ᴀᴜ ɢʀᴇ́ ᴅᴇs ғʟᴇᴜʀs

X

le weekend n'avait été qu'une période morose et triste,

le temps pluvieux s'accordant avec l'humeur accablante de lucas.

le lundi était arrivé,

et lucas n'avait toujours pas esquissé le moindre sourire.

comme d'habitude,
il était assis sur un des bancs du lycée,
les mains dans les poches et le regard vide.

puis il sentit une présence s'assoir à sa droite,

et, il ferma les yeux automatiquement.

il avait peur d'affronter la brune,
son avis et ses questions.

   – ma sœur aussi, elle en a. comme toi, commença-t-elle lentement.

elle paraissait prendre son temps,
comme si elle avait peur de brusquer le garçon,

sa jolie voix entrant dans son esprit avec douceur.

   – on lui avait demandé pourquoi elle se faisait ça, mais on n'a jamais eu de réponse.

le vent soufflait dans les arbres derrière eux,
comblant le silence entre ses phrases.

lucas,
il gardait les yeux fermés,
tentant de ne pas craquer.

   – alors, sans savoir ses motivations, on lui a simplement intimé d'arrêter.

encore un silence.

   – mais ça ne marche pas comme ça, n'est-ce pas ?

un silence pesant.

lucas fronça les sourcils,
le souffle court.

   – la douleur ne s'enlève pas avec quelques paroles ou quelques gestes. elle reste toujours là, cachée au fond de l'âme.

le blond sentit la jeune fille s'approcher,
jusqu'à ce que leur genoux se touchent.

   – mais crois-moi, elle ne part pas non plus comme ça.

lucas,
il savait très bien de quoi elle parlait.

il ouvrit les yeux quand il sentit ses petites mains froides attraper son poignet,
lentement et avec une douceur incroyable.

prudemment,
elle releva sa veste.

le souffle de lucas s'accéléra,
les larmes lui montaient aux yeux.

délicatement,
la brune caressa les marques éternelles et définitives qui décoraient la peau blanche du garçon.

il la laissa faire,
ne sachant comment réagir.

il ne put s'empêcher de remarquer les fleurs jaunes et oranges peintes sur ses converses,
et notamment celle peinte sur son genou gauche,
celui qui touchait celui de lucas.

il finit par relever la tête,
et elle fit de même.

leur regard ne voulant se séparer.

lucas plongeait dans le vert de ses yeux,
comme absorbé par tant de maturité et de bienveillance,
qu'il pouvait voir dans son regard.

impuissant,
une larme finit par rouler sur sa joue,
traçant sa route jusqu'à son menton.

la brune tenait toujours son poignet,
et elle passa ses doigts libres sur la joue humide du garçon.

lucas ferma les yeux à son contact,
se laissant emporter par les émotions.

   – tu n'es pas seul.

petit à petit,
son cœur meurtri se laissa bercer par le souffle calme de la jeune fille,
par sa voix douce.

et lentement,
tel un miracle,

un sourire vint s'étendre sur les lèvres gercées du garçon.