Pour Que Tout s'Arrête Enfin

Un Soir Au Mauvais Endroit

La nuit était tombée depuis bien longtemps sur la capitale du pays, et la ville de Mangapolis s'endormait peu à peu, au même rythme que le vent et la pluie qui claquaient sur les vitres de l'université Fairy Konoha. Dans une chambre de l'internat, à genoux sur son lit, les coudes sur le rebord de la fenêtre, se tenait une jeune fille qui fixait l'immeuble en face du sien d'un air rêveur. Ses longs cheveux blonds glissaient le long de son dos et venaient se nicher dans le creux de ses reins, tandis ce que ses yeux marrons reflétaient les milliards d'étoiles qu'elle voyait dans le ciel. Elle jeta un regard vers le lit de sa colocataire et sourit en voyant la jeune fille aux cheveux bleus dormir comme un bébé. Discrètement, elle ouvrit la fenêtre et inspira l'air frais à plein poumons avant de regarder de nouveau l'immeuble d'en face qui ne se trouvait qu'à quelques mètres d'elle. Avec se lumière éteinte, elle était capable de voir tout ce qui se passait dans les chambres d'en face et surtout, chez le jeune homme qu'elle regardait tous les jours. Certes elle se sentait un peu comme une voyeuse, mais elle n'avait pas réellement le choix, il était inaccessible. Pas dans le sens où il était renfermé sur lui-même et rejetait tout le monde, ni dans le sens où il était extra populaire et rejetait les losers, non, plutôt dans le sens où elle, elle ne pourrait jamais l'atteindre parce qu'elle avait trop peur.

La lumière de la chambre du jeune homme en question s'alluma soudainement et elle sentit son cœur se serrer en le voyant entrer, embrassant une fille à pleine bouche et en la déshabillant dans le même mouvement. Dans un grognement, elle se laissa tomber sur son lit et tira sur la ficelle du store pour ne pas avoir à être témoins de leurs ébats sexuels. Il faisait ça tous les soirs, et elle, elle espérait à chaque fois que la fois prochaine ce serait elle, puis qu'ensuite il la garderait pour toujours. Pff. Gamine.

Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, c'est parce que sa colocataire n'arrêtait pas de hurler son prénom à s'en ruiner les cordes vocales :

« Lucy Layla Michelle Heartfilia ! Gronda la jeune fille aux cheveux bleus, utilisant la technique du fameux 'nom complet'.

- Quoi ? Se peignit la jeune fille aux cheveux blonds en prenant son oreiller pour l'écraser sur sa tête.

- Histoire des arts dans dix minutes ! S'exclama sa colocataire en se tournant vers son miroir pour mettre du rouge à lèvres.

- Quoi ?! S'écria Lucy en balançant ses couvertures sur le sol. Jubia ! Pourquoi tu ne m'as pas réveillée plus tôt ?!

- Essayé, me suis pris un coup de poing, abandonné. Répondit la dénommée Jubia en refermant son lipstick. Maintenant bouges toi où je te jure que je pars sans toi. »

Lucy grogna et sortit de son lit. Elle détestait devoir se dépêcher dès le matin, et puis il était quoi...8h30 ? Un second grognement lui échappa et elle s'habilla en quatrième vitesse. Jubia lui lançait les fringues et Lucy les passait en râlant contre les goûts de sa meilleure amie mais ne les changeait pas. A vrai dire, Jubia n'avait pas des mauvais goûts, au contraire, elle en avait d'excellents, elle ne suivait pas la classe mode pour rien, mais ils étaient un peu voyants pour une fille discrète comme Lucy. Détrompez-vous, Lucy n'était pas une coincée, une sainte-ni-touche ou encore une vierge effarouchée, c'est juste qu'elle était une énorme flemmarde et préférait se pavaner en jean et runners plutôt qu'en robe pull orange et haute bottes noires comme aujourd'hui.

Lorsqu'elle fut prête, Jubia lui lança un regard satisfait et lui jeta son rouge à lèvre. Lucy regarda le petit tube, son amie, le rouge à lèvre encore, puis secoua négativement de la tête. La jeune fille aux cheveux bleus frappa du pied sur le sol et la fusilla du regard. Levant les yeux au ciel, la jeune Heartfilia se dirigea vers la salle de bain, se lava le visage, les dents et appliqua le lipstick rouge foncé. Fière d'elle Jubia lui saisit le bras, attrapa son sac et celui de sa meilleure amie et l'entraina dans le couloir.