Les légendes d'Anube: Arès Ou Le Réveil Du Porteur De Lumière

Chapitre 5/II: Le domaine caché

Point de vue: Arès

Le sol se dérobe. Je tombe, je tombe !

Les yeux fermés, le menton collé à mon torse et les bras protégeant ma nuque, j'esquissai avec une rapidité qui me surpris moi-même, une formation tortue parfaite. C'était une position que j'avais l'habitude de prendre quand je n'étais encore que le gamin que Freiya connaissait...  Que je connaissais.

M'attendant au choc brutal des pierres, je fus surpris de sentir que je ne chutais plus. C'est quand je fus soulevé la tête en bas, oui, exactement comme un vulgaire tapis, que je compris que quelque chose agripait mes pieds. Quoi ? Aucune idée. Je me souviens juste d'avoir senti des doigts maigres, et encore, car je n'en suis pas sûr... Je ne vis rien d'autre car on me tenait par derrière. Ah oui, une de mes sandales, me tomba sur la figure, et finit son parcours en bas de l'escalier. Tout ça pour dire que, la seule chose que je peux affirmer est que la personne avait une taille immense.

Je fus alors brutalement jeté au sol, juste en face de l'étrange bâtisse. Lors de ma chute, on me fit faire un salto et c'est avec force que je vins donner du menton sur le parterre de mosaïque.

La douleur aigu que je ressentis au moment de l'impact me fis écarquiller les yeux, et me coupa le souffle.
Les yeux et ma bouche grands ouverts, j'exprimai en silence ma douleur. Je serrai les dents -mouvemment qui me fus assez douloureux-, et touchai délicatement mon menton. Pour moi, c'était indubitable: ce connard allais me le payer.

Après m'être relevé quinze minutes plus tard, ma haine moins vive mais toujours présente, je me demandai  ce qui avait pu me ''sauver'' de la chute qui m'aurait coûté plus que mon menton. À coup sûr, j'aurais pris cher. Une telle hauteur ne pardonnait pas. Aussi, peu importais à quel point j'étais énervé, je décidais de remercier mon salvateur... Avant de lui faire payer d'un bon coup de poing dans la gueule. Oui, bah il fallait que jeunesse se fasse... De toute façon, je n'eus pas le loisir de lui ''expliquer'' que je n'avais pas aimé son coup de pu... Non, je veux dire chien! En fait, je n'eus même pas le temps de le voir : il avait déjà disparu.

Lorsqu'en me retournant, je vis que mon salvateur -ou salvatrice en fait-, s'était fait la malle pendant que je reprenais mes esprits, ma colère enfla a une vitesse hallucinante. Je décidai d'extérieuriser:

-Mais putain ! Quel journée de merde ! D'abord, on me révèle que j'ai manqué 5 ans de la vie de ma famille, ensuite je me noie et comme on dit ''jamais deux sans trois'' je suis repêché par des gens qui finissent par m'abandonner dans un endroit sinistre et coupé de tout !
C'est sûrement la deuxième fois dans cette journée que j'échappe à la mort.

Remarquant que je recommençais à m'énerver, je m'arrêtai pour inspirer longuement et ensuite expirer, tout aussi longtemps. Technique spéciale signée maman. Ma mère était le genre de femme qui pouvait garder son calme dans toutes les situations. Son calme était légendaire. Il y avait quand même des petites choses qui montrait ses sentiments. Elle plissait un oeil quand elle était énervée, pinçait les lèvres quand elle était hautement agacée...

Je laissai mon regard observer la façade du bâtiment, décidé à ravaler ma mauvaise humeur. De l'extérieur, on aurait dit un temple grecque ancien. Dans le style ''Temple of Ephesus'': https://images.app.goo.gl/uq3NGnUxGc5W68PX6

La façade était composée de huit longues colonnes aux chapiteaux corinthiens qui soutenaient l'entablement surmonté de son fronton. Des lianes de stéphonotis étaient enroulées sur une majeur partie du fût des colonnes, enbaumant de leur parfum délicat, l'entrée du temple.

En dépassant les colonnes, je constatai que le mur encerclant l'entrée étaient entièrement recouvert de mosaïques de toutes les nuances de bleu. Un époustouflant dégradé de bleu. Une vague plongée en plein ciel. Immersion dans un océan apaisant où la robe des vagues est dominante.