La traque.

Chapitre 5

Il s'accroupit à son tour juste en face de moi et plonge ses yeux dans les miens. Ils sont d'un vert émeraude sublime, je n'arrive pas à m'en décrocher et c'est juste insupportable. C'est un criminel Lise !

- Nous allons devoir rester caché ici un petit moment, ils ne lâcheront pas l'affaire aussi facilement !

- Oh c'est super ! J'adore l'idée merci, resté ici avec... T'es qui déjà ? Parce qu'à part, criminel ou gangster je ne trouve pas d'autre qualificatif...

Il esquisse un sourire, très beau d'ailleurs. Non mais Lise tu fais quoi... Je bloque cette idée et la chasse tout de suite de mon esprit.

- Pourquoi tu souris comme ça ? Tu es content de me tenir enfermer avec tes amis dehors qui me cherche pour me tuer aussi...

- Non, pas du tout et je ne te ferais jamais ça, Lise, me répond le garçon toujours en me fixant.

- Déjà, comment tu connais mon prénom ?

- Il y a quelques semaines tu as fait le tour du quartier avec des prospectus et des cartes de visite, j'étais au bar, à l'angle de la rue et tu as posé ta carte sur la table avec un très joli sourire, dit-il avec un clin d'oeil. Et je dois avouer que depuis je viens régulièrement devant ta salle de sport pour surveiller et m'assurer qu'il n'y a pas trop de problèmes, tu es dans le quartier de Call ici... Quand tu as crié tout à l'heure et que j'ai vu ton visage je t'ai tout de suite reconnu.

Je reste un instant bouche bée, j'avais complètement oublié ma tournée de promotion de la salle. C'était lui alors qui me surveillait pendant tout ce temps.

Soudain je repense à mes clefs que j'ai faites tomber dans ma course. Ils vont fouiller ma voiture, j'ai peut-être des indices sur ma maison, sur rosalie... Mon dieu Rosalie, elle est toute seule à la maison si jamais ils vont chez moi et qu'il la trouve. Ils pourraient la tuer comme ce jeune. A cette pensé mon cœur se serre un peu plus encore et j'ai de nouveau cette impression de ne plus pouvoir respirer.

- Qui a-t-il ? Dit le garçon qui s'est rapproché un peu plus de moi. Ça ne va pas, ton bras te fait mal ?

- Rosalie... Il faut que je retourne chez moi tout de suite, je dis en me remettant debout d'un seul geste. Elle n'est pas en sécurité toute seule là-bas !

Je tremble de tout mon corps, je n'arrive plus à contrôler mes mains, j'ai l'impression que je vais m'évanouir. Ce n'est pas possible ce qui se passe, c'est un vrai cauchemar.

- Je m'en occupe d'accord ! Attends-moi deux minutes je dois passer un coup de téléphone.

Il me fixe encore une fois de ses yeux verts et me prend la main. Je la retire dans la seconde.

- T'en occuper c'est à dire ? Si tu touches à un cheveu de Rosa...

- Non Lise, je vais juste appeler mon garde, les ... il hésite un instant. Les autres n'ont pas eu le temps encore de faire le rapport avec toi et ta maison. Je vais donc envoyer Dan la chercher et la mettre à l'abri, donne-moi ton adresse.

Je lui donne presque sans hésiter une fois de plus. Il ouvre la porte, me regarde un moment et il sort le téléphone à la main. J'entends le garçon parler dehors, je ne comprends pas toute la conversation mais ses paroles ont tout l'air d'être des ordres. Mon agresseur ou mon sauveur je ne sais pas encore comment le qualifier, a l'air d'avoir un peu d'importance, il est bien habillé et parle correctement, il raccroche mais ne revient pas tout de suite. Je l'entends à nouveau parler mais je n'ai pas l'impression que c'est la même personne au bout du fil.

- Je n'ai rien vu bouger dans le coin, j'ai fait toutes les rues mais rien, pas même l'ombre d'un chat. Call elle a dû s'enfuir, quand je la coursais j'ai entendu au loin une voiture démarrer et partir en vitesse, elle a peut-être appelé quelqu'un ou en a trouvé une sur sa route...

- ....

- Oui je sais Call, les enjeux sont importants et on ne peut pas se permettre qu'elle aille au flic mais si ça se trouve elle a peur et n'ira pas les voir....

- ...

- Oui je sais, Call s'il te plait... oui on la retrouvera si elle est toujours dans les parages... D'accord. Oui, demain ok.

Le garçon revient à l'intérieur de la salle, je suis contre le mur mes yeux le suivent du regard, je ne sais pas quoi penser de lui. Pourquoi est-ce qu'il m'aide à me cacher, pourquoi a-t-il dit que j'étais partie ? Ce Call, c'est sûrement celui qui a abattu le jeune. Je n'arrête pas de revoir cette scène, cette détonation. Encore une image qui va me hanter... Je revois encore son visage blême et le sang qui coulait de toute part.

- Comment est-ce que tu t'appelles ? je demande.

- Lise, je ne voulais pas que ça se passe comme ça, il a pété un plomb. Il n'a pas toujours été comme ça...

- Comment tu t'appelles ? je me suis tournée pour lui faire face, mes yeux lancent des éclairs.

Son visage se crispe sous l'intonation de ma voix, ses pupillent me fixent longuement avant qu'il me réponde.

- Chris, je m'appelle Chris.

Son regard toujours planté dans le mien, à ce nom, je me détends un peu, savoir que cet individu porte bel et bien un prénom, simple et efficace me rassure légèrement. Il s'avance plus près de moi, puis prend la main.

- On va pouvoir y aller, mets ta capuche s'il te plait et aurais-tu une casquette pour moi ? On va essayer d'être les plus discrets possible. Normalement ils ont abandonné les recherches dans le coin, mais je suis désolé, ils ont trouvé les clefs de ta voiture et ils les ont prises, je ne suis pas sûr que tu puisses la retrouver un jour...

- Comme si j'avais le choix de pouvoir la récupérer, je dis en fouillant dans mon sac de sport toujours sur mon épaule. Tiens, je n'ai que ça.

Il prend la casquette rouge et la porte à sa tête, avant de la mettre, il passe une main dans ses cheveux, certainement pour les discipliner, mais ce geste me fait frissonner d'une manière qui me plait un peu trop je trouve. Il met enfin la casquette puis relève la tête et me sourit.

- Prête ? Est ce que ça va aller pour marcher jusqu'à la voiture ?

- C'est mon bras qui est blessé "Chris", pas mes jambes alors oui, je crois que je vais pouvoir marcher toute seule comme une grande. Merci !

Il ne peut s'empêcher d'élargir son sourire face à moi, je ne vois pas vraiment ce qu'il y a de drôle, en tout cas cette situation ne l'est pas du tout il me semble.