⭐Le corps en flammes ⭐

679 74 5
                                    


warning sweeties, hot & explicit

Assis près de moi, Naïto fixe les flammes à son tour.
Le reste de lièvre que je lui ai donné semble l'avoir légèrement requinqué.

Sûrement épuisé lui aussi, l'alpha pose sa tête sur mes jambes.
Le silence qui s'est installé entre nous n'est plus coupé que par nos souffles et la pluie de l'extérieur.

Enfin ensemble, nos esprits semblent brisés. Brisé de fatigue et de peur de ne plus revoir personne.
Les fautes de Naïto et ses poings sur mon corps sont lointain.
Peut être parce que lui en vouloir à ce stade serai la plus stupide de toutes les décisions.

Rien ne m'a plus blessé que le monde autour de moi pour pouvoir lui en tenir rigueur.
Et à ce jour nous ne sommes que deux corps à bout, dans l'incapacité de repousser l'autre. Car la seule présence qui s'offre à nous est bien trop importante.

Je le déteste, il me déteste. Mais la solitude à construit chez l'un comme chez l'autre un abri sous lequel même notre pire ennemi peut se glisser.

Alors nous profitons juste d'avoir enfin cette présence humaine qui nous fait respirer, sans reparler des événements passés.

Et cette situation aurait pu durer encore longtemps seulement l'alpha relève soudainement sa tête de mes jambes pour venir me dévisager.

Je murmure incertain :
« Naïto ?
Son regard devient triste et s'assombrit.
- Je m'en veux atrocement depuis des jours et des jours... J'arrive même plus à savoir combien.
- C'est rien...
- Je suis épuisé d'être seul, j'ai besoin de sentir que tu es bien là, en vie et qu'on va tout les deux retrouver les autres.
Je me redresse et le fixe, prêt à l'aider.
- Je suis bien là, je ne t'en veux plus et on va s'en sortir tout les deux.
- J'ai froid Mohnre, j'ai froid et j'ai envie d'oublier ce que je t'ai fais.

Comprenant doucement son allusion, je le regarde doucement et réfléchis.
Là tout de suite, j'ai besoin d'une chaleur humaine. J'ai besoin d'abriter mon coeur de tout ces souvenirs qui le hante et d'apaiser mes blessures.
J'ai envie d'oublier ses coups et de graver sur mon corps un autre souvenir de lui. Quelque chose qui nous aidera tout les deux à tenir.

Car se donner à autrui n'est pas qu'un geste d'amour éperdue. C'est aussi une libération de nos maux. Savoir s'occuper de l'autre c'est savoir s'occuper de soi.
Et nous avons à ce moment tout les deux besoin d'oublier que nous avons été seul pendant trop longtemps, apeuré et perdu.

Suivant son idée, Naïto caresse le bleu qui recouvre ma joue.
- Je veux remplacer tout ça...

J'acquiesce silencieusement et ferme les yeux. Bientôt les coups de poings disparaissent, remplacés par cette douce sensation qui réchauffe ma joue. Pour la première fois depuis longtemps quelque chose est doux. Pas mordant comme le soleil, irritant comme les blessures. Simplement doux.

S'approchant un peu plus de moi, Naïto embrasse mon épaule endoloris, puis ma clavicule bien plus visible qu'avant.
Il monte dans mon cou et laisse toute sa main recouvrir ma joue pour ne laisser plus aucun bleus visibles.

Embrassant délicatement mon autre joue, il prend soin d'éviter mes coupures pour ne pas m'irriter.

Rien n'est plus agréable après plusieurs jours à se battre pour survivre, que de pouvoir lâcher prise.

Je me laisse mollement aller contre l'Alpha en face de moi et passe mes mains sur ses épaules pour m'y tenir.

Ses baisers reprennent de plus bel sur mon épaule et dans mon cou avant de descendre sur mon torse ou les bleus sont encore légèrement plus visibles qu'ailleurs.
- Pardonnes moi.
- Fais moi oublier cette grotte, cette chaleur suivi du froid. Fais moi oublier que j'étais seul, seul à cause de toi. Fais moi oublier que j'ai eu mal, et j'aurai vite fait de te pardonner.

Crowned MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant