LE RÉCAPITULATIF

VIII

Je voyais des gens accourir vers nous dans le but de nous aider à sortir de la voiture . J'avais tellement eu peur que j'étais tout rouge , la sueur ne cessait de s'écouler sur mon visage . Heureusement que le pire ne s'est pas passé . Si cela est arrivé c'est bien de ma faute . Je n'aurai pas dû crier quand j'ai vu le refletde Carla dans le rétroviseur car apparemment ma conscience avait décidé de me berner . Sans plus tarder , une ambulance arriva sur les lieux .

-Monsieur , nous allons vous conduire à l'hôpital pour faire des examens.

Mon téléphone s'est mit à sonner , c'était encore la morgue . Je ne m'étais pas remis de ce moment assez traumatisant qu'eux ne cessaient de m'appeler.

-Désolé. Nous ne pouvons pas . Ce monsieur m'accompagne pour mon rendez-vous . C'est très important .

-Et vous ? Vous croyez que vous allez bien ? S'adressant au chauffeur qui hocha la tête en guise d'un oui .

-Alors , on peut s'en aller ?

-Très bien . C'est comme vous le voulez .

Je pressais mes gestes pour faire comprendre au chauffeur que c'était vraiment urgent .

Nous étions en route , et non loin de la morgue . Quand je pense que j'ai frôlé la mort , cela me donne tant de frissons .

-Pourquoi vous avez crié ainsi ?

-Je ne sais pas si tu croiras mais j'ai vu le reflet d'une amie à moi qui est décédée dans le rétroviseur .

-Je crois que nous sommes bientôt arrivés monsieur . Ça vous fera du bien de sortir , marcher un peu .

Comme je vous l'avais dit , personne ne peut me croire sur cette affaire . Je descends dans la voiture après qu'il ait garé dans le garage de l'établissement. Je refais face à cette scène pathétique de parents qui pleurent , de personnes qui viennent de laisser leur proche dans l'un de ces froids casiers . Mes pas se font de plus en plus lent , j'avançais et mon envie d'y aller diminuait .

-Ah c'est vous ! Comment allez-vous ?

Je m'apprêtais à lui demander comment on se sent lorsque vient voir la dépouille d'un de nos proches mais comme il a pu le deviner il changea de sujet .

-Nous allions voir le cadavre . Ensuite nous irions à mon bureau pour que vous puissiez donner votre accord pour l'expédition de la dépouille .

-Ok.

Ensuite nous avancions , plus on avançait , je ressentais des frissons , j'avais froid . Il ouvre une porte et je vois des centaines de casiers . Il s'approche vers l'un d'eux et le tire , je vois les pieds de ma Carla , ensuite son corps entier . Contrairement à la dernière fois, ses yeux étaient fermés , ses lèvres gercées , elle était toute blanche . Je m'approchais petit à petit du casier quand soudain des larmes se mirent à jaillir . Effectivement c'étaient ceux du cadavre de Carla , elle était entrain de pleurer . Je n'avais jamais assisté à cette scène , je fondus en sanglot demandant à l'homme avec moi de me faire sortir immédiatement de cette pièce .