Destins liés 3 (L'ombre du passé) - Sous contrat d'édition avec Shingfoo

Chapitre 5 : Le papa

Je tente de reprendre mes esprits en vain. Je suis encore dans la réserve à me torturer le cerveau. Je me rends malade rien qu'à l'idée d'être une fois de plus en sa présence. Tout comme avant, il garde une emprise sur moi. Mais cette fois, je ne compte pas rester à ne rien faire face à son attitude de mâle dominant insolent.

Il va connaître la nouvelle Julia.

– Hello la compagnie ! Comment va mon champion ? hurle une voix grave depuis la boutique.

J'expire un coup pour reprendre l'assurance qui se faisait peu à peu la malle, et ouvre de nouveau la porte de réserve pour voir le sourire rayonnant d'Alex avec mon fils dans ses bras. En me voyant, il lui dépose un tendre baiser sur sa tête avant de le reposer sur une chaise, non sans faire une grimace de douleurs.
Les séquelles du dernier passage de Greg.

Il tente de faire comme si de rien n'était et vient à ma rencontre pour me donner aussi un baiser sur le front, restant comme à son habitude un peu plus longtemps que nécessaire.

Je finis par le repousser en posant mes mains à plat sur son torse et en ricanant.

– Je pense que c'est bon, là.

– J'en aurais jamais assez, je crois, me répond-il en me lançant un clin d'œil.

Mes yeux se lèvent au ciel immédiatement. Il n'arrêtera jamais de faire son petit séducteur, décidément.

– Idiot.

– Non, amitié voire plus si affinité, lâche-t-il en me fixant malicieusement.

Même pas en rêve !

J'étais prête à lui balancer une autre de mes répliques cinglantes, mais une voix rauque nous coupe et résonne dans la salle.

– Sombre crétin, je vais te faire bouffer la poussière.

Alex tressaille au son de cette voix qui lui a laissé de mauvais souvenirs. Je fais un pas sur le côté pour l'avoir dans mon champ de vision. Droit, le menton relevé, les poings serrés, il me donne la chair de poule. Instinctivement, je me place devant Alex, dans une volonté de défense qui je le sais est dérisoire face à l'adversaire qui me fusille du regard. Il ne doit pas aimé me voir prendre sa défense puisqu'il tente un pas en avant, avant que je nous pousse, Alex et moi, à faire un pas en arrière.

Mon ami reprend enfin ses esprits et m'attrape le poignet pour le tirer en arrière et ainsi prendre place à son tour devant moi. Greg ne loupe rien du spectacle et son regard se durcit encore plus. Il fixe durement Alex sans sourciller. Arthur relève la tête vers nous, remarquant la tension qui tient. Il fronce les sourcils avant de se lever.

– Bonjour, bienvenu dans le café. Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?

– Oui, j'aimerais...

– Ne te fatigue pas Arthur, le coupai-je. Cet homme allait partir, dis-je en m'avançant vers mon fils.

Le savoir au milieu de nous deux ne me laisse pas sereine. Je n'ai aucune confiance en Greg et encore moins aux idées tordues qui pourraient traverser sa petite tête. Je me mets devant mon fils dans une position de défense, les pieds fermement ancré dans le sol, prête à toutes actions de sa part. Arthur nous regarde en fronçant les sourcils encore plus. Son regard passe à tour de rôle sur moi puis sur Greg qui me regarde maintenant.

– Non, du tout, dit-il finalement avec un petit sourire faux vers Arthur. Je voudrais bien un café, s'il vous plait, corsé si possible.

Arthur passe nerveusement ses mains sur son tablier avant de me lancer un dernier coup d'œil.