– hey.lucas releva la tête du sol sur lequel son regard s'était perdu,
debout près des casiers.à côté de lui,
la brune de la dernière fois lui souriait,
son sac à bandoulière,
où étaient dessinées une multitude de fleurs,
sur l'épaule gauche,
à croire que tout était fleuri chez elle.le blond hésita ;
cela devait faire plus d'un mois qu'il n'avait pas eu de conversation avec quelqu'un du lycée,
il avait peur de tour gâcher,comme toujours.
une lueur d'inquiétude passa dans les yeux verts de l'inconnue,
et lucas déglutit.– salut, finit-il par dire.
sa voix rauque avait fendu l'air dans un souffle quasiment imperceptible.
mais la brune parut satisfaite de voir qu'il lui avait répondu,
et elle souria de plus belle.lucas commençait à apprécier son sourire ;
il avait quelque chose de réconfortant et rassurant.– j'aime bien ta voix.
le lycéen fronça les sourcils.
il ne s'attendait absolument pas à ce type de remarque,
si bien qu'il ne sut quoi répondre.il aurait pu lui répondre que la sienne était douce et harmonieuse,
mais il n'en fait rien,
déconcerté.la brune, voyant son air perdu,
ria légèrement.– ouais, je sais. c'est pas le meilleur des compliments, mais au moins, il est sincère.
elle lui adressa un énième sourire,
avant de remettre une mèche brune derrière son oreille rougie par le froid,
dévoilant comme toujours une de ces petites roses.les petites tâches de rousseur qui parsemaient son nez retroussé lui donnait un air fragile et si mignon,
que lucas se demandait qui aurait l'envie de lui faire du mal.néanmoins,
elle paraissait forte d'esprit.et lucas lui enviait cette force,
lui qui flanchait au moindre mal.légèrement mal à l'aise,
lucas passa une main dans sa touffe blonde,
sa veste en jean se relevant sur son bras.la jeune fille suivit son mouvement et écarquilla les yeux.
les battements du coeur de lucas se mirent à accélérer,
et il s'en voulut instantanément.car il savait très bien ce qu'elle avait vu.
alors,
sans un mot pour la seule personne qui montrait un minimum d'intérêt pour la pauvre personne qu'il était,
il partit,
la tête baissée et les larmes aux yeux,sans se retourner une seule fois.
car il sait ce qu'il aurait vu.
il aurait croisé ce regard de pitié qu'il avait vu chez les autres,
qu'il avait vu chez ses parents,
qu'il avait vu chez le psychologue,
qu'il avait vu dans le miroir,
en croisant son propre reflet.parce que lucas,
il éprouvait de la pitié pour lui-même,se regardant avec dédain.
non,
il n'aimait pas son corps,
il n'aimait pas son esprit.il n'aimait rien chez lui.
alors il comprenait parfaitement charlotte.
car,
lui-même s'était abandonné.
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ᴀᴜ ɢʀᴇ́ ᴅᴇs ғʟᴇᴜʀs
Short Storylucas et charlotte, c'était le genre de duo inséparable, jamais l'un sans l'autre. mais la vie n'est jamais toute jolie, alors il a fallu qu'un jour, tout éclate. et l'un s'est renfermé tandis que l'autre, vivait tranquillement. et puis, elle est a...