Chapitre XIV

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Le t-shirt que lui avait donné Winry était beaucoup trop petit pour lui, d'ailleurs il ne préférait pas trop réfléchir à sa provenance. De toute évidence ce devait être un de ceux du nabot. Il n'y avait que lui pour avoir aussi mauvais goût.
A présent perché sur un escabeau bancal et occupé à maintenir une devanture super lourde à bout de bras avec le ventre à l'air et une tête de chien imprimée dans le dos, il ne pouvait que se demander si ses choix fumeux n'étaient pas entrain de se retourner contre lui.
Il tourna la tête vers la blonde occupée à visser le lourd panneau de bois en s'appuyant d'une jambe sur le rebord de la vitrine et de l'autre sur l'escabeau. Elle avait l'air sérieuse et totalement concentrée malgré le fait que plusieurs de ses mèches lui tombaient dans les yeux.

«  - Tu ne veux vraiment pas prendre l'escabeau ?

Comme c'était la troisième fois en moins de dix minutes qu'il posait la question elle ne prit même pas la peine de lui répondre et se contenta de secouer la tête.
Après une demi-heure d'acrobaties l'écriteau était totalement stabilisé et Winry allait attaquer la toute dernière vice. Elle regarda autour d'elle semblant chercher quelque chose puis son regard se posa au pied de l'escabeau ou se trouvait désormais le jeune homme bien content d'être enfin de retour sur des appuis stables.

- Envy, passe moi le tournevis à tes pieds s'il te plaît.

Sans le regarder elle tendit la main vers lui. Il ramassa l'objet au sol et lui tendit. Elle l'attrapa et tous les deux se figèrent.
Winry descendit d'un bond pour se placer bien en face de l'homonculus.
Il avait instantanément blêmi. Sa bouche s'ouvrait et se refermait comme un poisson hors de l'eau. Il essaya même de reculer mais les montants de la porte juste derrière lui l'en empêchèrent.

- J'en étais sure.

Elle lui adressait un regard dur.

Il avait totalement merdé, encore. Lui qui était passé Maitre dans l'art d'usurper l'identité des autres, il avait commis bien trop d'erreurs. La première ayant été de sous estimer Winry. Il avait pressenti qu'elle se douterait de quelque chose dès que son foutu chien avait commencé à gronder. Il aurait dû se fier à son instinct et quitter directement les lieux à se moment la. Non mieux encore, il n'aurait même jamais dut entreprendre quoi que ce soit pour entrer en contacte avec elle. Maintenant il se retrouvait dans la pire situation possible. La jeune femme pointait vers lui son tournevis et la rue grouillait de monde, impossible de fuir discrètement.

- Ou est Will? Qu'est-ce que tu lui as fait.

Cette question fit lui fit retrouver un semblant d'aplomb. Un sourire se dessina sur son visage. C'était donc la seule chose qui la préoccupait ? Ce type avait décidément prit beaucoup trop de place.

- Il est probablement exactement à l'endroit où il est censé être. Soit tranquille je n'ai pas pris la peine de m'approcher de ton précieux ami.

Il avait voulu sa voix aussi ferme que possible, pourtant les mots avaient perdus de leur consistance en sortant de sa gorge. Winry quand à elle fronçait toujours autant les sourcils, sa main semblait même se crisper d'avantage sur son arme de fortune.

- Pourquoi il ne m'a pas appelé alors? Et comment tu connais l'existence de Will?

Ouille. Il savait vraiment pas comment répondre en conservant un peu de dignité. Son regard était de plus en plus persant à tel point qu'il dut détourné la tête afin de se concentrer un instant. Le sourire qu'il avait voulu essayer de faire passer pour assurer avait définitivement déserté son visage.

- RÉPONDS !

Il sursauta et commença à bafouiller.

- Bah en fait je passai régulièrement par là et j'ai vu que tu avais commencé à t'installer. Après j'ai vu que se type te filait un coup de main et puis j'ai entendu qu'il partait. Je vous écoutais pas exprès hein ! Et puis je t'espionnais pas non plus. Je voulais juste.. enfin c'est juste que... et pour ton téléphone c'était probablement un rat, y en a plein la ville tu sais et

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant