Chapitre VIII

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Une boite, il était enfermé dans une boite et une fois de plus il était plongé dans le noir.

Winry n'était pas là, il aurait pourtant tellement aimé se réveiller auprès d'elle.

Greed non plus n'était plus la. Son vieux camarade l'observait sans doute déjà.

Il tendit les mains devant lui pour palper la surface qui le contenait. Elle semblait être faite d'un bois mal coupé.

Bien. Il fit voler en éclat les planches autour de lui sans le moindre effort. Constatant que sa force lui était revenue il bondit joyeusement.

« - Je suis de retour. »

Il porta son regard sur la pièce dans laquelle il se trouvait. De nombreux casiers métalliques recouvraient le mur derrière lui du sol au plafond. Autour de lui, des tables et du matériel de laboratoire lui permirent d'identifier cet endroit comme étant une morgue.

Ça et l'odeur...

Malgré le froid ambiant la puanteur de la mort embaumait la pièce.

Envy s'afféra à sortir de sa boite de bois qui avait dû lui servir de caisse de transport jusqu'ici. Il eut un haut le cœur à l'idée que quelques instants plus tard il aurait pu se réveiller entrain d'etre vidé par le thanatopracteur.

Une fois debout il s'étira, ravi d'avoir enfin retrouvé sa bonne forme et sa liberté. Il tenta de changer d'apparence, se servant du métal chromé des casiers pour admirer son nouveau visage, celui de Greed était le premier à lui être venu en tête, c'est donc son apparence qu'il revêtait désormais.

« - La nature ne t'a vraiment pas gâté tu le sais ? »

Il riait en constatant le retour total de ses facultés. Sachant pertinemment que son ancien ami avait assisté à la scène, il en profita pour prendre plusieurs poses douteuses et caricaturales de celles que le bouclier invincible pouvait prendre habituellement.

Il était tellement pris dans son jeu qu'il ne remarqua même pas la personne qui venait d'entrer dans la pièce et qui observait la scène complètement figée.

« - C'est impossible, vous êtes mort ! »

Il fit volte face pour tomber nez à nez avec une petite brune en blouse blanche, la bouche grande ouverte. Ses petits yeux marrons commençaient it à rouler en arrière a mesure que son regard allait du cercueil provisoire en morceau à l'individu qui lui faisait face.

Tel qu'il s'y attendait, la jeune femme s'écroula, sous le choc.

Il la regarda un instant, amusé par ce que les petits imprévus pouvaient entraîner comme conséquence sur les humains.

Puis il décida de saisir la chance que lui donnait la jeune fille en revêtant son apparence avant de sortir de la pièce qu'il prit soin de refermer derrière lui.

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Winry lança encore une poignée de pain aux oiseaux du parc, de nombreux pigeons et quelques moineaux s'étaient attroupés à ses pieds et se disputaient les quelques miettes.

Les larmes ruisselaient sur ses joues, elle frissonnait un peu pourtant la journée était chaude et ensoleillée.

Elle avait froid, si froid.

Perdue dans ses pensées et son chagrin, elle ne savait pas ce qui, en cet instant, lui pesait le plus lourd : la mort horrible de son protégé, ou l'acte ignoble de son ami d'enfance.

Chaque fois qu'elle fermait les yeux elle imaginait la peur qu'il avait pu ressentir, elle revoyait son corps éventré et tout ce sang. Elle visualisait avec quel acharnement Edward avait dû réduire en bouillie son prisonnier.

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant