Chapitre 2

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A table, avec les invités de maman, je surveille mes petites sœurs qui commencent à s'agiter un peu trop. Mal à l'aise à cause de « trop » de gens selon moi, je m'exile au piano, en essayant de ne pas prêter attention aux grandes personnes qui m'écoutent.

Je mets au mieux toutes mes émotions dans ce que je joue, alors que mes yeux sont fermés, j'entends une voix qui me dit avec douceur « c'est très bien comme ça ». j'observe autour de moi, mais personne.

A la fin du repas, je n'ai pas délogé de mon siège, et, avant de partir, le mari d'une de nos invités vient me voir, et pose une main amicale sur mon épaule.

- Où as-tu appris a jouer comme ça ?

Je réponds timidement.

- Nul part, j'ai appris seule.

L'homme me caresse les cheveux affectivement puis il retourne parler à ma mère.J'écoute vaguement ce qu'il dit, puis j'entends très distinctement sa dernière phrase : « parce que tu es une amie et collègue de travail, je veux offrir un cours de piano à ta fille ». ma mère refuse, mais il insiste puis elle finit par accepter, ce qui n'est pas pour me déplaire

Le lendemain matin, réveillée de bonne heure à cause de l'excitation d'aller à un cours de piano, je me réchauffe les mains auprès du samovar chaud. Je m'habille en vitesse en attendant impatiemment mon départ. Après une attente beaucoup trop longue à mon gout, Maman m'emmène dehors, et nous montons dans la voiture tirée par des chevaux, que nous a gentiment payé le collègue de travail. Je n'avais jamais prit ce moyen de transport auparavant, car cela dépasse les revenus de ma mère.

Une fois arrivées, le professeur de musique nous accueille avec hâte. Je m'installe devant un immense piano à queue noir brillant, et je sens toute l'excitation monter encore plus en moi. Toute l'heure se déroule sans accro, je prends un plaisirs énorme, malgré le fait que je me soit senti observée par une présence étrange tout du long.

Sur le chemin du retour, alors que je passe en revue tous les conseils et les compliments sur mon jeu de la part de mon professeur, ma mère m'interrompt pour me dire une chose qui va beaucoup me perturber : « tu ressemblais tellement à Mamie devant ton piano... C'est comme si elle t'avait transmit tout son talent ».

Je ne réagis pas, ne sachant pas quoi dire, j'évite de lui raconter les flash que j'ai en jouant, elle me dirait que c'est absurde.

L'âme du pianoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant