Le réveil d'Arthur

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Les yeux d'Arthur Pendragon, fils d'Igraine et d'Uther Pendragon, roi de Bretagne et époux de Guenièvre, s'ouvrirent pour la premières fois depuis des siècles.

- Où suis-je? demanda-t-il.

Un silence lourd lui répondit.

Sa tête le faisait souffrir, ses yeux verts avaient de la difficulté à se remettre à fonctionner et Arthur avait l'impression d'être sur un bateau en haute mer.

~

Une heure passa avant qu'il ne puisse bouger sans trop souffrir. Il ne pouvait pas voir où il se trouvait, à cause de l'obscurité, mais il avait conscience d'être à l'intérieur d'un coffre rectangulaire fait de pierre.
Il s'en extirpa avec douleur. Il tâtonna ensuite avec difficulté avant d'arriver devant un escalier. Le souverain se mit à grimper les marches en titubant.

Le plus qu'il montait les marches, plus qu'il s'approchait d'une lumière.
Lorsqu'il arriva à celle-ci, il s'apperçut que c'était celle du soleil. La chaleur de l'astre lui caressa la joue lorsqu'il sortit à l'extérieur du bâtiment.

Il se retourna et regarda l'endroit d'où il venait de sortir. C'était une tour en marbre brillant. Une inscription y était gravée et Arthur se mit à la déchiffrer.
- Ici gît la dépouille du plus grand roi de Bretagne, Arthur Pendragon. Il reviendra lorsque les dieux décideront qu'ils ont besoin de son courage, de sa sagesse et de sa force, lut-il à voix haute.
Arthur écarquilla les yeux, puis fronça les sourcils. Il se rappelait d'un champ de bataille, de chevaliers, d'une coupe divine, d'amis, d'ennemis... Il se souvint d'avoir entendu une voix féminine. "Une vie contre une mort, une mort contre une vie" avait-elle dit.

Il entendit des pas s'approcher de lui. Il se retourna, vif comme l'éclair. Devant lui se trouvait une petite fille.

- T'es qui, toi? demanda-t-elle.
- Je suis Arthur Pendragon. Et vous, mademoiselle? demanda-t-il, d'une voix douce.
- Sarah Côté, répondit-elle en levant le nez.
Elle était blonde, portait ses cheveux en deux couettes et avait des yeux bleus foncés. Des tâches de rousseur parcouraient sa peau. Elle avait l'air d'avoir 7 ans. Arthur remarqua que les vêtements qu'elle portait étaient très étranges.
- Pouvez-vous me dire où me situé-je?
- À Avalon, monsieur. Dis, t'es pas le garçon de la tombe, là, derrière?
- Apparemment. Mais je ne sais pas comment j'y suis arrivé.
- Bah t'es mort. Sinon, t'aurais pas de tombe, dit-elle d'une vérité déconcertante. Pourquoi tu es habillé bizarre?
- Que voulez-vous insinuer?
Il regarda ses vêtements de cuire qu'il portait. Étrange... Il n'avait pas le souvenir d'être mort dans ces vêtements, mais bien en armure.
- Personne ne porte ça!
- Dans ma contrée, si. Vous racontiez que j'étais à Avalon?
- Yup.
- Excusez-moi? J'ai mal comprit.
- Y-u-p, articula-t-elle.
- Quel est ce langage?
La jeune enfant leva les yeux au ciel.
- Ça veut dire oui.
- Les manières de parler de ce pays doivent être différentes d'où je viens, marmonna-t-il. Mais Avalon, n'est-ce pas une terre légendaire?
- C'est une terre magique, le corrigea-t-elle. Avec des chevaux avec des ailes. Des pégases.
- Des pégases?
- Et des licornes, ajouta Sarah. Et des gros beaux gentils dragons.
- Des dragons?! s'étrangla Arthur.
- Sarah? Tu parles à qui? demanda garçon, qui s'approchait d'eux.
- Arthur Digeon. Comme la moutarde.
- Non. Arthur Pendragon, reprit l'homme.
- Arthur Pendragon?! s'exclama le blond.
- Effectivement, affirma le brun bouclé.
- Eh bah... On n'y croyait plus, nous, fit le nouveau venu. Je m'appelle Vince, le grand frère de Sarah, et c'est cool de te rencontrer. Viens avec moi, Arthur. Je vais te mener au Grand Conseil.
- Au Grand Conseil?
- Tu verras.

Arthur le suivit; il n'avait pas vraiment le choix.
De son point de vue, Vince était encore plus bizarre que Sarah. Premièrement, il avait utilisé le mot cool dans un sens qui ne voulait sûrement pas dire froid. Ensuite, ses accoutrements étaient encore plus curieux que ceux de sa sœur. Au moins, ceux de la fillette avait rapport avec le temps chaud qu'il y avait à Avalon (un pentalon coupé aux genoux, un chandail dont les manches n'étaient que deux lanières et des souliers n'ayant qu'une semelle reliée au pied par un morceau de plastique qui passait entre les orteils). Vince, lui, portait un énorme gilet noir assurément trop grand pour lui, un pentalon encore plus court que celui de sa sœur et des bottines noires et blanches décorées d'une étoile. Aussi, Vince n'avait pas vouvoyé Arthur. Ce dernier avait toléré le tutoiement de Sarah en considérant son âge, mais Vince devait être dans les 15, 16, 17 ans. Enfin, Vince avait de longues oreilles pointus et de petites cornes.

Alors qu'ils marchaient en direction, selon Vince, du Grand Conseil, Arthur apperçut un loup blanc, géant, monté par trois enfants ayant une peau bleu. Lorsqu'ils passèrent devant un lac, Sarah les laissa en disant qu'elle voulait allez voir ses amis sirènes. Aussi, Arthur apperçut un griffon de feu qui se promebait dans les airs. Le roi était ébahi.

- C'est... C'est incroyable! balbutta-t-il.
- Oui, ça l'est. Mais peut-être plus pour longtemps.
- Que voulez-vous dire?
- Tu le sauras bien assez tôt, je crois. Sinon, je suis incapable de guesser pourquoi les dieux t'auraient ressuscité aujourd'hui.

Guesser? Vince m'élangeait-il le français et l'anglais*?

- On y est, annonça Vince.
Il s'était arrêté devant deux énormes portes en bois où des vignes poussaient.
- C'est ici?
- Je viens de le dire.
Le jeune soupira.
- Entre à l'intérieur. Dis leur que tu es le roi Arthur Pendragon. Ils vont te croire; j'imagine que Morgane leur a déjà annoncé la nouvelle.
- La fée Morgane? s'étonna Arthur.
- Ouiiii... T'es gossant, de toujours redemander ce que je viens de dire!
- Comment osez-vous...
Arthur se reprit. Les formalités étaient différentes, il l'avait bien vu. Il se rappella aussi d'une voix qui lui disait que le monde avait énormément changé.
- Je veux dire... Bien sûr. Je suis extrêmement désolé. Allez-vous m'accompagner?
- Naaan... Pas le droit. Habituellement, je pourrais, mais ils sont en train de faire quelque chose d'hyper important. Si j'entrais, le détecteur d'élément perturbant me grillerait sur place.
- Quel détecteur? Qu'est-ce donc?
- Ben, c'est comme un détecteur de fumée, mais magique, qui t'envoit des chocs électriques puissants lorsqu'il juge le but de ta visite pas assez importante pour déranger le Grand Conseil.
Arthur dégludit. Vince n'aidait pas vraiment à le mettre en confiance.
- Bon. Tu entres ou pas?
- J'y vais.

Le monarque respira profondément, puis poussa les deux lourdes portes en bois, toujours en se demandant ce que pouvait bien être un détecteur de fumée et les chocs "ailektrik".

*Dans ce texte, Arthur connait le français.

Le retour du roi ArthurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant