Pour Que Tout s'Arrête Enfin

Seule Dans La Nuit Noire

 Lucy s'effondra sur le sol, nue et tremblante. Elle regarda à peine les hommes autour d'elle terminer de se rhabiller et s'enfuir en courant. Un petit cri comme un sanglot lui échappa et elle tenta d'attraper son t-shirt malgré les convulsions qui le secouaient le corps. Elle le revêtit tant bien que mal et se recroquevilla en claquant des dents. Son regard glissa vers ses sous-vêtements qui gisait dans la poussière. De la bile remonta dans sa gorge et elle se pencha vers un pot de fleur pour vomir. Les dernières forces qu'elle avait réussis à garder jusque-là l'abandonnèrent et elle s'effondra en larme, frappant son front contre le sol froid. Elle ne ressentit aucune douleur tant son corps souffrait déjà. Les sanglots lui arrachaient la gorge et elle ne voyait plus rien à cause de ses larmes.

Elle avait tellement peur.

Ses cheveux étaient éparpillés sur son visage trempé de larmes, et son t-shirt collait à ses blessures, les visibles et les invisibles. Ses muscles criaient une douleur qu'elle n'avait jamais ressentie jusqu'ici. Elle sentie son cœur éclater totalement dans poitrine, comme si elle était morte. Mais, n'était-elle pas morte ? Elle resserra un peu plus ses genoux à sa poitrine et tenta de retenir un sanglot qui lui transperça la poitrine. Ses mains glissèrent ensuite jusqu'à son ventre qu'elle serra de toutes ses forces, comme si elle tentait d'extraire la raison de ses douleurs.

Elle avait tellement mal.

Elle aperçut une ombre, puis cette ombre devint une silhouette qu'elle n'arriva pas à identifier. Elle laissa son visage s'écraser de nouveau sur les pavés, s'abandonnant elle-même. Qui qu'il soit, il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle. Elle n'était plus rien. Son propre souffle réchauffa sa joue et elle se demanda si elle sentait l'odeur de ces hommes, si l'on pouvait voir sur son corps la trace de leurs mains. On la souleva délicatement et elle ne prit même pas la peine de se défendre. Peu lui importait. Qu'on l'emmène loin de cet endroit.

Elle avait tellement froid.

Natsu toqua à la porte de la chambre de Jubia et Lucy vers 11h ce matin-là. Il s'appuya contre le battant en fermant les yeux, furieux contre lui-même. La porte s'ouvrit brusquement dans la seconde et Jubia lui fit face, les yeux emplis des flammes de la colère:

« Qu'est-ce que tu veux ? Cracha-t-elle en le regardant droit dans les yeux.

- Lucy est là ? S'enquit-il, feignant d'ignorer l'agressivité de la jeune fille.

- Elle dort. Je l'ai trouvée endormie en arrivant. Elle pue l'alcool.

- Je peux la voir ? Je dois lui parler. Tenta le rose, la culpabilité perçant légèrement dans sa voix.

- Non beau gosse. Je ne sais pas si c'est arrivé jusqu'à ton cerveau, mais si elle s'est bourré la gueule c'est de ta faute. »

Elle lui fit un sourire méchant et lui claqua la porte au nez, décidée à bien lui faire comprendre qu'il n'avait aucun droit de faire souffrir sa meilleure amie.
Elle prit une profonde inspiration et regarda la forme que formait sa meilleure amie recroquevillée sous sa couette, le regard désolé :