Chapitre 9:

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Je m'étirais joyeusement, baillant à m'en décrocher la mâchoire, roulant dans le lit et ses couvertures toujours aussi douces, me cognant de tout mon long contre un corps dur et chaud qui força mes paupières à s'ouvrir, malgré le sommeil filant encore entre mes veines. Nous avons souvent dormi ensemble Harry et moi, mais rares étaient les fois où il ne se réveillait pas en premier. En général, je le retrouvais dans le salon, son ordinateur portable sur la table où il prenait son petit déjeuner et ses lunettes glissées sur l'arrête du nez pour bosser dès le réveil.

Je sentis un sourire se former sur mes lèvres en me remémorant notre conversation de la veille où mon client m'avait assuré qu'il passerait la journée avec moi, ayant pris sa journée pour ne pas être dérangé, ayant compris que plus le temps passait plus je m'ennuyais à ne rien faire dans cette grande chambre d'hôtel inoccupée. Je savais que quelques activitées avaient étés prévues par le bouclé pour aujourd'hui mais n'avait aucune idée de l'heure à laquelle nous devions quitter la chambre, me demandant si je devais le réveiller, relevant mon regard vers son visage. Il était calme, comme apaisé, alors que chacun de ses traits affichaient un air détendu. Sa bouche était légèrement courbée vers l'extérieur, les lèvres gonflées et entrouvertes, lui donnant un air bien plus jeune que son froncement de sourcils habituel alors que ses bras étaient étalés sans aucun ordre respecté au dessus de sa tête et derrière lui dans la lignée de son dos. La moitié de son visage était enfoncé dans son oreiller, pliant en partie sa peau dans une mimique adorable alors que je laissais échapper un soupir de confort en m'étirant une nouvelle fois.

Je vis les sourcils de mon client se froncer, sûrement déranger par le mouvement que je venais de causer, remuant dans son sommeil, grognant d'un ton grave qui créa des frissons tout le long de ma colonne vertébrale. Je n'eus à peine le temps de me remettre de ses premières sensations que deux bras solides roulèrent près de moi avant d'encercler ma taille, me rapprochant du corps irradiant de chaleur près de moi, arrêtant mon coeur quelques secondes avant qu'il ne se remettre à battre complètement paniqué, directement contre le torse plaqué contre moi, m'étonnant presque de ne pas le réveiller sous les battements réguliers de ma cage thoracique contre la sienne. Mes yeux grands ouverts pourtant encore embrumés de sommeil se mirent doucement à s'emplir d'eau pour me signifier qu'ils ne supportaient pas l'air qui s'y abatait alors que mon froncement de sourcils ne semblait pas vouloir me quitter, créant sûrement de petites rides le long de mon front.

Nous avions dormit tous les deux à chaque fois depuis le début de notre petit accord, mais jamais nous n'avions été si proches. En général nous nous endormions chacun d'un côté du lit, dos à dos, avant que je ne me réveille seul, la place d'à côté de moi totalement fraîche, signe que mon client s'était sûrement levé depuis au moins une heure. Jamais nous ne nous étions ne serait-ce que frôlé, du moins à ma connaissance. Et pourtant nous nous étions beaucoup rapprochés ces derniers temps, depuis notre conversation au bureau d'Harry, il y a de ça une semaine.

Il m'avait rassuré sur le fait que je pouvais me laisser aller à être proche de lui comme une partie de mon cerveau et de mon corps me le réclamait sans trop que je ne saches pourquoi. Je ressentais bel et bien les frissons que la plupart des actions du bouclé faisaient naître en moi, je sentais les battements de mon coeur s'accélérer lorsqu'il me touchait, que ce soit de son plein gré ou pour jouer la comédie devant ses parents. Et mon cerveau avait parfaitement assimilé qu'Harry était bel homme, presque autant que mon corps. Chaque fibre de ma personne adorait que l'on s'occupe de moi pour la première fois de ma vie, je me sentais enfin réellement important. Avec le bouclé, j'avais des discussions simples, on se demandait ce que l'autre avait fait de sa journée, ce que l'on voulait manger le soir, tout un tas de gestes du quotidien que je n'avaient jamais connus. Les seules personnes avec qui j'avais un contact humain jusque là étaient mes collègues, mon patron et mes clients, autant dire que la sympathie ou tout simplement la bienveillance étaient des notions qui n'avaient jamais pointées le bout de leur nez dans ma vie. Alors maintenant que je pouvais être traité comme un petit prince, découvrant ce que c'était que de vivre avec de l'argent pour subvenir à ses besoins, et même plus encore, ainsi qu'une personne pour occuper notre temps et se confier, il n'était pas difficile de comprendre pourquoi j'avais tant de mal à ne pas me laisser aller.

17Black - Larry (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant