Just One Day

The Last

Je me renferme sur moi-même, ainsi plongé dans le noir que m'offrent les escaliers menant au grenier de mon école. Je m'assieds non sans mal à cause des hématomes qui recouvre mon corps. Il est déjà 16h20, mais je n'ai vraiment pas envie de rentrer chez moi... De toute façon personne ne m'attend.
Mes parents sont décédés il y a 6 mois et je vis seule, dans un petit appartement que je loue chaque mois avec beaucoup de difficultés. Pour cela, je travaille énormément en  dehors des heures de cours dans des jobs à mi-temps, mais parfois cela ne suffit pas.

Après 1 heure passée à broyer du noir je me relève et je traverse le couloir de l'école. À mon passage plusieurs personnes se moquent de moi. Ce n'est pas grave... J'ai l'habitude de m'en prendre plein à la tronche.

Après un long trajet de 40 min en bus, j'arrive enfin chez moi. Mais en approchant, je vois que quelqu'un se tient bien droit devant ma porte d'entrée. La lumière de la lune éclaire alors mon visiteur et je put reconnaître le propriétaire de mon appartement. Je m'approche et le salut correctement.

Homme: Bonjour, Nayeon... Je suis désolé de te dire ça, mais il va falloir que tu quittes cet appartement.
Nayeon: Pardon ?! Mais pourquoi ? Et où vais-je aller ?
Homme: cela fait déjà trois mois que tu n'as pas payé entièrement ton logement et je ne peux pas continuer à te faire louer cet appartement à moitié prix... J'ai besoin d'argent, j'ai une famille à nourrir. Je suis vraiment désolé. Tu as jusqu'à demain soir.

Je n'ai nulle part où aller. Pourquoi la vie continue telle à me lancer des obstacles presque impossibles à franchir ? Je ferme la dernière boîte contenant mes affaires pour le déménagement. J'ai enfin terminé, je suis prête à partir. Mais pour aller où ?
Je m'installe une dernière fois sur mon sofa et m'endors presque instantanément.

Le lendemain matin, mon réveil sonne. Je suis crevé, j'ai passé la nuit à me demander où j'allais aller. La seule solution que j'ai trouvée est de me cacher dans mon école et y rester pour pouvoir dormir cette nuit protégé de la fraîcheur de l'hiver. Je prends donc mon sac à dos et les quelques affaires que je puisse emporter. Ensuite, je quitte pour la dernière fois mon logement.

Une fois arrivé à l'école, je me dirige directement vers les escaliers menant au grenier, j'y pose la plus grosse partie de mes affaires et attend patiemment que la sonnerie retentisse. Les heures de cours s'enchaînent lentement les unes après les autres. Dès la fin des cours, je pense à rejoindre mon repère, je marche donc rapidement dans les couloirs en espérant ne pas croiser d'autre élève. Malheureusement, trois garçons se tiennent devant les escaliers. L'un d'eux se dirige vers moi et me plaque contre un mur. Je reconnais alors Suho, un mec populaire de ma classe qui me harcèle presque tous les jours. Mais j'étais loin de penser à ça.

Suho: File moi ton tél sale pute.
Nayeon: Tu peux toujours courir !
Suho: ah oui ?!

Je le vois alors adresser un signe à ses deux acolytes qui s'approchent de moi d'un air menaçant. Arrivé à ma hauteur, ils me rouent de coups. Mon corps ne le supporte plus, je sens mes jambes se dérober et je tombe sur le sol. Ma tête heurte un casier, je suis à deux doigts de perdre conscience. J'appelle à l'aide.

Nayeon: ARRÊTEZ ! STOP ! AU SECOURS !
Suho: Tu crois vraiment que quelqu'un va t'entendre ? Quelle naïve, les seules personnes présentes dans l'école se trouvent à l'opposé de ces escaliers. Et plusieurs de mes potes gardent les couloirs. Tu es vraiment trop bête Nayeon ! Tu m'étonnes que personne ne t'aime... Ça ne m'étonne même pas que tes parents sont mort ! Les gens te disent que c'est un accident mais je suis sur qu'ils se sont juste suicidé, ils ne savaient plus te supporter, espèce de rat !

Folle de rage, j'essaie de me relever pour lui donner une bonne leçon, mais Suho m'attrape par les cheveux et me donne un énorme coup de pied dans les côtes. Je sens alors mon esprit me quitter et je tombe dans les ténèbres.

Quand je me réveille enfin, je suis dehors sous la pluie qui me fouette le visage. Je me relève difficilement, mes membres me font souffrir le martyre. Je marche très lentement vers la porte de mon école mais une fois arrivée devant celle-ci je me rends bien vite compte qu'elle n'est plus ouverte.

J'ai froid, j'ai mal, je n'ai plus le courage de vivre. Ma douleur physique n'est rien comparé à ma douleur mentale. Le monde me déteste, chaque personne m'amène un peu plus vers la mort. Pourquoi ces gens m'harcèle-t-il ? Qu'ai je fais de mal pour mériter ça ? N'y a-t-il personne pour m'aimer ? Sans m'en rendre compte, mon instin m'avait guidé jusqu'au pont Mapo. Je n'avais plus qu'une idée en tête, en finir avec cette vie sans but. Je dirige mon regard vers le ciel, espérant que mes parents m'entendent.

Nayeon: Je suis désolé de gâcher cette vie que vous m'avez donnée, apparemment je ne suis pas faite pour ce monde puisqu'il ne fait que me rejeter. J'espère que je vous reverrai une fois passé de l'autre côté.

Je passe au-dessus de la barrière de protection et jette un regard en arrière. Mon cœur et ma respiration s'accélèrent. Je ferme les yeux et me lance en avant. Mon corps tombe, je sens l'air me fouetter le visage. Je vais bientôt disparaître de ce monde qui n'a fait que me torturer tout au long de ma vie. Finalement, je n'attendais que ça. Je vais enfin pouvoir être libre !
C'est alors que tout s'arrête. Quelque chose me tient fermement le bras. J'ouvre alors les yeux et vois un homme penché vers moi, il me tient et essais de me remonter. Son visage est plongé dans le noir. À côté de lui une silhouette plus fine est également penchée au-dessus de la barrière, je pense reconnaître une femme. Ces gens veulent me sauver, mais pourquoi ?

Nayeon: Laissez moi mourir ! Je veux juste en finir !