VII

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aujourd'hui et comme tout les autres jours depuis la fin de son amitié avec charlotte,
lucas mange seul, au self.

son plateau posé devant lui, ne lui donne aucune envie,
le maigre repas qu'il a pris ne suffira pas à combler le trou dans son cœur.

il n'aurait jamais pensé qu'être séparé de charlotte,
de quelque manière qu'il soit,
allait être aussi dur.

il aurait pensé s'en sortir,
sans tenter de s'accrocher à de pauvres espoirs.

dépité, le garçon attrapa sa fourchette et remua les petits pois,
sans jamais les manger.

   –  tu savais que les petits pois étaient plus énergétiques que la majorité des légumes verts ?

lentement, comme si on venait de briser une bulle temporelle,
lucas tourna la tête, perdu.

une jeune fille de son âge, brune, se tenait à côté de lui, debout, plateau en main.

elle lui souria puis s'assit à sa droite,
passant une mèche de cheveux derrière son oreille,
révélant des boucles d'oreilles en forme de roses.

il ne la connaissait ni d'ève ni d'adam mais elle s'était installée comme s'ils étaient de vieux amis qui se retrouvaient.

lucas la regardait piocher dans son assiette et manger avec faim.

   – tu sais ce qui te ferait du bien ? continua-t-elle.

le blond était abasourdi de voir comment cette fille venait de débarquer et comment elle lui parlait,
sans se soucier du regard interrogateur que lucas lui lançait depuis son arrivée.

   – sourire.

elle avait lâché ce mot en le regardant,
pour la première fois,
dans les yeux.

et sans qu'il s'y attende,
lucas ressenti une certaine joie.

est-ce que cette fille était son remède ?
celle qui allait l'aider à oublier charlotte ?

il pesta intérieurement contre cette pensée ;

les gens ne sont pas des pansements.

   – je suis sérieuse, tu sais. ça fait quelques jours que je t'observe et à aucun moment tu étire un sourire. alors fais moi ce plaisir, peu importe ta douleur, demande toi si la cause en vaut la peine.

sur ces mots, elle se releva,
emportant son plateau pratiquement terminé avec elle.

encore plus perdu qu'à l'ordinaire,
lucas ferma les yeux,
épuisé par tant de tourments.

quand allait-il cesser de se lamenter ?

ᴀᴜ ɢʀᴇ́ ᴅᴇs ғʟᴇᴜʀs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant