Chapitre 3

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La journée de cours se finit très lentement, doucement et longuement. J'ai l'impression que l'école en elle-même nous forge à vouloir nous entretuer nous-même et à devenir notre propre ennemi.

Je rentrais donc chez moi quand je vis la voiture de mon père qui provenait de l'armée. Rare de voir des voitures de l'armée chez un militaire à bas régiment.

J'entrais doucement chez moi et je vis tout un tas d'hommes assis autour de la table du salon ainsi que ma mère avec une théière à la main. Je regardais ces hommes d'un mauvais œil, je sentais pas le coup venir.

Père : Bonjour Oksana, ta journée s'est bien passée ?
Oksana : Euh... oui pas plus que d'habitude, répondais-je ironiquement à la question inhabituelle de mon père.

Père : Bien, je te présente Oddie Lawrens, notre révérente ainsi que Tony Marshall, Luke Pielsbourg, tous d'eux des colonels et Mickael McWedire, le directeur de tous les districts.

Si j'aurais pu cracher l'eau qui était dans ma bouche à ce moment même, je l'aurais fait. Le père de Keenan, directeur des districts ? Il aide donc la présidente en personne ? C'est une blague ?

Oksana : Bonjour madame, messieurs; serais-je plus fort le père de Mr.Connard.
Mickael : C'est qu'elle a de la poigne cette petite, dis moi tu es en quelle classe ?
Oksana : 4ème année de la classe du report technologique, monsieur.
Mickael : Ah! Comme mon fils, tu dois le connaître, non ?

Je soulevais mon sourcil droit pour faire genre que je ne voyais pas de quoi il parlait en l'incitant à poursuivre sa tirade. Ce qui est vrai d'ailleurs car son fils,  je ne le connais ni d'Adam ni d'Ève et que c'est le futur connard de service du lycée, mais jamais je ne le dirais à son propre père bien sûr.

Oksana : Je ne pense pas monsieur, comment s'appelle t-il ?
Mickael : Voyons Oksana, tout le monde le connaît. Keenan. Keenan McWedire.
Oksana : Non toujours rien... j'irais m'informer demain. Sur ce, mes devoirs de citoyenne m'appellent. Veuillez m'excuser.

Ils me font un salut de la main et je vois que cette femme, Oddie me regardait d'un œil étrange avec un sourire diabolique. Bien sûr, monsieur McWedire était comme son fils, arrogant et un vrai con. Je montais les marches de l'escalier et je fus surprise d'y voir ma mère, assise sur la dernière marche, en haut de celui ci.

Oksana : Maman, tu fais quoi assise sur la marche ? Tu ne restes pas aux côtés de papa ?
Mère : Écoutes chérie, ce n'est pas à moi de t'en parler mais ton père augmente d'un grade... de plusieurs grades même... il vient d'être promu lieutenant de notre district.

Mes yeux s'ouvrirent comme des billes, choquée de ses propos. Comment avait-il pu accepter ce genre de « promotion » ? Et nous ?

Oksana : Et nous dans tout ça, à croire qu'il est heureux d'être loin de nous... un égoïste.
Mère : Il peut pas refuser, Sana... c'était soit ça, soit ils tuaient ton père et nous mettaient à la rue...

La colère grandit en moi, mon visage se transforma en un rouge sang. Je voulais exploser maintenant, tout de suite. Je me retournais pour redescendre les escaliers mais ma mère m'interrompit dans mon délire et me stoppa net.

Mère : Dans ta chambre et maintenant. Vas faire tes devoirs. On a pas besoin de ça maintenant.
Oksana : Es-tu aveugle du chantage qu'ils lui font ? Maman, bon sang !

Elle tourna la tête, ses yeux se remplirent de larmes et ne dit plus un mot. Elle me prit les mains, me fit un bisou sur le front puis descendit comme ci de rien n'était. Il va falloir que je trouve un plan d'urgence pour détruire cette anarchie de merde, maintenant.

Je rentrais dans ma chambre, fis tomber mon sac parterre et m'allongeais dans mon lit en regardant le plafond. À croire que même lui pourrait m'aider à avoir des idées de plan. Je soufflais, sortis mon téléphone et assurais à Laucsa que samedi on sortait avec une grosse évidence.

Il fallait que je trouve un plan d'ici samedi. En urgence. La société allait tomber à l'eau. Il le fallait.

EXTHORN CITYWhere stories live. Discover now