VI

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         La tête posé entre mes mains , dans une position accroupie, les perles de larmes tapaient le sol... j'étais perdu , je ne cessais d'avoir en image ce corps sans vie de Carla ... ma petite Carla . A l'heure qu'il est sa famille doit être sûrement au courant de la nouvelle . J'avais pu rencontrer le chef de la morgue pour signer plusieurs engagements , il ne restait qu'à m'en aller mais quelque chose me retenait , je ne savais même pas ce qui me retenait . J'entendais des cris , des pleurs autour de moi et cela m'attristait encore plus . Je m'approchais de la sortie de la morgue , je marchais tout doucement dans l'espoir que quelqu'un m'appelle pour me dire qu'il s'était produit un miracle et que Carla s'était réveillée mais ça n'arrivera jamais parce que les miracles n'existent pas . Je fus surpris de voir Roger adossé sur la voiture , je suppose qu'il m'attend .

-Roger ? Qu'est ce que vous faites ici ? Ce n'est pas vous qui m'aviez accompagné.

-Oui. L'autre chauffeur a eu une urgence de famille et donc je l'ai remplacé . J'espère que vous allez bien .

-Pas vraiment . S'il vous plaît , emmenez moi loin de cet endroit .

-D'accord . Je vous ramène à votre hôtel .

Je ne voulais pas y aller mais je n'avais pas le choix . Plus nous nous éloignions de cette morgue, plus la douleur se faisait ressentir . Mon téléphone se mit à sonner , tel un nonchalant, je le sortis de ma poche et le posa directement sur mon oreille droite sans avoir pris la peine de regarder l'écran en vue de savoir qui essayait de me joindre .

-Espèce d'assassin ! C'est de votre faute tout ce qui est arrivé , vous êtes l'unique responsable de la mort de Carla . C'est à cause de vous qu'elle a pris cet avion pour vous rejoindre pour je ne sais quoi ! Vous avez toujours pourri la vie de ma femme ... 

Ah ! C'est l'ex-Mari de Carla .

-Je lui avais toujours dit que vous lui portez malheur mais comme une gamine têtue , elle ne voulait jamais l'écouter et aujourd'hui voici qu'il se trouve qu'elle est dans une chambre froide et vous , vous vivez parfaitement sans elle . Vous avez intérêt à ramener le corps de mon épouse auprès de sa famille sinon j'irai porter plainte contre vous pour abus de ...

-Vous n'avez pas changé alors . Si moi j'ai fais partir des mauvais choix de Carla , alors vous en êtes autant plus que moi . Je comprends mieux pourquoi elle ne voulait plus de vous . Je n'étais nullement informé que Carla avait décidé de me rejoindre . Visiblement , vous êtes toujours un mari irresponsable comme elle me le racontait . J'ai appris pour la mort de Carla aux infos . Je ne vais pas me battre avec vous pour sa dépouille , si vous la voulez , vous n'avez qu'à contacter la morgue . Je pense avoir fait l'essentiel . Bonne journée .

Il était vraiment culotté de me tenir pour coupable de la mort de mon assistante . Même si j'étais grincheux , je n'ai jamais voulu gâcher sa vie parce que je suis éternellement reconnaissant envers ses services et ses sacrifices à mon égard . Mes nerfs étaient tendus , j'avais envie de me frapper , me griffer pour me libérer de cette rage mais ça aurait paru beaucoup trop bête.

                                    ***
         Présentement dans ma chambre d'hôtel , je repense à tout ce qui est arrivé tout à l'heure , j'ai l'impression que ma tête va exploser tellement plusieurs scènes essaient de se jouer simultanément dans mon esprit alors que je ne veux pas que les choses se passent comme ça , je veux me libérer , me reposer pour ma rencontre avec Marceline . Je repars prendre un bain , à ma sortie de la douche , je la vois , ma petite biche .

-Toi?

-Oui. Je suis venue pour le ménage . Je peux sortir le tant que vous vous habillez .

-Non. Tu ne vois pas que j'ai déjà mon pyjama ?

Elle se mit à sourire . Et moi aussi sans même m'en rendre compte . Son sourire était contagieux .

-J'espère que vous profitez de ce moment ici .

-Oh Oui . J'en suis heureux . Et surtout de votre hôtel , vous prenez tellement soin de vos clients . Vous méritez de gros pourboires .

Et j'obtins encore un sourire de ma petite biche . Je savais qu'elle n'était pas vraiment très bavarde , je m'approchais de mon lit quand soudain elle se raidit . Je voulais m'approcher d'elle quand elle me repoussa avec une force très très puissante que je me retrouvais sur le sol . Mes lunettes , je les avais écrasé avec mon poids . Mes yeux ouverts la regardaient ...

-Ça ne fait que commencer pour toi ... ta rencontre avec cette femme va mettre en marche le compte à rebours du danger , morts! Morts ! Le temps sera ambiguë ... personne ne connaîtra la période exacte .... DANGER ! DANGER !

Je regardais la scène cloué au sol , quand je voulu me relever , ma petite biche tomba au sol telle une plume de poulet . Je m'approchais d'elle , ses yeux étaient fermés et sa bouche légèrement entre-ouverte , elle s'était évanouie . Je versais quelques gouttes d'eau sur son visage ovale , elle me donnait des signes de vie et petit à petit elle revint à elle en me faisant un petit sourire qui cette fois-ci ne m'avait pas contaminé . Je voulais avoir des explications car ce n'est pas la première fois que cet incident se produit .

-Qu'avez vous ?

-Je vais bien , ne vous inquiétez pas pour moi . Tutoies moi .

-Comment t'appelles-tu?

-Vous êtes lassé de m'appeler petite biche ? Toujours avec son sourire.

Comment elle le savait ? Je n'avais jamais énoncé ces mots en sa présence , je le disais à ma conscience . Comment elle pouvait savoir ça ?

-Je me nomme Iblis .

-Bien, et moi c'est ...

-Christophe Rennes . Dit-elle en se levant .

Elle fit , sans regarder en arrière , tout en me fixant avec son regard qui commença à me donner des frissons , 3 petits pas puis ferma les yeux et disparu sous mes yeux . La peur m'avait bloqué les jambes , c'est comme si quelqu'un essayait de me faire marcher , je ne pouvais même pas parler ni crier pendant au moins 5 minutes puis soudain mon cri se fait retentir dans l'hôtel . Cela avait sans doute affolés les employés qui se sont dirigés vers ma chambre tous inquiets .

-Je vais bien , ne vous inquiétez pas . J'ai juste aperçu une souris passer .

-On peut vous déplacer dans une autre chambre si vous le voulez .

-Oui, avec plaisir s'il vous plaît .

La panique et la peur avaient gagnés mon esprit , je tremblais . Je voyais certaines employées se moquer de moi car elles se disaient qu'à cause d'une simple souris j'étais dans cet état . Ce qui s'est passé tout à l'heure était surnaturel, c'est inexplicable, incroyable. Qui est cette personne que je ne devrai pas rencontrer ?

LE RÉCAPITULATIF Où les histoires vivent. Découvrez maintenant