Chapitre 20: l'épée immergée

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Aussi loin qu'Arthur était concerné, il n'avait aucune raison d'être là. Il faisait nuit noire à l'extérieur et, malgré sa veste, il avait froid. Le bus dans lequel il se trouvait était tout juste éclairé par des lumières de secours et les écrans de deux-trois personnes dont le téléphone étaient allumés. Ils étaient parti un peu avant quatre heures ce matin, et voilà qu'ils étaient coincés dans les bouchons londoniens ! Si ils arrivaient avant huit heures, ce serait un miracle.

Le blond poussa un lourd soupire, son regard quittant les lueurs de la ville qui stagnaient derrière la fenêtre pour le tourner vers l'intérieur du bus. Il croisa les yeux bleus compatissant du seul ami qu'il avait dans le bus.

"-Tout va bien ? s'enquit ce dernier, ignorant le bruit qui s'élevait au fond du bus.

-Et bien, je viens de me faire virer d'Oxford, je t'ai entraîné avec moi, nous nous sommes levés beaucoup trop et nous allons probablement arriver en retard. Mais oui Perç', tout va bien..." soupira Arthur, jetant un regard presque vide à celui qui lui faisait face.

"-Tu ne m'as pas entraîné avec toi, j'ai pris ma part des torts." Le corrigea Perceval en secouant la tête, "Et on dirait bien que tu as tort regarde, nous sommes arrivés sur le Campus." Ajouta t-il en indiquant les grilles que le bus venait de passer.

Arthur fronça les sourcils :

"-Si on est arrivé, pourquoi est-ce qu'on va aussi vite ?"

Ce fut les dernières paroles qui retentir dans le bus avant que ce dernier ne percute la surface du lac. Sous le choc, Arthur fut violemment envoyé au sol. La dernière chose qu'il vit avant de sombrer, fut le corps du conducteur glisser lentement de son siège et s'effondrer au sol.

"-Arthur ! Allez, réveilles-toi !"

L'interpellé grommela une vague réponse avant d'ouvrir les yeux. Le sol était humide, glacé, couvert par une épaisseur montante d'eau dont la température devait être négative. Les lumières de secours vacillaient, jetant par intermittence des lueurs blafardes à l'intérieur du bus. Désormais assis sur le sol, Arthur se mit à entendre la panique des autres passagers du bus. Il saisit la main que Perceval lui tendait et celui-ci l'aida à se relever. A l'extérieur du bus, tout était d'un épais noir d'encre.

"-On a coulé ?" Supposa le blond, passant une main sur sa tête douloureuse.

"-Complètement, nous avons de la chance que ce bus soit étanche." Confirma Perceval.

Arthur jeta un regard au sol couvert d'eau avant d'arquer un sourcil :

"-Super, on mourra étouffé avant de se noyer." Ironisa t-il, déclenchant une plainte aiguë chez un étudiant près de lui.

Perc' lui jeta un regard désolé avant secouer la tête, désapprobateur.

"-Hey, j'ai pas dit que je prévoyais de rester mourir ici !" Poursuivit son ami, Il faut qu'on sorte, qu'on remonte !

"-Et comment tu comptes faire ça ptit génie ?" Le coupa l'un des passagers en rejoignant les deux autres, "Si tu casses une des vitres, l'eau va s'engouffrer et on va y rester !

-Ça se voit qu'il a pas fait d'étude de physique lui." Nota Arthur, avant de se tourner de nouveau vers Perceval, "Perc', tu es rassurant, tu t'occupes de leur expliquer ce qu'on va faire.

-Et qu'est-ce qu'on va faire ?" s'enquit ce dernier.

"-Casser une fenêtre et nager jusqu'à la surface, en espérant que les secours soient déjà sur place et qu'on va recevoir de l'aide avant de mourir d'hypothermie ou de noyade." Répondit le blond sur un ton à la neutralité inquiétante.

Le Dogue d'Eire, T1, Les ÉgarésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant