Chapitre 23

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Des gardes Elladiens sortirent précipitamment de la salle du trône et ils furent accueillis par des dizaines d'évadés armés jusqu'aux dents. Plus de la moitié des groupes étaient arrivés et les autres, les plus éloignés, étaient en chemin. La bataille faisait rage lorsque le groupe de Milos, monté sur des licornes, arriva. 

L'entrée de la salle du trône, qui avait paru si majestueuse à Milos, était maintenant envahie de combattants et le chaos qui y régnait était d'une violence difficile à imaginer venant de si petits êtres. Les ex-prisonniers avaient le dessus grâce à l'effet de surprise et les gardes elladiens avaient du mal à repousser leurs assauts. Théon aperçut les adolescents et se précipita vers eux avant qu'ils ne se lancent dans la bataille, accompagné de la Doyenne. Les retrouvailles se firent sans effusion et ils se hissèrent chacun sur une licorne.

- Le roi s'est enfuit dès l'explosion, nous devons le retrouver pour mettre fin à son règne, déclara la Doyenne.

- Attendez, vous voulez dire qu'on va le tuer ? demanda Bastien alors qu'il pâlissait.

Tous se tournèrent vers lui comme si il avait demandé combien faisait 2+2. L'Elladienne reprit la parole après un instant de silence.

- Bien, nous ferions mieux de nous dépêcher si nous ne voulons pas qu'il rassemble le reste de ses hommes et de ses armes. Allons-y.

Ils allaient s'élancer lorsque le fils de la Doyenne s'approcha d'eux en courant. Il échangea quelques mots avec sa mère et repartit vers la bataille. La petite équipe regarda l'Elladienne et elle leur sourit avant de hocher la tête. Ils partirent au galop, suivis d'autres évadés montés sur les autres licornes. Ils traversèrent la salle du trône en fauchant au passage les gardes qui essayaient de les arrêter et franchirent rapidement la porte qui se trouvaient en face de l'entrée. Milos remarqua que cette porte là était blanche avec des reliefs noirs, à l'inverse des portes de l'avant de la salle. Les sculptures le firent frissonner et lui laissèrent une mauvaise impression ; elles paraissaient presque démoniaques.

Le garçon essaya de se débarrasser de cette sensation alors qu'ils se frayaient un chemin alternant des couloirs éclairés et des salles immenses et sombres. Tout était majestueux mais semblait abandonné. Les adolescents avaient l'impression de traverser d'anciennes salles plus utilisées depuis des siècles, tout était figé autour d'eux, comme un musée, d'anciennes pièces vestiges d'un temps révolu. 

Ils s'arrêtèrent finalement devant une porte un peu plus petite que les autres. Il n'y avait pas de gardes et le bruit de la bataille ne leur parvenait plus. Ils mirent pied à terre. La Doyenne, comme à son habitude, prit la parole.

- Nous ne pouvons plus reculer maintenant, nous devons mettre fin au règne de ce roi et à son régime. C'est la partie la plus dangereuse de notre rébellion, les meilleurs soldats sont certainement de l'autre côté de cette porte ou ils ne tarderont pas à arriver. Certains d'entre nous vont mourir, je ne vais pas vous le cacher. Si vous avez peur, ayez au moins la décence de ne pas vous mettre dans les pâtes des combattants et surtout rappelez-vous que vous avez choisi d'être là. Personne ne vous a forcé à venir. Alors maintenant, on y va, on se bat et on gagne. L'échec n'est pas une option.

Certains insurgés tremblèrent pendant cette déclaration mais aucun d'entre eux ne firent demi-tour. La vingtaine de soldats qui se trouvaient devant la porte ne bougeait pas et restaient en selle, attendant que la phase finale de la rébellion commence. Le silence s'installa pendant plusieurs longues minutes avant que quelqu'un se décide à ouvrir la porte.


Milos et les ElladiensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant