Monde au chemin éclairé

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Épuisé par une longue marche en milieu du désert brûlant, je ne prend plus la peine d'observer devant moi pour apercevoir cette montagne.
Alors lorsque celle ci apparaît devant moi au loin et que les pousses jaunâtres deviennent un peu plus nombreuses, je peine à y croire.
Enfin ! J'y suis presque !

Le sable qui ralentit mes pas est remplacé par une terre plus dure et parsemée de plantes jaunâtres, desséchées ou taillées pour la survie en plein cagnard.

Abritant mes yeux avec la paume de ma main, je les plisse et voit bien mieux cette immense forme sombre au loin.
Le flanc rocheux de la montagne me fait face, signe qu'en allant droit vers elle je retrouverai mon chemin.

Rien ne me paraît plus magnifique à ce moment que d'enfin voir une porte de sortie à l'Heliel.
Oui, le désert est ma maison certes. Mais Hoon et Suy, ma famille des forêts, me manquent atrocement.
Alors sans plus attendre et contempler mon objectif, je presse le pas vers les rocheuses lointaines.

La soif et la faim refont surface petit à petit mais cette fois ci il en faudra bien plus pour me ralentir. La simple vision de mon père adoptif et de mon meilleur ami suffit à me faire oublier ces sensations désagréables qui rongent ma gorge et mon estomac

Survivre est la seule mission que je me suis donnée et je la réussirai bien mieux en dehors du désert.
Même si l'immense Heliel restera toujours un lieu important pour moi, la chaleur devient trop pesante pour mon corps terrassé de fatigue.

Tout en continuant mon chemin, j'imagine une dizaine d'images pour éloigner la faiblesse grandissante en moi.
Le visage rassurant de Hoon, ses traits quelques peu ridés et son sourire à tout épreuve.
Suy, son rire déclenché par la moindre brouille, son regard réconfortant.
Shey et ses blagues d'abrutis que je remets en place bien trop souvent. Même lui me manque.
Et Naïto...
Oh ciel Naïto... Que m'as tu fais ?

Le grand Alpha au caractère trop borné, à la peur de l'abandon constante et à ses pulsions incontrôlée.
Ses bleus ornent encore mon corps et mes coupures sont encore douloureuses.

Mais à toutes les insultes que je t'ai lancé, jamais tu ne m'avais frappé avant.

Je lui en voulais pour les blessures gravées sur ma peau. Mais aujourd'hui je lui en veux d'avoir fuis, de m'avoir laissé seul.
Mais je lui en veux tout autant que j'espère le retrouver.
Car si je suis seul, il l'est aussi.
Seul, affamé et sûrement blessé par autre chose.
Peut être même mort...

J'efface cette idée qui m'électrise l'esprit et me décide alors à courir.
Courir d'une course effrénée non pas animée par la panique mais par la volonté de retrouver cette Alpha, lui arracher les même gémissements de douleur qu'il m'a fait subir puis tout faire pour le garder en vie.

Je veux garder les miens en vie.

Crowned MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant