'est pris une balle en pleine tête il y a moins d'une demi-heure environ. L'homme se rapproche de moi et la lueur du réverbère à l'extérieur éclaire enfin son visage. Mon cœur s'arrête de battre un instant, ce mec fait partie de ceux qui ont passé à tabac et abattu le jeune homme. D'instinct je recule et pose la main sur la poignée de porte pour sortir en trombe, le garçon me retient alors le bras et arrête mon geste.

- Non ! Mauvaise idée, les autres sont dehors et il te cherche partout.

- Et toi ? Que comptes-tu faire de moi, hein ? La même chose qu'à ce jeune, je dis à voix basse. Pourquoi au fait ? Oh oui, c'est vrai, parce qu'il a fait perdre du fric à ton Boss !

- Depuis quand tu observais au juste ? me demande-t-il en me fixant une lueur étrange dans les yeux.

- Ce n'est pas la question ! je hurle presque maintenant. Vous avez carrément buté ce gamin ! Et vous comptez faire pareil avec moi apparemment.

J'avance jusqu'à lui, abaisse mon sweat à capuche pour libérer mon bras effleuré par une des balles tout à l'heure. Il baisse les yeux pour regarder et fait un pas vers moi. Je ne le laisse pas faire et le repousse avec force, ce qui a pour effet de me faire grimacer sous la brûlure de mon sweat sur ma blessure. Il lève les mains comme pour clamer son innocence.

- Il t'a blessé ! Laisse-moi juste jeter un œil s'il te plait...

Je le regarde s'avancer vers moi, son pas n'est pas très sûr. Il regarde toujours mon bras mais je le vois lever les yeux vers moi, comme pour me surveiller. Il touche ma blessure du bout des doigts, à son contact, je grimace à nouveau et il s'arrête immédiatement.

- C'est superficiel, je pense mais il faudra vite la nettoyer avant que ça ne puisse s'infecter.

J'acquiesce sans vraiment comprendre pourquoi, soudain je sens mes forces m'abandonner et je me laisse glisser le long de la porte. Mes larmes commencent à me monter aux yeux mais je les retiens, je ne veux pas pleurer devant cette homme.

La traque.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant