TOME II: PARTIE. 3

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«  Je ne t’ai jamais menti mais tu m’as poussé à le faire et je refuse de devenir un menteur.  Tu m’as éduqué et as fait de moi l’homme que je suis. Je suis un homme, un Sy qui a l’étoffe d’un Sy. Un homme ne fuit pas ses responsabilités, il les assume et j’ai décidé d’assumer les miennes. Je n’ai jamais cessé de voir Amina et aujourd’hui plus que jamais je ne répéterai plus l’erreur de cacher notre relation. Amina Zahra Fall est mon joyau que je compte bien faire briller aux yeux de tous. J’ignore pour quel raison tu ne veux pas de ma relation avec elle mais je te prie de respecter mon choix car mon bonheur réside auprès de cette femme que j’aime »

Ces mots de son fils l’avaient transporté 30ans en arrière, ravivant cette douleur qu’il était difficilement parvenu à cicatriser. Entre cet appel surprenant de son fils et cette peur que son enfant n’ait le même sort que lui : il fallait qu’il agisse et vite. 

Il contourna son homme de main, pour faire plusieurs pas entre la table et la bibliothèque en se massant le menton.

_ Tu as fait ce que je t’ai demandé ? Questionna-t-il en observant la baie vitrée.

_ Oui monsieur mes hommes viennent de pirater le téléphone personnel de votre fils comme vous me l’avez demandé.

_ Bien et qu’est-ce qu’il prévoit ?

_ Il va prendre le déjeuner avec un dénommé Sory Tall et a une réunion de direction dans l’après-midi. 

_ Parfait trouvez-moi qui est ce Sory Tall  je ne tiens pas à être pris de court pour tout ce qui a trait avec mon fils surtout maintenant qu’il a commencé à défier mes ordres ! 

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Un seul être vous manque et tout est dépeuplé disait Lamartine. Cette citation traduisait à merveille ce qu’il ressentait actuellement. Le manque de l’autre de ne pas pouvoir la serrer dans ses bras, de ne pas lui parler lorsqu’il en a envie était extrêmement difficile pour lui.

Ce matin tout comme ces 14 matins derniers, tel un automate programmé, il avait exécuté ses rituels matinaux pour se rendre au travail encore plus silencieux que jamais. Dernièrement il n’adressait la parole aux autres qu’en cas de force majeur.

Dans sa démarche de fauve, de top model à la fois, menton levé, sourcils froncés, une main dans la poche, l’autre agrippant son cartable en cuir marron tabac se mariant parfaitement à sa veste taillée sur mesure en noire avec un chandail en cachemire et un pantalon de même couleur : son charisme sensationnel et sa prestance s’imposaient le plus naturellement.

Les employés présents sur le hall, hommes comme femmes, jeunes comme vieux, mariées ou célibataires n’eurent d’yeux que pour lui. Voilà 10 mois qu’il dirigeait l’entreprise, 10 mois qu’ils voyaient cet homme 5jours par semaine mais pourtant ne s’y habituaient toujours pas. Ils ne se laissaient jamais de l’épier, de le regarder. A chaque fois qu’il franchissait l’entrée, sans le savoir le Dg leur offrait un véritable show. Face à ses paires d’yeux, il plissa ses yeux revolvers les étirant plus d’avantage.

_ Bonjour ! Les salua-t-il d’une voix mi grave mi rauque avec une expression étrange en plus de celle qu’il arborait toujours refusant de quitter son visage devant les autres.

Il ne prit guère le temps d’attendre leurs réponses pour se diriger vers son ascenseur personnel. Les salariés bouches bée se mirent à se regarder bizarrement.

_ Magui dem sama bureau Dg tay yéwouwoul (Je vais rejoindre mon bureau Dg ne s’est pas levé du bon pied aujourd’hui) Alerta une secrétaire

_ Kone yow mina go nila mel (Donc tu n’es toujours pas habituée ? Il est comme ça) Intervenu son autre collègue

REBELLE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant